Chapitre 12

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Mon sang ne fit qu'un tour, et telle une pulsion incontrôlable, je quittai ma voiture pour les approcher.

Je ne savais pas pourquoi ni comment j'en étais arrivé à là – j'étais juste très possessif – mais j'étais hors de moi, tant et si bien que la première chose que je fis fut capter le regard d'Ahri pour l'attirer contre moi.

« Espèce de malade ! », s'écria ce blondinet en essayant de prendre mon col avant que je ne le repousse. « Ne la touche pas ! »

« Ne t'en mêle pas, toi. »

« Monsieur Jeon ? Que faites-vous ici ? »

« Je te retourne la question. », lâchai-je sèchement en glissant mes mains dans les poches de mon pantalon. « Qu'est-ce que tu fais avec lui ? As-tu oublié que l'on avait un deal ? Tu n'as pas le droit d'avoir d'autres clients. »

« Il... Il n'est pas un client, monsieur Jeon. »

« Il est bien celui avec qui tu étais lorsque nous nous sommes rencontrés, non ? »

« Et notre contrat a pris fin le même soir. J'ai décidé de le revoir parce que j'en avais envie, mais cela ne vous concerne pas. C'est ma vie privée, et jusqu'à preuve du contraire, j'en fais ce que je veux. »

Tel un titan, elle écrasa rudement tous les arguments qui justifiaient ma réaction sans exposer ma jalousie, mais je ne laissai pas voir ma défaite.

« Cela me concerne, Ahri. », dis-je en lui indiquant le bâtiment qui se trouvait derrière moi. « Mia, ma belle-sœur, est là-bas. Elle aurait très bien pu te voir. Toute notre histoire serait tombée à l'eau en un claquement de doigts. »

« Je suis désolée, monsieur Jeon. »

« Être désolée n'aurait rien changé si elle t'avait vu avec ce mec. », lâchai-je avant de pousser un soupir pour me calmer. « Allons-nous-en. »

« Comment ? »

« Viens, on y va. »

Je me sentis peut-être un peu excessif. Il n'était pas possible que je sois jaloux, pas vrai ?

Ahri

Jungkook prit ma main, près à m'entraîner jusqu'à son véhicule, mais mes yeux retrouvèrent Eyan et je restai stoïque. Je ne voulais pas que l'on se quitte comme ça – pas après la nuit que nous avions passé ensemble – alors je lui fis une petite moue et réussit à lui arracher un sourire.

« On se voit plus tard, OK ? », susurrai-je en marchant à reculons dans les pas de mon patron. « Appelle-moi. »

« On pourrait sortir manger un bout demain si tu veux. »

« Ça me plairait beaucoup ! »

Il était adorable et sa compagnie me plaisait énormément, tant et si bien que je n'eus aucun remords à aller à l'encontre de l'une des règles de mon métier. J'avais un penchant pour les blonds et il ne fut pas une exception à la règle.

« Monte. », ordonna Jungkook en m'ouvrant la portière avant de faire le tour de la voiture pour s'installer au volant. « Dépêche-toi, Ahri. »

J'eus l'impression d'être réprimandée comme une enfant, mais je ne protestai pas. Pour la somme qu'il allait me payer, je pouvais très bien accepter qu'il me blâme pour cette petite erreur sans conséquences, toutefois, je fus surprise qu'il m'en tienne rigueur tout au long du trajet qui nous amena à sa demeure familiale.

Il n'avait rien voulu entendre – ni mes excuses ni mon envie de rentrer chez moi – et il garda ses yeux sombres posés autre part que sur moi jusqu'à ce que nous nous retrouvâmes dans sa chambre.

Il me fit signe de m'asseoir sur le sofa, puis il prit place face à moi sur le rebord de son lit – ses coudes posés sur ses cuisses alors que l'atmosphère se faisait graduellement de plus en plus intimidante.

« Monsieur Jeon ! », dit sur un ton plutôt enjoué en lui tendant le sac en papier que j'avais transporté avec moi depuis chez Eyan avant d'à nouveau capter son regard sévère. « La... La robe que vous m'avait prêté... Je vous la rends. »

« Et que veux-tu que je fasse de cette robe ? »

'Bonne question.', pensai-je en reposant immédiatement le sac à mes pieds pour me mettre à jouer nerveusement avec mes doigts contre mes cuisses. J'étais en position de faiblesse et je détestais cela à tel point que je décidai de ne pas me laisser faire par lui et ce silence qu'il maitrisait si bien.

« Quand ai-je accepté que vous me tutoyez ? »

« Je n'ai pas besoin de ton accord. »

« Vous n'êtes pas tout-puissant, monsieur Jeon. Je ne vous donne pas la permission me tutoyer. Je suis votre employée, pas votre amie. »

Sa langue appuya fortement contre l'intérieur de sa joue et je compris que je mettais ses nerfs à rude épreuve, néanmoins, je ne lui présentai pas mes excuses – je n'étais pas désolée.

« Tu ne peux pas aller à ce rendez-vous demain. »

« Pourquoi pas ? »

« J'ai besoin de toi. Mon père veut que tu viennes-... »

« Je ne travaille pas le lundi, alors vous allez vous débrouillez sans moi. », dis-je fermement en croisant mes jambes. « D'ailleurs, je tiens à vous dire que je n'ai pas apprécié ce que vous avez fait hier pendant le dîner. Je suis censée vous accompagner et plaire à vos proches. Vous ne me payez pas pour vous tirer les mots de la bouche quand l'on vous parle ou pour répondre à votre place. »

*****

Ahri se mit debout et s'apprêtait à quitter la pièce, quand soudain, elle sentit la main du jeune Jeon s'envelopper autour de son poignet pour la forcer à se retourner.

« Ne me touchez pas. », lâcha-t-elle en se libérant de la prise du noiraud avant qu'il ne la bloque entre la porte et son corps. « Je dois rentrer chez moi. »

« Je t'ai emmené ici pour déjeuner. Mon père rentre bientôt. »

« Alors je partirai directement après. »

« Tu as l'air bien plus pressée que d'habitude. », fit remarquer l'aîné en pouffant nonchalamment de rire. « Ce mec est si compétent que ça ? »

« Ne vous immiscez pas dans ma vie privée. »

« Je ne m'immisce pas. »

La jeune femme secoua légèrement la tête, mais elle ne quitta pas une seule seconde ces yeux qui la regardaient de haut. Jungkook se tenait fort et robuste devant et tout près d'Ahri, cependant, cette dernière ne se courba pas et lui tint tête aisément.

« Êtes-vous jaloux, monsieur Jeon ? »

« Ne dis pas n'importe quoi. »

« Alors comment justifiez-vous votre comportement ? »

« Ne me pose pas de questions. »

« Sinon quoi ? », demanda-t-elle avant que le jeune homme ne fasse deux pas en arrière. « C'est bien ce que je me disais. »

« Va prendre de quoi t'habiller dans mon dressing et change-toi pendant que je vais récupérer ma belle-sœur. Je ne veux pas que mon père ou qui que ce soit te voit dans les vêtements d'un autre. »

Jungkook contourna la noiraude et quitta sa chambre, et seulement après ça, il reprit son souffle.

Ahri savait lui faire perdre ses moyens, toutefois, il ne laissa rien paraître et réussit à garder une certaine distance entre eux même s'il avait dû se faire violence pour cela.

Malgré lui, il la désirait bien plus qu'il n'avait désiré qui que ce soit dans sa vie, mais rien que pour lui donner tort, il fut prêt à se montrer indifférent à tous ses charmes. Il était bel et bien jaloux d'Eyan et il s'en rendit compte en la regardant si longtemps porter ses vêtements, néanmoins, jamais il ne l'aurait avoué, en tout cas pas à elle.

𝐗𝐎𝐗𝐎 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant