Chapitre 12 : "Rencontre avec un ancêtre"

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Je me sens flotter. Comme si j'étais entre deux dimensions ou deux états. La mort et la vie.

"Enfin, je peux te parler sans être interrompue."

Je me retourne vers la voix, toujours en flottant.

Devant moi, se trouve la première Ôtsuchi. Mère du clan Hyuga et du clan Kobachi, Mei Ôtsuchi possède l'Ôtsugan. Les Hyuga ont le Byakugan qui est la même chose que l'Ôtsugan, simplement, avec le temps, le nom a changé. C'est dû à la séparation du clan Ôtsuchi en deux : les Kobachi qui sont restés à Kiri et les Hyuga qui sont partis à Konoha.

Avant d'être une Ôtsuchi, Mei-san était une Ôtsutsuki. Je suppose qu'elle a voulu changer notre nom de famille originel pour être plus discrète.

- Alors c'était vous, Mei-san. Pourquoi ce silence tout ce temps ?

Elle lève la main et mon pendentif flotte doucement devant moi, à quelques centimètres de mon visage.

"Tu avais confié ton collier au jeune Gaara. Dans le pendentif, il y a la partie de mon chakra que j'ai pu emprisonner. C'est de cette façon que j'ai pu te parler lorsqu'il a attaqué Konoha."

- Je vois...

"J'aurais continué à te parler si tu n'avais pas confié ton bien à ton ami."

- Désolé...

Je m'incline légèrement en signe de respect et d'excuse. C'est vrai que c'était dangereux de confier mon seul objet qui me rattache encore à ma famille, à Gaara.

Je relève la tête et Mei-san me sourit en posant une main sur ma joue. Son contact me rassure et m'apaise. J'ai l'impression de revoir maman lorsqu'elle me faisait un câlin pour me consoler les soirs de tempête, ou quand j'avais fait un cauchemar.

"Ce n'est pas grave, tu sais. Car j'ai beaucoup appris sur le lien qui te lie au Kazekage fraîchement nommé."

- Celui de l'amitié ?

"Bien au-delà d'un simple lien d'amitié où la confiance règne en maître malgré le fait que vous vous soyez si peu vu et si peu parlé. Tu lui as toi-même dit que vous étiez faits de la même souffrance. C'est cela qui a tout déclenché et qui a renforcé ce lien aussi fin que la toile d'une araignée ou qu'une moustache de chat."

Je la regarde sans comprendre et elle s'écarte de quelques mètres.

"Ensemble, vous ferez de grandes choses. Pas aussi grandioses que l'enfant de la prophétie qu'a fait le Sage des Crapauds, mais de grandes choses quand même."

- Quelles genres de choses ?

"Ça, je ne peux te le dire, ce serait changer le destin. Dès que nous avons conscience de ce qui nous attend, le destin change. Mais je peux te dire qu'avec ta force et ta puissance actuelles, tu ne sauras rien accomplir."

Je fronce les sourcils, vexée de ce manque de confiance de la part de mon ancêtre. Mei-san éclate de rire et son rire semble réchauffer l'air.

"Si tu veux devenir forte, il faut que tu maîtrises les techniques de ton clan et que tu en saches pleinement sur les Kobachi. Une fois ces deux choses faites, je reviendrai te parler pour t'en expliquer davantage."

Sa silhouette commence à s'effacer et elle me murmure une dernière chose :
"N'oublie pas que le monde est en perpétuel changement. Un jour, tu penses connaître tes amis les plus proches, le jour d'après, tu les vois agir de manière différente ou te trahir. Telle est la dure vie des shinobis..."

Elle s'efface complètement et je me sens sombrer... sombrer... sombrer...

🍁

Je me réveille en sursaut et porte la main à mon cou pour sentir mon collier en contact avec ma peau légèrement brûlante.

Il fait sombre dans la chambre d'hôpital car les rideaux sont fermés pour empêcher la lumière du soleil de rentrer.

J'ai toujours les tuyaux dans mon nez qui m'aident à respirer et j'ai toujours le cathéter dans mon bras qui envoie sûrement l'un ou l'autre produit médical. Quelques patchs sont collés à mon front, ma poitrine, les côtes de ma tête, sûrement pour surveiller mes signes vitaux.

Il n'y a personne dans la pièce. Je suppose que Gaara fait son rôle de Kazekage.

Minute, on est quel jour ? Il est quelle heure ? On est en quelle année ?

La porte s'ouvre et je souris en voyant une tête rouge.

- Ohayo... Gaara...

Il sursaute et s'approche de mon lit pour s'asseoir à mes côtés et me prendre la main.

- Ça fait combien de temps que je suis ici ?

- Trois jours. La Mizukage attend de savoir que tu vas bien avant de rentrer à Kiri avec vos compagnons.

Machinalement, il me caresse le dos de sa main avec son pouce sans s'en rendre compte. Je souris un peu plus, même si je me sens encore faible.

Il me regarde et j'aperçois une lueur dans son regard que je n'avais jamais vu auparavant. Je fronce légèrement les sourcils, curieuse. Il penche la tête sur le côté et je rougis légèrement.

- Comment vous m'avez retrouvé ?

- Un garde avait vu deux silhouettes s'éloigner dans le désert et il t'avait reconnu car je t'avais permis de m'approcher. Il a débarqué dans mon bureau en disant qu'on t'avait enlevée. Kakashi a utilisé ses chiens pour retrouver ta trace.

- Je vois... et les kidnappeurs ?

- Disparus. On les a amochés, mais ils ont pris la fuite quelques minutes après le début du combat.

- Merci de m'avoir sauvée en tout cas.

Il esquisse un petit sourire qui disparait aussitôt.

- C'est normal. Tu es mon amie. La première avec Naruto. Tu m'as sauvé de ma folie, je te sauve à mon tour.

- Ça me rappelle une phrase que j'avais lue dans un livre : «Je te sauve la vie, tu me sauves la vie, petite. Mais si parfois, ça revient à te sauver de toi-même.»

Il me regarde et se lève pour partir. Avant de sortir, il serre une dernière fois ma main et me fait un bisou sur le front.

Je lui souris et il me lâche pour quitter la pièce.

Un médecin prend sa place et m'enlève les tuyaux de mes voies respiratoires. Je tourne la tête vers la table de chevet et découvre un porte-bonheur avec un mot.

«Pour te porter chance dans ton rétablissement, gamine !

Darkness et Grue»

Je souris et touche mon pendentif, me disant que j'ai tout le soutien qu'il me faut.

Je pense que je t'aime... || Naruto [Gaara x Reader] [Abandonnée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant