Chapitre 11

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Trois heures plus tard

L'obscurité commence peu à peu à s'installer jusqu'à ce qu'on ne voit plus rien. C'est ici que nous allons devoir camper pour la nuit. Nous nous installons avec tout ce que l'on peut trouver aux alentours, puis j'allume un feu afin que nous ne mourions pas de froid.

Tous ne perdent pas de temps et s'endorment rapidement. Je vérifie une dernière fois les alentours et je décide de faire comme eux même si je ne m'endors qu'une heure plus tard.

Je suis réveillée par un bruit de feuilles qui bougent, il fait toujours sombre alors je suppose que le soleil n'est pas encore levé. J'entends quelque chose se rapprocher de plus en plus de moi. Je me retourne vers un buisson dont les feuilles bougent, légèrement, mais suffisamment pour faire du bruit, je m'en approche doucement. La peur commence à pénétrer les parcelles de mon corps. Je m'approche et découvre que ce n'est qu'un petit écureuil à la recherche de nourriture.

La peur redescend et je commence à me détendre. Je deviens trop paranoïaque, mais avec tout ce que j'ai vécu, je trouve ça normal. Je m'accroupis au niveau du petit écureuil et je le regarde fouiner autour de moi.

Je relève la tête et commence à me relever entièrement quand un coup de feu perturbe le calme de la nuit et me fait sursauter. Je bondis sur mes jambes en manquant de retomber et scrute l'horizon. A à peine quelques mètres de moi, il y a le campement où tout le monde s'est réveillé en panique, je dois vite les rejoindre pour les rassurer. Si c'est Wohders, - car ça m'étonnerait que ça soit un chasseur - il faut vite détaler avant qu'il ne nous atteigne.

- Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas, je les rassure. Il faut vite tout ranger, on va devoir y aller.

- Si tout va bien, pourquoi doit-on s'enfuir ? demande un des plus jeunes.

Je réfléchis un instant à une excuse crédible, je ne souhaite pas qu'il panique et que cela engendre une poursuite avec l'individu ayant provoqué ce bruit.

- Je me suis dit que l'on aurait plus de temps pour se reposer si on partait maintenant, mentis-je d'un calme que je ne me reconnaissais pas, vous êtes tous réveillés en plus.

Il range ses affaires sans plus de questions et nous partons rapidement, à peine éclairés par les rayons de la lune, filtrée par les nombreux arbres.

Après une dizaine de minutes, un nouveau coup de feu retentit, mais plus proche cette fois. Je sens les enfants, les plus jeunes notamment, paniquer au fur et à mesure que l'on avance et j'ai beau essayer de les rassurer du mieux que je peux, ils restent tout de même effrayés.

- N'ayez crainte, tout va bien se passer.

N°5 se rapproche de moi.

- C'est lui, pas vrai.

- Sûrement.

Je perçois de l'inquiétude dans ses yeux et je me dis que rester avec moi les mets en danger.

- Accélérez un peu la cadence, plus vite on avancera plus longtemps on pourra se reposer.

- Mais on a déjà marché toute la journée, on est épuisés, on a à peine pu dormir.

- Un dernier petit effort, les supplié-je.

On avance difficilement dans cette nuit et avec la cime des arbres nous oppressant de plus en plus, le chemin est tout sauf une simple escapade nocturne.

On marche depuis une bonne demi-heure quand un rai de lumière apparaît, au loin, devant nous, il circule de gauche à droite avant de disparaître. Une voiture ! Ce sont les phares d'une voiture, ce qui signifie que la route n'est plus très loin !

Numbers, I. Numéro 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant