Chapitre 4 : "Plus que quelques nuits avant le tournoi"

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- Ils sont morts. Tous morts. Dites moi, ce n'est pas vous l'assassin, au moins ?

Cette phrase me hante. Elle me rappelle la mort de ma famille et maintenant, celle de mon équipe.

Suite à ça, je refuse qu'on m'approche, qu'on me touche, qu'on me regarde dans les yeux.

Chaque nuit, je me réveille en sursaut, sentant du sang sur mes mains, sur mes vêtements et dans mes cheveux. À chaque fois, je me lave avec énergie, celle du désespoir, et change de vêtements. Je revois aussi les tombes. Toutes ces tombes qui jalonnent mon passé. Dans le fond du cimetière de Kiri, il y a toutes celles de ma famille. Dans la Forêt de la Mort, celles de mes deux coéquipiers.

Le vent souffle, faisant s'agiter mes cheveux autour de mon visage. Il fait nuit et c'est la pleine lune ce soir. D'ailleurs, l'astre nocturne est bien visible, pas un seul nuage pour le cacher.

Je lève la tête et regarde les étoiles. Assise sur un poteau électrique depuis des heures à cause de mes insomnies, je ne fais que regarder le ciel, cherchant les étoiles qui sont les âmes de mes camarades.

Soudain, du sable m'entoure et m'attrape. J'écarquille les yeux et tente de me libérer. Je veux sortir de là, puis je réfléchis. Et si je rejoignais ma famille, mon clan, mon équipe ? Et si je me laissais tuer ?
J'arrête de me débattre et le sable me ramène près de son propriétaire : le garçon aux cheveux rouges de l'équipe de Suna, celui qui a tenté d'achever son adversaire lors des duels de qualification. Ses yeux turquoises me regardent avec haine et je me sens figée de la tête aux pieds. Je le regarde tristement, et souris faiblement, attendant qu'il me tue.

Au final, je n'ai pas à attendre ma mort longtemps...

Je reprends mes esprits lorsque je sens le sable me lâcher et retourner dans la gourde du genin de Sunagakure. Vainement, j'essaye de retenir les grains de sable en pleurant.

- Non... je veux mourir... tue moi... tue moi !

Il se contente de me regarder. Je m'agrippe à ses vêtements en pleurant, l'implorant de m'ôter la vie. Les larmes coulent avec abondance sur mon visage et je continue de le supplier, en murmurant, de me tuer.

Soudain, je sens deux mains m'attraper les poignets. Je relève la tête avec un léger soulagement. Il va enfin faire ce qu'il comptait faire depuis le début ?

Il lâche mes poignets et pose ses mains sur mes épaules.

- Pourquoi... pourquoi tu ne me tues pas ? J'ai aucune raison de continuer à vivre ! Tue moi qu'on en finisse !

- Non. Toi, tu es trop différente. Tu es la première que je veux pas tuer, car tu es la première à me supplier de le faire. Alors, je n'ai pas envie de t'enlever la vie.

Je m'agrippe à lui en pleurant.

- Mais tu comprends pas ? J'ai plus rien ici ! Plus rien ! Alors enlève moi la vie que j'en commence une autre ou que je rejoigne les étoiles !

Il secoue la tête et s'apprête à partir. Je le retiens par la manche, ne voulant pas être toute seule. Il se tourne vers moi et me fixe, me jaugeant du regard.

Il m'attrape et passe une main sous mes cuisses et l'autre dans mon dos, me portant comme une princesse. Je le regarde, ne comprenant pas ce qu'il lui prend, et je n'obtiens qu'un soupir.

🍁

On saute de toit en toit, arrivant à une auberge. Celle où je dors le temps du tournoi avec Uta-senseï.

Le Sunien entre furtivement dans ma chambre en passant par la fenêtre. Il me dépose au sol et s'apprête à ressortir pour aller faire je ne sais quoi. Je le retiens par la main et il se crispe à mon contact.

- Reste s'il te plait. Je ne veux pas être seule.

- Il y a ta senseï.

- Ce n'est pas pareil. Elle ne peut pas comprendre ma douleur, elle n'en a qu'une vague idée. Alors que toi... Toi, ça se voit que tu as connus la souffrance. Toi, tu es plus à même de comprendre que laisser quelqu'un tout seul avec sa douleur n'est bon pour personne.

Il me regarde et semble réfléchir. Il hésite et alterne son regard entre la fenêtre et moi. Finalement, il enlève sa gourde et la pose contre un mur, puis il s'installe à côté. Je prends mon futon et m'approche de lui. Je pose ma tête sur ses jambes et ferme les yeux.
Je le sens lever la main et la mettre en suspend au-dessus de ma tête, puis finalement, il la passe dans mes cheveux.

Nous sommes deux compagnons de la même souffrance. Celle qui change la personnalité. Celle qui change l'âme des gens. Celle qui leur affaiblit le coeur. Cette douleur qui nous change, nous transforme tout simplement.

- Je m'appelle (t/p).

- Gaara.

Je souris dans mon demi-sommeil. D'une main, j'attrape sa main libre et la serre doucement.

- Je suis heureuse de te connaitre, Gaara.

Il ne répond pas, ce que je peux comprendre. On vient de se rencontrer, on se connaît à peine et nous avons des comportements diamétralement opposés.

Il continue de passer sa main dans mes cheveux et il laisse sa main dans la mienne. Je pense qu'on va faire un bout de chemin ensemble, nous deux.

Avant de m'endormir, je murmure :
- Merci d'être resté...

Il s'arrête et je suppose qu'il me regarde, essayant de comprendre si je suis sincère ou bien si je me moque de lui. Je soupire et m'endors.

Je pense que je t'aime... || Naruto [Gaara x Reader] [Abandonnée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant