All I got

Chapitre 16

Je n'avais jamais vu Sherlock ainsi. C'est comme si toutes ces années de souffrances lâchées d'un seul coup. Il craque. Je l'enlace en silence car il n'y a rien à dire avec lui, il a juste besoin d'une présence. Je ne sais combien de temps nous sommes restés ainsi mais son souffle se calme enfin. Je le lâche lentement et Madame Hudson m'aide à l'emmener dans son appartement. Nous le faisons s'asseoir sur le canapé et très vite la fatigue prend le dessus. Je dispose une couverture sur lui et la propriétaire me sourit. Elle monte un étage plus haut et m'ouvre une porte que je n'avais pas vu depuis un certain temps maintenant. J'hoche la tete lorsqu'elle redescend et entre.

Retrouver ce petit appartement qu'étais le miens auparavant sans aucun changement, aucune poussières me fais me sentir de retour chez moi. Je fais un petit sourire. Elle s'en est vraiment occupée tout ce temps. Quelle femme cette madame Hudson. Je revisite ce lieu rempli de souvenir lorsque mon regarde se pose sur un cadre fissuré sur la petite table de chevet. Une vague de nostalgie me submerge et une boule se forme dans ma gorge. Je prends ce cadre et regarde la photo du détective à mes côtés, me souvenant de cette agréable soirée que nous avions partagé. Je souris légèrement, mes yeux s'humidifiant quelque peu. J'essuie rapidement ces larmes et repose le cadre avant d'ouvrir les fenêtres. L'air frais me fais vraiment du bien et fait du bien à cette pièce qui sent tout de même le renfermé. Je range les quelques affaires que j'ai ramenées puis redescends dans l'appartement de l'inspecteur pour l'y trouver toujours endormi.

Il est mignon. Je souris puis inspecte les lieux. Aucunes traces de John et tout est en désordre. Je range alors ce désordre et prépare de quoi manger. Peu de temps après, j'entends comme un grognement provenant du canapé. Je vois désormais un Sherlock Holmes tout décoiffé, les yeux bouffis et un air perdu sur le visage. Je lui ramène son assiette et m'assoie à ses côtés.

« Bon appétit. Dis-je en commençant à manger.

- Mmh.. »

C'est le seul son qu'il produit avant de manger lentement en me lançant des regards qui signifient bien qu'il n'est pas sûr de ma présence. Je prends alors sa main et la serre avec douceur. Il me regarde perplexe.

« Ah, en fait. Je change de sujet. J'ai trouvé ce dvd sous ton ordinateur. Il vient de Mary. »

Il se crispe d'un coup. Ai-je dis une bêtise? Je le regarde avec incompréhension alors qu'il prend une grande inspiration pour m'expliquer, la voix tremblante, la situation.

« Oh.. »

Je serre sa main plus fort dans la mienne. Je comprends mieux. Pauvre John et pauvre Sherlock. Eux qui étaient pourtant si proches. Je me lève et ramène l'ordinateur ainsi que le disque à Holmes.

« Je pense que tu devrais regarder. C'est pour toi, il y a sûrement une raison. »

Il hésite mais entre le disque dans l'appareil. Je commence à partir lorsqu'il me retient par le poignet.

« Reste.. »

Je vois qu'il a besoin d'une présence. Je réfléchis un instant. Cette vidéo n'est pas pour moi mais lui a besoin de moi. J'hoche alors la tête et me rassoie. Il lance la vidéo et nous voyons tous deux une Mary Watson qui sait qu'elle n'est plus, qui sait que son mari aura une réaction compliquée. Je sens la main de Sherlock serrer la mienne alors que la voix de Mary lui dit comment retrouver son ami, et elle n'a pas tort. Il faut que le détective tombe au plus bas car John, trop gentil, finira par revenir pour l'aider. Elle est intelligente cette Mary. Je suis triste de ne pas avoir pu lui dire au revoir. Je soupire et regarde Sherlock qui me fixe depuis un moment.

« Tu vas le faire? Demandais-je alors.

- Il le faut. Me répond-il avec conviction.

- Alors fais le. »