Drapple - et autres ship -

Cocon végétal [Nuna]

    Résumé : Neville se rend dans la serre pour se couper de ce monde bruyant. Luna l'y rejoint.

    Il passa la porte et la referma. Il était dans son monde, son univers. Une serre, dans laquelle rien ni personne ne pouvait l'atteindre.

    Neville avait toujours été fasciné par les plantes. Il en prenait soin, les chouchoutait comme personne. Lorsqu'il était seul ou avait besoin de compagnie, elles ne lui avaient jamais fait défaut. Champifleur, menthe poivrée, toutes requerraient son attention. Il préférait leur compagnie à celle des autres élèves.
    Ce soir comme de nombreux autres, lassé du bruit et de l'hypocrisie de Poudlard, Neville s'était réfugié auprès d'elles. Mais ce crépuscule, Luna était venue elle aussi.

    Elle était douce, calme et parlait avec légèreté. Sa présence ne dérangeait pas le garçon. Elle l'avait remarqué au coin de la pièce, et c'était exclamée.
    « Oh, toi aussi tu veux t'éloigner des Joncheruines ? »
    Neville avait sourit.
    « En quelque sorte. » avait-il répondu.

    La serre numéro deux dans laquelle ils se trouvaient était tempérée, et les faibles températures du début de l'hiver formaient une fine couche de buée sur les vitres. Elle était un cocon, une bulle de sérénité dans laquelle ils paraissaient en admirant les arbustes et leurs fruits. La quatrième année devenait mouvementée avant les épreuves du tournois, et le silence ne semblait plus exister. Dans ce calme, Neville se détendait doucement.

    Luna avait repris la parole.
    « Tu viens souvent ici pas vrai ? »
    Il avait acquiescé.
    « Cet endroit est rassurant. Je m'y rend parfois la nuit quand je ne peux pas dormir, confiait-elle.
    - Tu fais des cauchemars ?
    - Oui parfois. Je repense à ma mère. »
    Elle avait soupiré, songeuse.
    « Je comprends, avait affirmé Neville. Je pense souvent à ma famille aussi. Aucun de nos parents n'a mérité son sort. »

    Le silence revint, apaisant.
    « Tu sais, je t'admire, avoua Luna. Tu es timide et pourtant tu fais face aux autres. »
    Neville ne répondit pas.
    Elle demanda encore, désignant un pot non loin d'elle.
    « Tu connais les propriétés de cette plante ? »
    Cette fois Neville répondit, et il remplit le silence de ses anecdotes. Plus tard, la discussion les porta sur le journal du père de Luna, les animaux, l'école, puis leurs doutes et leurs espoirs.

    Tard dans la soirée, Luna eut faim. Le repas était fini depuis longtemps et tous les élèves devaient être dans leur salle commune ou endormis. Elle lui proposa alors de faire un tour dans les cuisines, se leva et lui tendit la main.
    « Tu viens ? On va manger du pudding ! »
    Neville accepta, et ils s'en allèrent.

    La serre était leur cocon, mais dès lors ils n'étaient plus seuls.