Chapitre 11

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Nous sommes de retour au 221B Baker Street après cette enquête qui ne s'avérait pas si mystérieuse que cela et tout est redevenu normal. John râle de nouveau par rapport aux manières de Sherlock qui, de son côté, s'ennuie à mourir car aucune enquête ne lui convient. Et moi, je suis assise sur le canapé tout en regardant ce merveilleux spectacle qui ne cesse de m'amuser. J'entends Madame Hudson monter les marches en faisant grincer les deux qui ne sont pas droites.

« Sherlock! Encore un paquet pour vous. Je ne suis pas votre gouvernante, vous pourriez aller les chercher vous-même! Râle-t-elle à son tour. »

Il ne répond pas comme à son habitude. Mais il est vrai que ce cher détective reçoit divers cadeaux offerts par les nombreuses personnes pour qui il a résolu des enquêtes, bien que ce soit plus pour lui que pour eux. Mais cet engouement autour de Sherlock Holmes attire désormais l'attention des médias. Ce qui ne lui plaît pas forcément; pas du tout en fait. Aucun de nous je pense. Nous ne sommes plus tranquilles à cause de ça et c'est frustrant.

Soudainement, le téléphone du concerné sonne, nous faisant tous regarder au même endroit: l'appareil d'où provient ce son. Il décroche donc, discute un moment puis raccroche avant de nous regarder. Il est appelé à témoigner au procès de Moriarty. Moriarty? Jim Moriarty? Un frisson me parcourt l'échine alors que je me mets à fixer le sol, sombrant dans mes pensées. J'espérais tant ne plus jamais entendre ce nom. J'espérais tant ne plus jamais revoir ce visage qui m'effraie. Qui sait ce qu'il a pu faire pour atterrir dans ce tribunal. Certainement, encore, un délit qu'il ne vaut mieux pas connaître. Et pourtant, ce n'est que pour des casses dans plusieurs lieux au même moment qu'il a été arrêté. Je dis « que » car je m'attendais à pire. Mais, je ne saurai expliquer pourquoi, j'ai un mauvais pressentiment. Depuis quand est-il aussi facile de l'attraper? À part s'il le veut.. je secoue légèrement la tête en me disant que je dois me faire des films à cause de ce qu'il s'est produit auparavant.

Quelques jours plus tard, John et moi nous retrouvons assis aux côtés des spectateurs du procès. Je regarde alors vers le bruit que je viens d'entendre, une porte qui s'ouvre. J'aperçois à ce moment précis l'homme qui me répugne. Il est là, bien habillé dans son costume gris clair, un chewing-gum dans la bouche et un sourire narquois sur les lèvres. Son regard croise alors le mien. J'y vois de la joie, de l'amusement alors que, de mon côté, n'en ressort que dégoût et mépris. C'est alors que Sherlock, à la place du témoin, se lève pour parler de cet horrible personnage, en profitant pour faire son petit numéro d'observateur extraordinaire. Mais, bien qu'il explique que Moriarty est le cerveau criminel derrière les différents braquages et qu'il est, lui aussi très intelligent, Jim ressort libre, sans avoir dit un mot pour sa défense.

De retour à l'appartement, je décide de sortir, ayant besoin de prendre l'air. John faisant de même. Cette nouvelle ne m'enchante pas, mais alors pas du tout. Je repense alors, marchant nonchalamment dans les rues de Londres, à tout ce qu'il s'est déroulé avec Jim Moriarty. Notre rencontre au laboratoire de Molly, notre rendez-vous au café, ce moment terrifiant à la piscine et, pire encore, ce jeu qu'il a créé sans ne me donner aucunes réponses sur mes origines. Je finis assise sur l'herbe, devant le merveilleux et immense British Museum où, pour la première fois, Sherlock et moi nous étions tant amusés. J'y reste des heures, à observer ce bâtiment qui, pour certains, ne doit rien représenter. C'est lorsque le soleil commence à se coucher que je me décide à me lever pour rentrer, prenant tout de même le temps d'observer la ville se couvrir d'un voile sombre.

Lorsque je rentre, John m'explique qu'ils ont une nouvelle affaire, l'enlèvement des enfants de l'ambassadeur américain. J'hoche vivement la tête en les suivant pour les aider. Nous entrons dans la pièce et, surprenamment, la petite fille se met à hurler dès qu'elle voit Sherlock. Je la regarde alors avec incompréhension pendant que Lestrade arrête Holmes sous la pression du Sergent Donovan et du légiste Anderson. Je m'occupe donc de calmer la petite tout en sachant que John s'occupe de notre ami. Il me faut bien une demi-heure pour réussir à enfin la faire s'endormir. Je me décide donc d'aller rejoindre mes compagnons. Mais quelle surprise lorsque Greg me dit, d'une voix pleine de désespoir, qu'ils se sont enfuis.

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