Chapitre 21

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Grégory s'est totalement remis de ses blessures aux côtes après plusieurs semaines - ce qui a retardé un peu notre départ - mais c'est pourquoi il peut désormais s'aventurer au village pour trouver une voiture - malgré le fait que Giada soit encore plus réticente, surtout avec ce qui s'est passé la dernière fois.

- Tout va bien se passer, assure-t-il.

- Tu nous avais dit la même chose la dernière fois, se plaint Giada.

Il la fait taire par un tendre baiser auquel elle répond par un sourire. Je détourne les yeux, trop d'amour ici ! Je rigole intérieurement, ressentant tout de même un léger pincement au cœur.

Depuis environ une semaine, Grégory s'évertue à nous dégoter un véhicule mais la contrainte étant le nombre de places. Nous sommes bien trop nombreux pour rentrer dans une voiture classique de cinq places cependant il est assez compliqué de trouver un bus dans ce petit village contenant sûrement moins d'une cinquantaine d'habitants. Je ne vois vraiment pas comment nous allons nous en sortir.

Comme Grégory le fait toujours, il revient après environ six heures dehors mais sans résultat concluant. Il revient sans cesse en affichant cette tête qui vous dit : "désolé, je n'ai rien trouvé, j'espère que demain sera mieux" sauf que demain ne sera jamais mieux. Je suppose que nos espoirs se réduisent au fur et à mesure...

- N°13 ? Je veux dire Effa, tu peux venir, s'il te plaît ?

Je rejoins Sissy (n°8) dans sa chambre, elle me demande de lui attacher les cheveux en une belle natte. Je m'exécute tout en lui parlant de divers sujets.

- Dis, tu crois que Greg va finir par trouver un véhicule ? Me demande-t-elle.

- Sans vouloir briser tes espoirs, je ne pense pas, non...

Elle a le regard perdu dans son reflet du miroir cassé.

- J'espère qu'on habitera près de la mer, s'enthousiasme-t-elle, afin de changer de sujet. J'ai toujours rêvé d'y aller.

Je la regarde perplexe, n'est-elle pas censée ne pas savoir nager et avoir peur des profondeurs marines ? C'est même ce qui a causé sa peur.

- Oui, je sais, c'est étrange quand on connait ma peur, mais c'est comme ça.

On rigole en finissant par parler de ce que l'on aimerait faire, manger quand on sera en Australie, des endroits que l'on souhaiterait visiter et des activités qu'il faudra à tout prix que l'on fasse.

Je ne le remarque sûrement que maintenant, mais elle et moi nous sommes beaucoup rapprochées, elle s'est ouverte à moi et nous ressemblons davantage à des sœurs dorénavant. Plus une once d'hostilité ou de mépris n'existe encore entre elle et moi et ça me rend vraiment heureuse.

Un semaine plus tard

Grégory a trouvé une sorte de bus dans un vieux hangar, le souci c'est qu'il est hors d'état de marche et je doute que Grégory soit capable de le faire fonctionner à lui tout seul.

Aujourd'hui, il nous a dit qu'il essayerait de trouver ce qui ne marche pas mais mon instinct me dit que Giada s'en sortirait plus dans ce domaine.

- N°5, enfin Adam, pourrait peut-être aider ? je demande en me tournant vers lui. Tu ne m'avais pas dit que tu aimerais travailler dans la mécanique une fois en Australie ? Tu as lu pleins de livres là-dessus, je suis sûr que tu peux aider.

- Effa...

Je lui souris avant de faire un signe de tête, assuré, à Giada et Grégory.

- Ça pourrait être un bon entraînement pour lui, c'est vrai et à deux, ils courent moins de risques, je pense que c'est une bonne idée, affirme Giada a son mari.

Numbers, I. Numéro 13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant