~Chapitre 11~

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~Froy~

La colère et l'incompréhension se bousculent dans ma tête. Je n'arrive pas à croire que ce débile de Lincoln m'ait balancé à son père. Je pensais qu'après notre discussion de l'autre jour, il m'appréciait un peu plus. Mais en fait, pas du tout. Il s'est moqué de moi. Franchement, je suis trop naïf d'avoir cru qu'on pouvait s'entendre. Je l'ai sous-estimé, il a fait en sorte de détourner mon attention pour pouvoir me piéger. En soi, c'est bien joué de sa part, mais vraiment, si je le vois, je le tue sans hésiter.

« - Hum... Sinon, pour changer de sujet, ça te dit de passer voir Margaux au bar ce soir ? Me demande Théa. »

Je n'entends même pas sa question tant mon cerveau tourne à mille à l'heure. Ce n'est que quand elle me touche le bras que je réalise qu'elle est toujours là.

« - Alors ? T'es ok ?

- Pour tuer Archibald ? Je suis plus que ok, je lui réponds sur les nerfs. »

Elle rit. Pourquoi est-ce qu'elle rit ?

« - Qu'est-ce qu'il y a ? je l'interroge.

- Je ne te demande pas si tu veux le tuer. Je te demande si tu veux venir avec moi ce soir au bar de Margaux.

- Ah. Non.

- Comment ça non ? Elle s'étonne.

- Ma réponse est non, je répète.

- Je pensais que tu serais un peu plus enthousiaste que ça à l'idée de passer une bonne soirée, elle marmonne. »

Je réfléchis un instant. Comment je peux passer une bonne soirée alors que je suis sur le point de me faire arrêter par les flics ? Ou bien de me faire tuer par ma cousine ? Elle pense vraiment que je vais passer la soirée dans un bar alors que je dois partir d'ici au plus vite ? Sérieusement ?

« - Elle ne veut pas que je l'embête sur son lieu de travail, je réponds.

- Bah, tu l'embêteras pas puisque tu passeras la soirée avec moi, elle me dit avec un clin d'oeil.

- Et ?

- Elle ne pourra pas le prendre méchamment que tu veuilles te détendre en soirée avec une amie.

- De un, c'est très bizarre dit comme ça. De deux, t'es au courant que j'ai Adeline et les flics au cul ?

- C'est un détail.

- Un gros détail, je rajoute sur les nerfs.

- Je suis sûr qu'elle sera contente de te voir. T'arrêtes pas de te plaindre que tu ne peux jamais la voir parce qu'elle travaille trop. Je t'offre une occasion en or de passer un peu de temps avec elle. »

Elle n'a pas tort. Si je veux partir d'ici, il faut que j'emmène Hortense avec moi. Il faut que je lui parle et ça ne peut pas attendre qu'elle rentre. Je dois la prévenir immédiatement. Ensuite, j'appellerai un de mes contacts qui nous aidera à déguerpir d'ici au plus vite.

« - Bon, d'accord, je cède.

- Super ! Je dois aller en cours là, mais je passe te prendre quand j'ai fini ok ?

- Ouai, si tu veux.

- Et n'oublie pas de sourire parce que là, t'as l'air complètement déconfit. »

Déconfit ? Ce n'est pas le terme que j'aurais employé pour décrire la situation. Enfin bref, je dois faire nos valises. Pour moi, ce ne sera pas très long, je n'ai rien, mais j'aurais juste à voler quelques vêtements à ce salaud de Lincoln. Il ne m'en voudra pas, c'est donnant-donnant. Tu me dénonces au flics, je te vole tes fringues. Je vais dans la chambre d'Hortense et sors un grand sac. Je fourre quelques t-shirts, pantalons, culottes et chaussettes. Je prends Froy Junior et le met dans le sac lui aussi. Je vois traîner sur le haut de sa commode un carnet. Je le prends et le feuillette. C'est son carnet de dessins. Elle n'a pas arrêter de dessiner. Je souris et observe le portrait qu'elle a fait de moi, elle est toujours aussi douée. Puis, je tourne la page et vois la tête d'Alvin dessiné sur le papier. Pourquoi est-ce qu'elle l'a dessiné ? Roh... Froy, ce n'est vraiment pas le moment de se poser des questions existentielles. Je le referme et le range dans le sac.

(RE)LIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant