- MAMAN !? Je m'écrie en me réveillant en sursaut, des sueurs froides parcourant tout mon corps.
- Chut, calme toi, ce n'était qu'un mauvais rêve.
Je sens une main délicate se poser sur ma tête et me caresser les cheveux. Ma vision redevient normale et je discerne n°4. Je sens une petite larme rouler sur ma joue, n°4 prend la peine de l'essuyer et de me rassurer.
Je venais de passer deux heures plongée dans le sommeil à rêver en boucle de la mort tragique de mes parents. Je n'en pouvais plus, j'étais exténuée. Heureusement, ce n'était qu'un simple rêve, sinon, je ne l'aurais pas supporté.
- Ça va mieux ? Me demande n°4.
- Je crois, je murmure.
- Tu as fait un cauchemar, c'est ça ?
- Oui, articulé-je avec peine.
- Tout va bien maintenant, ce n'est qu'un rêve après tout.
- Je l'espère.
*
Nous sommes en train d'explorer l'extérieur de l'institut depuis plus d'une dizaine heures, quand on entend des voix se rapprocher dangereusement de nous. Nous nous cachons dans l'entrebâillement d'un mur de l'institut, collés l'un à l'autre. Cette situation devient un peu gênante et plus j'y réfléchis, plus je trouve ça embarrassant et plus mes joues rougissent. Je crains que n°4 ne l'ait perçu.
- Je te fais autant d'effet que ça princesse !? Me charrie-t-il.
- Arrête de dire n'importe quoi !
- Tu as entendu ça ? Dit un garde.
- C'est malin on va être repérés maintenant ! Chuchote-t-il en plaquant sa main sur ma bouche.
- Mmh !!!
- C'était sûrement mon imagination, dit le garde, allons manger, c'est l'heure de notre pause.
- C'est notre chance ! Nous allons les suivre.
Nous les suivons jusqu'à une grande porte et attendons qu'ils entrent avant de rattraper la porte de justesse. Nous sommes entrés. Face à nous, de nombreux escaliers qui descendent nous attendent. Cette partie du bâtiment semble avoir été refaite il n'y a pas si longtemps que ça, comparée au reste de l'institut, même si les murs et le sol sont noircis. Nous pénétrons dans ce dédale d'escaliers en espérant retrouver nos frères et sœurs au plus vite afin de leur montrer la beauté du monde extérieur.
Cela fait plus d'une bonne heure que l'on parcourt ce labyrinthe sans fin d'escaliers. Je me demande même si on ne tourne pas en rond. Nous arrivons enfin vers le côté de l'institut qui ne me semble pas rénové, murs classiques en pierre et je crois m'y retrouver. N°4 s'arrête net les yeux rivés devant lui.
- Cette porte, c'est...
Il acquiesce d'un léger mouvement de tête avant de se diriger à grand pas vers celle-ci.
- Attends ! Et s'il y avait encore un piège derrière cette porte !?
- Le seul moyen de le savoir c'est d'y aller, dit-il, si calmement que ça en devient perturbant, je suis sûr que tout va bien se passer, finit-il, un peu trop sûr de lui.
Il ouvre la porte et entre, moi le talonnant. La pièce est plongée dans l'obscurité et nous avançons en tâtonnant les murs aux alentours jusqu'à trouver une seconde porte, n°4 serre ma main dans la sienne pour ne pas me perdre et cette chaleur est réconfortante et rassurante. Ça y est ! Je reconnais ce couloir presque en ruine que l'on avait emprunté lors de notre première tentative. J'avais mémorisé le chemin par cœur au cas où il ne mènerait nulle part. J'aurais dû m'en douter, la sortie se trouve forcément derrière cette pièce à la porte verte, sinon Wohders et ses clébards ne nous auraient jamais attendus là, s'ils savaient que c'était un cul de sac. Je suis vraiment stupide. Nous longeons le couloir jusqu'à un croisement où l'on tourne à gauche puis à droite à la prochaine. Nous débouchons sur le réfectoire... Il ne semble n'y avoir aucun individu aux alentours, sûrement parce qu'il n'y a plus personnes à surveiller dans ce secteur de l'institut.
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Numbers, I. Numéro 13
Misterio / SuspensoTOME 1 Enlevée à l'âge de 10 ans, elle se retrouve dans un étrange lieu appelé "l'institut". À partir de ce jour, elle doit apprendre à survivre dans cet endroit où l'amour n'a pas sa place et où le chaos règne. Désormais appelée n° 13 et accompagn...