Chapitre 6

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Cela fait maintenant deux jours que je n'ai pas parlé à Sherlock. Il a menti à John et à son frère aussi. D'ailleurs les deux locataires se sont bien disputés depuis que je me suis enfermée ici. John vient me voir assez souvent, presque pour tous les repas mais Sherlock, rien. À quoi devais-je m'attendre de toute façon? C'est le grand Sherlock Holmes. Je soupire, exaspérée. Je ne devrais pas réagir ainsi mais je m'inquiète pour sa santé et c'est frustrant de savoir qu'il fait ça. C'est normal de s'inquiéter, non? J'entends quelqu'un toquer à ma porte. Je me lève, toujours en pyjama; ce qui est en fait un long t-shirt et un short, et ouvre la porte.

« C'est juste pour te prévenir que je sors. Oh, et soit prête à sortir pour 20 h ce soir. »

John me dit cela et part sans me laisser le temps de dire quoique ce soit. Prête? Pourquoi? Où? J'imagine que je n'ai donc qu'à me préparer étant déjà dix-huit heures, la soirée commençant. Je vais donc prendre une bonne douche bien chaude avant de m'habiller simplement, une petite robe blanche et des mocassins de la même teinte. Je me coiffe et regarde mon reflet dans le miroir. Un peu de mascara pour paraître plus vivante malgré les insomnies et voilà, je suis prête. Je regarde l'horloge: 07:54 pm. Je n'ai donc juste qu'à mettre mon gilet et sortir. Je descends les escaliers, sans toucher les marches bruyantes, et sort devant l'immeuble pour attendre John. Je me retourne lorsque les marches grincent, en souriant, mais perds ce sourire en ne voyant non pas Watson mais Holmes.

« Qu'est-ce que..

- Tu passes la soirée avec moi. Me coupe-t-il. Je savais que tu n'accepterais pas alors John m'a aidé.

- Je vous hais..

- Tu mens très mal. »

Il me sourit narquoisement et commence à marcher avec moi. Ils sont vraiment.. je n'ai même pas les mots pour le dire! C'est alors qu'il me demande si j'ai faim, or le bruit créé par mon ventre répond à ma place. Il décide alors d'aller acheter des frites et des sandwiches pour ne pas être constamment entourés de personnes bruyantes. Il ne le sait sûrement pas, mais je le remercie pour ça. Sans m'en rendre compte, je commence à perdre cette colère que j'avais contre lui. Nous nous asseyons sur un banc, face à la Tamise et mangeons notre repas. Pouvons-nous réellement qualifier cela ainsi? Je mange mes frites, perdue dans mes pensées. Sherlock me regarde alors.

« Tu as des questions?

- Oui..

- Je t'écoute, j'essayerai d'y répondre.

- Pourquoi en prendre? »

Il me regarde un instant, pinçant ses lèvres en réfléchissant probablement à la formulation de sa réponse. Il finit par soupirer en levant les yeux au ciel.

« Pour me stimuler. Commence-t-il. Mon cerveau ne s'arrête jamais. Si je ne fais rien je m'ennuie et je fais une crise. Il faut que mon esprit soit stimuler. Analyser. Chercher. Comprendre. Je veux des enquêtes pour m'occuper. Je ne supporte pas de ne rien faire. Et les.. drogues.. me stimulent.

- Sherlock..

- Je sais que ce n'est pas une bonne raison. Que c'est mal mais je m'en fou.

- Sherlock.

- Mais j'en ai besoin et je continuerai à en prendre car ça me sauve, que vous le vouliez ou non.

- Sherlock! Cris-je alors pour qu'il m'écoute.

- Hein? Oui, quoi? Me regarde-t-il enfin.

- Quand tu t'ennuies, analyse-moi.

- Je ne veux pas. Je te l'ai déjà dis. Et tu changes souvent.

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