Chapitre 20

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Le reste de la journée a été plutôt plaisante et calme surtout. Nous avons beaucoup discuté, joué, râlé l'un envers l'autre que je n'aurais été à Yuei, assis sur un siège à écouter des profs débiter leurs phrases toutes faites.
Écouter et regarder Katsuki me fait affreusement du bien. Le voir  même sourire engendre en moi un horrible sentiment d'hilarité et de vulnérabilité.
Nous avons partagé des petits secrets, auquel je ne m'attendais pas sur certain, surtout venant de Bakugo. La preuve qu'il est aussi à l'aise avec moi me rend heureux et m'attriste un peu. Je serais là, en face de lui, le Deku qu'il connait, m'aurait-il sourit comme il me le fait ?
M'aurait-il octroyé le droit de le taquiner sur son corps ou même de le toucher ?
Ou alors, m'aurait-il laissé apercevoir son sourire ravageur qui fait palpiter mon cœur ?
Je n'en suis pas sûr.
Cependant, j'essaye de m'émoriser à la perfection tous ces moments que nous avons passé ensemble.
La voix rocailleuse de Katchan me tire de mes pensées.

- Tu ne m'écoutes plus face de trompette, proteste-t-il.

- Il m'a parlé le babouin ? demandé-je.

On se regarde dans les yeux, essayant de trouver une faille à l'autre. Mais le rire nous gagne. Nous nous mettons à glousser comme des idiots tandis que je lui redemande de quoi il me parlait.

- T'es pas forcément LA personne avec qui j'aurais voulu aborder le sujet mais t'es plus concentré que Sero, moins con que Denki, moins chelou que Mineta et pas aussi important que Eijiro.

À l'entente de cette soudaine phrase, mon cœur se serre douloureusement.
"Pas aussi important que Eijiro", a-t-il dit.
Ça me fait mal dans ma poitrine. Je me fane, me brise sous ses quelques mots. J'essaye cependant de garder le sourire que je collais à mon visage il y a peu.
Je le regarde, attendant la suite de ses révélations surprenantes.

- Bon voilà : ça fait un moment déjà que j'essaye de m'approcher de Kirishima mais vu que...

- Vu que t'es une flippette et une mauviette, je le coupe, la gorge nouée et le timbre qui vibre d'une soudaine colère.

- Ta gueule. Bref, tu as compris, j'ose pas lui dire mes sentiments.

Tout s'écroule autour de moi. Les baisers que nous avions échangés, les moments où nous étions dans notre bulle, seulement lui et moi, notre irrésistible envie de nous mélanger s'effondrent sous l'emprise de la douleur et du mensonge.
Il m'a berné, il m'a menti.
Comment ai-je pu être aussi naïf, aussi stupide ? C'était pourtant évident ; Katsuki ne m'a jamais aimé. Encore peu, il m'harcelait et maintenant, j'envisageais le plus qu'un "couple" pouvait faire : s'unir, faire l'amour.
La douleur, la rage mais surtout la tristesse se répandent en moi comme la peste.
Mes yeux deviennent larmoyants, ma vue se ternie, mon corps se ramolli. Je me mets à pleurer, devant lui. Devant celui que je pensais comme mon premier amour, celui avec qui j'ai rigolé, ragé, été tenté par cette envie fausse.
Je peux malgré tout le voir écarquiller des yeux, l'étonnement régnant sur son visage.

- Inozu ? demande-t-il.

- Pardon... Ce... C'est sortit sans ce que je ne le veuille.

J'essuie du revers de la main mon visage imbibé de larmes chaudes mais à chaque fois, elle ne font que s'accumuler encore et encore sans jamais cesser de couler.
Je mets mes mains sur mes yeux et pleure plus que je ne le voudrais, surtout devant lui. Pour une raison qui m'échappe, il ne vient pas se foutre de moi, ni me rabaisser ni une autre chose malveillante ; seulement un délicat enlacement.
Son corps se resserre contre le mien, ses bras musclés et rigides viennent enlacer ma taille tandis que je respire son doux parfum, ma tête calée sur son pectoral gauche. Posé entre son cou et sa poitrine, je m'abandonne l'agonie et laisse les larmes perler avec plus de ferveur que tout à l'heure.
Cependant, la douleur qui règne en moi est bien trop grande pour être supporter surtout par la personne que j'aime qui vient de le dire qu'il aime Kirishima.
Je le repousse avec le peu de force qu'il me reste, me lève et décide de partir.
Je peux sentir mon maquillage dégouliner par les larmes mais je n'y prête pas plus attention et quitte la maison de Katsuki.
J'envoie un texto à Darling pour lui dire de quitter l'appartement et d'aller au repaire de La Ligue des Supers-Vilains. Sa réponse ne tarde pas d'arriver. J'éteins ensuite mon téléphone et marche en direction du lycée Yuei.
Étant plus de sept heures passées, plus personne ne devrait être dans l'académie.
Toujours attristé, je marche en direction de ma toute dernière destination.
"J'aurai dû sauter de ce fichu toit, il y a quatre ans." me remémoré-je.
Mes pas me semblent peser contre le sol. Le temps s'est couvert depuis peu, d'un ciel bleu pur a été rompu par un tin gris morose menaçant de gronder.
J'arrive devant les grilles imposantes de mon lycée, les escalade avec aisance et me dirige vers les escaliers de secours que je déverrouille avec un petit morceau de fer. Je grimpe, marche par marche tandis que j'atteind mon but à petits pas.
Arrivé tout tout en haut de cette immense école, je ne vois pas le sol se dérober de plus en plus de mes pieds a mesure que je me rapproche du vide. Mes pieds ne sont qu'à moitié dans le vide que j'entends un fracas dernière moi. Lasse, je me retourne, le visage dépité et dépourvu d'émotion. C'est alors que je vois Katsuki, pantelant, essoufflé et en sueur.
Il m'a suivit ? Mais pourquoi ?

"Ta Pire Obssession" [VilainDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant