~Chapitre 14~

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~Froy~


Je suis allongé dans le lit et je regarde Hortense dormir. La soirée a été... surprenante. Je ne m'attendais pas à ça de sa part. Mais je crois que c'est ça le problème avec elle, on ne sait jamais ce qu'il se passe dans sa tête, ni ce qu'elle compte faire. Personne ne peut prédire son prochain coup. Personne ne peut rentrer dans sa tête pour comprendre ce qui s'y trame. Pas même moi. Les gens prennent en général la première vision qu'ils ont d'elle pour acquis. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'elle sait ce qu'elle montre, et ce n'est souvent pas la vérité. La plupart du temps, elle joue un rôle, pour satisfaire les autres. Même avec moi, elle joue un rôle. Il n'y a que ce soir où elle m'a réellement montrée qui elle était. Il n'y a que ce soir où j'ai compris qui elle était. Il n'y a que ce soir où j'ai saisi le sens de ce qu'elle faisait.

« - Arrête. »

Sa voix me fait sursauter. Je croyais qu'elle dormait.

« - Que j'arrête quoi ? Je lui demande.

- Ce que tu es en train de faire.

- Je ne fais rien Hortense. Je te regarde juste. Tu veux que j'arrête de te regarder ?

- Je veux que tu mettes ton cerveau en pause.

- Il va très bien mon cerveau. Il te remercie pour ta considération.

- Je suis sérieuse Froy. On part demain matin à la première heure. Je te le promet. Donc arrête de réfléchir.

- Je ne réfléchissais pas.

- Si, elle dit en se blottissant contre moi. Je te connais. Il est train de tourner à mille à l'heure. Il va faire une surchauffe.

- Je ne connais pas le bouton pour l'arrêter, je lui souffle.

- Moi, je le connais, elle dit avant de m'embrasser. »

Elle presse ses lèvres contre les miennes. Elles sont douces. Cette sensation m'envahit. Cette douceur m'envahit. Il n'y a qu'avec elle que je peux ressentir ça. Il n'y a qu'avec elle que je me sens heureux. Il n'y a qu'avec elle que je me sens fort, plus fort que le monde entier, comme si je pouvais tout affronter avec Hortense à mes côtés. Elle se décolle de moi et enfouie son visage dans mon cou.

« - Dors maintenant parce que si t'es de mauvaise humeur demain matin, je pars sans toi, elle me chuchote.

- Je me glisserai dans ta valise.

- Tu rentres pas dedans t'es trop gros.

- Je me plierai. »

Elle rit puis prend une grande inspiration. J'attends quelques minutes. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais dormir. Pourtant, quand je ferme les yeux, j'ai bien la sensation que le sommeil m'emporte.

***

Je me réveille en sursaut. Purée, quelle heure il est ?

« - Panique pas. Il n'est que huit heures, me dit Hortense encore ensommeillée.

- Lève-toi. On y va. »

Je m'assois dans le lit. Me frotte les yeux et décide de me lever. Mais Hortense en a décidé autrement. Elle attrape mon bras et me tire vers elle. Je résiste, mais elle tire plus fort. Elle n'a pas compris qu'on n'avait pas le temps ? On devait déjà partir hier soir.

« - Viens-là, elle dit en m'attirant contre elle.

- On doit partir, je lui rappelle.

- Oui. Mais fais moi un câlin avant.

(RE)LIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant