Panique à bord [Dobbyette]

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     Résumé : Le trio d'or rend visite à Dobby dans sa maison pleine de chaussettes.


    Dobby aime ses chaussettes. Il les chouchoutes, les laves avec minutie, les raccommodes. Il y en a de toutes les tailles, formes, couleurs et motifs inimaginables. Partout. Encore plus maintenant que Noël approche. Elles tapissent ces murs, pendent à la cheminée, sont recrachées par des placards trop pleins. Des chaussettes là, et ici, encore et encore des chaussettes !
     Il ne fait pas que les collectionner, il en offre également. Les chaussettes sont son monde, un refuge, un vêtement, sa liberté.

     Quelques jours avant Noël, fier de sa décoration chaussettienne, il eut l'idée d'inviter le trio d'or dans sa maison. Justement, les voilà qui arrivaient ! Il les accueilli joyeusement sur le pas de la porte, les invitant à entrer. Après s'être déchaussés, ils se dirigèrent vers le petit salon d'un pas prudent pour ne pas marcher sur une chaussette. Ils connaissaient le culte que leur portait leur ami.
    Malheureusement, Hermione qui fermait la marche ne vit pas le tas de chaussette placé derrière la porte, et trébucha dessus dans un mouvement ralenti qui aurait eu l'air comique dans une autre situation. Un grand " CRAC !" retentit et les trois compagnons, anxieux, virent Dobby se figer à se son. Il se figèrent aussitôt.
    Se remettant en mouvement, il poussa machinalement la brune de côté et se précipita vers ses chaussettes chéries. Il les contempla longuement, une à une, pour s'assurer qu'elles n'avaient rien. Les gryffondor assistaient à ce spectacle, osant à peine respirer.
    Cela dura longtemps, rendant le temps interminable pour les visiteurs. Dobby parvint enfin à la dernière chaussette, qu'il retourna. Ses mains se mirent à trembler. Hermione ne pu retenir un cri étranglé à la vue de la longue balafre. Ron sursauta. Seul Harry ne sembla pas se formaliser de cette déchirure, bien qu'en y regardant mieux on pouvait apercevoir ses poings se serrer d'effroi.

     L'elfe de maison ne bougea pas pendant de longues minutes, comme paralysé. Prenant son courage à deux mains, Harry, inquiet pour son ami, s'avança vers lui.
     " Dobby ? Euh... ça va ? "
    Ce dernier prit sa tête entre ses mains et poussa une longue plainte douloureuse. Il se leva, commençant à faire des allez retours dans la pièce. Il marmonnait d'un air affolé, tournant et retournant autour ce la chaussette endommagée. Lorsque Harry l'appela une nouvelle fois il se tourna vers le golden boy avec un regard paniqué.
    " Ma chaussette est déchirée ! sanglota-t-il d'une voix criarde. Qu'est-ce que je fais ? "
    Il se remit à faire les cent pas, marmonnant en boucle "Qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je fais ?". Il transplanait plusieurs fois d'un côté à l'autre de la pièce sous l'effet du stress. Chaque personne présente dans la pièce pouvait voir la bombe qu'était la créature grandir, grossir comme un ballon sur le point d'exploser... Un compte à rebours figurait dans l'esprit d'Harry, décomptant les secondes qu'il lui restait à vivre. Dobby était de plus en plus tendu. Au dernier moment Harry, ne sachant que faire, sortit son ultime carte.
    " Je peux te la recoudre si tu veux. "
    Il se rendit aussitôt compte de sa bêtise -il ne savait pas coudre- mais la bombe était désamorcée. Ses deux amis le regardaient avec incompréhension, connaissant sa maladresse, mais Dobby s'arrêta à cette phrase et le regarda les yeux brillants d'espoir.
    " C'est vrai ? Harry Potter ferait ça pour moi ? "

    Alors à contre cœur pour faire plaisir à son ami, Harry acquiesce. Ron, pressé de s'enfuir de ce lieu se proposa alors pour chercher du fil et une aiguille et transplana sur place. Il était trop effrayé pour bouger. Hermione se tenait en retraite, respirant à peine. Finalement, après des secondes qui parurent des heures, Ron se décida à revenir et Harry se mit au travail. Il referma laborieusement la chaussette amputée, y mettant toute son énergie. Malgré cela il ne parvint qu'à faire une retouche grossière, pourtant Dobby était soulagé. Une fois l'œuvre accomplie, il la reposa délicatement sur le tas au sol. La maître des lieux, satisfait, continua la visite de sa demeure comme si de rien était. Le trio d'or, pas encore remis de ses émotions, se remis aussi en marche. Beaucoup plus lentement encore, cependant, faisant cette fois attention à ne frôler aucune chaussette. Ce qui s'apparentait en fait à un parcours du combattant.

     Décidément, Dobby aime ses chaussettes.

Drapple - et autres ship -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant