Chapitre 2

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Je fixe le plafond. Il fait nuit. Encore une insomnie. Cela en devient ennuyeux. Je me relève et finie assise sur ce matelas bien peu confortable. J'aimerai tant que mon cerveau arrête. Juste une heure, une heure sans penser, sans réfléchir. Est-ce possible ? Bien entendu que non, sinon je serai déjà en train de rêver. Je me lève, ouvre la fenêtre et me prépare à sortir. Mon regard dévie sur l'horloge qui affiche "02:16". Je soupire, vaguement fatiguée, mettant ma veste pour m'enfuir de cette pièce. Je tente de descendre les escaliers en évitant les marches bruyantes. Ce n'est pas parce que j'ai le malheur d'être réveillée qu'il faut les déranger. Finalement dans la rue, je commence à marcher sans chercher une route particulière. Les lampadaires illuminent très peu le trottoir vide sur lequel je déambule. Ma main sort soigneusement les écouteurs de ma poche. Je monte le son. Respire profondément et avance. J'observe la ville de Londres éteinte et si belle ; les quelques voitures qui traversent ma vision. C'est si apaisant. La Tamise semble aussi noire que de l'encre et toute aussi mystérieuse que mes voisins.

Mince.

Je repense à eux.

Depuis la fin de notre discussion autour du thé, il y a maintenant trois jours, lorsque je suis retournée chez moi, je les écoute. C'est bête mais, les entendre se disputer, rire, crier, ne faisait qu'augmenter mon sentiment de solitude actuel. C'est pourquoi je n'ai pas dormi. C'est pourquoi je suis sortie. Et d'ailleurs, où suis-je ? Je ne me suis tout de même pas perdue, si ? Je lâche un soupir de frustration avant de chercher comment rentrer, le soleil apparaissant au loin, derrière le palais de Westminster. Je m'arrête quelques instants pour observer ce beau spectacle qui mettra fin à ce calme si peu habituel dans une ville si grande que Londres. Je souris doucement et me remets en marche vers Baker Street.

J'ouvre lentement la porte, tentant désespéramment de ne faire aucun bruit. Inutile. Face à moi, l'homme aux bouclettes sombres. Le regard clair dirigé vers la seule et unique, moi. Je le regarde de haut en bas. Il est déjà habillé ? À cette heure ? Oh... Non. Il ne s'est même pas changé. Cette pauvre chemise est très froissée.

« Venez. »

Catégorique. Simple. Sec. Il monte l'escalier et je le suis. Il disparaît ensuite dans son salon sombre et toujours autant désordonné. J'entre à sa suite et le regarde s'asseoir sur son fauteuil, de nombreux livres éparpillés autour de lui, tous ouverts à la même page : la 15.

« Un livre que tout le monde aurez... Que tout le monde possède...

- Comme un annuaire... ? Je demande alors doucement, presque en chuchotant. »

Son regard se tourne rapidement vers moi, me gênant terriblement. Ai-je dit une quelconque stupidité ? L'ai-je dérangé ? Pourquoi l'ai-je suivis même ? Que suis-je bête !

« Merci ! Il se lève avec un grand sourire et cri. John!! Debout!! J'ai compris !

- Quoi encore?! S'écrit John, les cheveux en bataille avant de me voir. Oh, bonjour.

- Bonjour. Je lui souris doucement.

- Nous devons y aller ! Je sais ce qu'il s'est passé !

- Je m'habille... Dit John en baillant grossièrement.

- Je.. devrais y aller. Bonne chance... Dis-je.

- Vous venez. Me coupe net l'inspecteur.

- Hein ? »

Je ne sais pas réellement ce qu'il s'est passé mais je me retrouve désormais dans un taxi londonien avec John et Sherlock vers je ne sais où. John me regarde avec un sourire peiné comme pour s'excuser de la conduite de son compagnon. Je lui rends un sourire pour le rassurer. L'homme qui se trouve avec nous n'a d'ailleurs pas sortit un son de sa bouche depuis tout le trajet ; ses yeux bougeant rapidement dans les pages d'un annuaire et sa main notant frénétiquement des mots sur un bloc-notes. Je tourne ma tête vers la vitre de la voiture et observe le paysage défilant rapidement sous mon regard. Le taxi s'immobilise alors. Je vois un énorme bâtiment, plus particulièrement une banque. Holmes sort du véhicule avec une rapidité exemplaire, laissant le pauvre John payer la course. Je sors avec celui-ci, rejoignant le détective qui entre avec impatience dans le building. Je le suis sans réellement comprendre notre venue ici. C'est alors que John m'explique leur enquête liée à un groupe nommé le "Lotus Noir" qui aurait tué deux hommes et une jeune femme asiatique qui les a aidé à déchiffrer le début de ces symboles. Je le remercie de son explication et percute le brunet.

All I gotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant