Chapitre 5

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Jungkook

La tension que je ressentis encombrer mon être ce matin-là était mi-crainte mi-excitation – après tout je m'apprêtais à tromper mon propre père – mais celle-ci ne me retint pas lorsque j'annonçai si fièrement que j'allais récupérer ma petite amie fraîchement de retour à Lestar.

Mon géniteur cachait très bien son enthousiasme, cependant, je savais parfaitement qu'il avait hâte de rencontrer celle que j'avais dit avoir volé mon cœur.

L'histoire qu'Ahri et moi avions planifié la veille disait qu'elle revenait d'un voyage important dans l'accomplissement de son projet universitaire – évidemment elle devait être étudiante puisqu'elle avait à peine 20 ans – et moi en parfait petit ami, je devais être à l'affût et sa disposition pour lui servir comme le gentleman que l'on m'avait élevé pour venir.

Mon père voulait de la dévotion et cette petite machination fut créée pour lui en offrir en toutes circonstances.

« Où êtes-vous ? Je ne vous vois pas. »

« Regardez sur votre droite. », dit-elle à l'autre bout du fil. « Qui sont ceux vous accompagnent ? »

« Mes gardes du corps. Il faut aussi les duper. Ils rapportent tout à mon père. »

« Oh mon Dieu... Je suis déjà agacée. », marmonna-t-elle avant de je ne la voie au loin. « Vous pourriez sourire un peu. N'oubliez pas que vous revoyez votre petite amie après deux longs mois. »

« Oui, ne vous en faites pas. J'ai retenu tout ce que vous m'avez dit. Je raccroche. », chuchotai-je avant d'appuyer discrètement sur le bouton rouge et d'enfin parler à haute voix. « Oh... Je t'aime aussi, mon amour ! »

Les deux hommes qui me suivaient comme mon ombre firent mine de n'avoir rien entendu, mais je savais parfaitement que leurs oreilles étaient bien plus affûtées que n'importe qui. Je voulais qu'ils transmettent à mon père l'amour inconditionnel que j'avais pour Ahri, alors dès que je mis fin à l'appel, j'accélérai le pas jusqu'à la nommée.

Elle était ravisante – pour ne pas changer – assise sur l'une de ces petites chaises en métal avec une énorme valise violette à ses côtés, et lorsqu'elle posa les yeux sur moi, son sourire aurait même pu me tromper.

Ses yeux brillaient de mille feux comme si elle était réellement éprise de moi, et puis lorsque nous fûmes assez proches, elle me sauta au cou et me serra avec tendresse.

« Mon amour... », susurra-t-elle alors que deux parfaites larmes s'échappèrent de ses grands yeux. « Tu m'as tellement manqué. »

Comment aurais-je pu mieux faire ?

Elle était si sûre d'elle et si douée dans ce qu'elle faisait que j'en fus pris au dépourvu. Je ne savais pas quoi ajouter pour rendre l'instant aussi émouvant qu'il devait l'être, alors je me rapportai à la seule chose que je connaissais sur le bout des doigts – notre contrat, close 2, l'individu X et la Circé ont le droit d'introduire un contact physique pour mettre fin à une situation embarrassante ou délicate ou afin de prouver la véracité de leur relation.

Je n'avais pas imaginé devoir le faire de sitôt, mais ce fut sans y penser davantage que j'attirai Ahri contre moi et que je déposai un baiser sur le haut de sa tête, retrouvant presque immédiatement ma réplique.

« Je suis si heureux que tu sois enfin là. »

« Ah oui ? », interrogea-t-elle avec le sourire en effleurant son petit nez arrondi contre le mien. « Moi aussi je suis heureuse d'être là. J'ai hâte de rencontrer ton père ! »

𝐗𝐎𝐗𝐎 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant