Chapitre 19

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Il me tient fermement par le haut de mon t-shirt, m'empêchant de m'enfuir ou même de bouger. Je suis coincée, pourquoi faut-il toujours que je n'en fasse qu'à ma tête !

- Maintenant, tu vas gentiment m'indiquer où vous vous êtes installés et tout se passera bien.

- Hors de question !

- Je m'attendais à cette réponse, grogne-t-il en sortant son flingue.

- Vous croyez que c'est ça qui va faire que je vais vous aider ? Je ricane en montrant son flingue du menton. Même pas en rêve, plutôt mourir ici.

- Très bien.

Il pose son flingue sur ma tempe et enlève le cran de sécurité. Je commence à paniquer, je ne veux pas mourir, pas maintenant, alors que mon avenir se reconstruit enfin. J'use de mon pied libéré pour donner un coup dans sa main et faire tomber son flingue au sol. Je tente de me libérer une énième fois sauf que cette fois-ci, j'y parviens. Je tombe au sol et me jette sur le flingue. Alors que j'ai le flingue en main, Wohders ne perd pas de temps et viens m'écraser, de son pied, la main tenant le flingue. Je crie de douleur et tente de libérer ma main mais en vain. Je jure de toutes les manières possible avant de tirer d'un coup sec, sur celle-ci, qui fait basculer Wohders dont la tête heurte violemment une souche d'arbre avant qu'il ne perde connaissance. Lorsque je détourne mon regard de Wohders, je m'aperçois qu'il n'était pas venu seul, un policier - sûrement - l'avait accompagné. Celui-ci reste debout, sans bouger, pétrifié par ce qui vient de se passer. Je lui jette un regard noir, lui indiquant de fuir si il ne veux pas subir la même chose. Je le vois partir en courant après celui-ci, alors je suppose que le message est passé. Je m'approche de Wohders, toujours inconscient, et je pointe mon flingue dans sa direction. Je veux qu'il ressente la même douleur qu'à ressenti n°4 après lui avoir tiré une balle. Mais quand je m'apprête à presser la détente, les souvenirs me reviennent et je ne le supporte pas.

- Tu as intérêt à nous retrouver espèce d'abruti !

- Promis princesse, dit-il avant de me lancer son sourire provocateur que je lui connais si bien.

Une larme roule sur ma joue, puis une autre, jusqu'à ce que mon visage en soit inondé et qu'elles troublent ma vue.

- Je t'aime.

Je pleure plus encore, je suis incapable de presser la détente, c'est trop douloureux. Tout ce que je veux et que j'ai toujours voulu n'est plus qu'un sombre souvenir auquel je me rattache pitoyablement.

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Je chuchote en m'approchant du corps inanimé de Wohders.

Je soupire avant d'analyser les dégâts de sa chute, par chance - ou pas - il ne s'est pas ouvert, il va juste avoir une énorme bosse, un trou de mémoire peut-être. S'il pouvait oublier qui il était, ça m'arrangerait... Je tourne son lourd corps pour que je puisse examiner son visage et jauger s'il est sur le point de se réveiller. Je réfléchis un instant aux solutions qui me restent, mais je ne vois vraiment pas ce que je peux faire de lui. Si je pars, il y a possibilité qu'il se réveille et nous traque mais si je reste et qu'il se réveille, je ne peux rien faire de plus. Je n'ai absolument rien pour l'attacher ou juste l'empêcher de bouger, je me retrouve dans une impasse.

Une quinzaine de minutes plus tard

Je suis restée assise pendant quinze longues minutes, à attendre bêtement que Wohders daigne reprendre connaissance. Il prend bien son temps. Quand je le vois enfin commencer à cligner des yeux, je pointe instinctivement le flingue sur lui et m'approche doucement. A ma vue, il affiche un sourire moqueur.

Numbers, I. Numéro 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant