PART I /Chapitre 1 : la vision d'Irmo

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Le ciel était noir, et le soleil caché derrière des nuages épais.

Les rugissements et les cris des orques emplissaient la plaine. L'air était putride et acide. La montagne du destin visible au loin, grondait dans un tremblement de terre inquiétant.

Au sommet de sa tour, l'œil nimbé de flammes était braqué sur le volcan. La tour sur laquelle il se tenait craqua, et s'effondra soudainement, et elle sentit ses poils se hérisser sur ses bras lorsque Sauron poussa un dernier hurlement mêlé de surprise et de fureur.

L'œil explosa avant même de toucher le sol, et un champ de force les percuta de plein fouet.

Elanor se tenait en face des portes noires, et regardait avec un mélange de joie et de consternation l'armée des orques prendre la fuite. Lorsque tout fut détruit, et qu'il ne resta rien, c'est là qu'elle le vit.

Une silhouette noire, à quelques dizaines de mètres d'elle.

Elle ne parvenait pas à distinguer son visage. Mais elle pouvait sentir une chose.

Il attendait.

La montagne explosa au loin, projetant un jet de lave hors de son cratère.

Son sang se glaça. Frodon ! Sam !

Elanor tourna la tête, et la même expression d'horreur se dessina sur les visages de ses compagnons.

Lorsqu'elle regarda à nouveau la plaine, à la recherche de la silhouette sombre, elle ne vit rien d'autre que le vide et de la poussière soulevée par le vent.

Elle se sentait encore observée.

Mais elle comprit.

Il était venu pour elle. Car son heure était venue.

Elanor se réveilla en sentant quelque chose de chaud et doux lui caresser la main.

Une voix mélodieuse chantait à côté d'elle. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle se rendit compte que Legolas ne l'avait pas quitté.

Son visage était paisible alors qu'il examinait leurs mains jointes, distrait.

Elanor ne s'était même pas aperçu qu'elle s'était endormie. Et elle tenta de reprendre contenance, alors que les détails de son rêve s'évanouissaient lentement.

Les rayons du soleil s'infiltraient par les interstices de la chambre, et illuminait le visage et les longs cheveux blonds de Legolas. Elanor retint un instant sa respiration, observant ce qui lui apparut alors de plus beau.

Legolas se rendit rapidement compte qu'il était observé, et leva les yeux.

- Mara Aurë.

- Bonjour, répondit-elle.

Elle se redressa doucement sur ses coudes.

- Bien dormi ? demanda Legolas.

- Oui. Quelle heure est-il ?

- Presque midi. Tu as dormis toute la nuit, répondit Legolas en souriant. Comment te sens-tu ?

- Bien, mieux qu'hier en tout cas.

Elanor étira ses muscles, et se rendit compte qu'elle n'avait même pas pris le temps d'enlever son armure. Elle n'était plus fatiguée, mais le sommeil lui avait laissé quelques courbatures à dormir dans cette position inconfortable. En voyant sa grimace, Legolas lui adressa un sourire d'excuse.

- Tu dormais si bien que je n'ai pas voulu te réveiller.

- Je ne me rappelle pas m'être endormie.

Elanor se souvenait s'être assise sur le lit, puis s'être allongée. Et puis, plus rien.

Legolas avait eu au moins la délicatesse de lui enlever ses bottes.

- Tu as passé toute la nuit ici ? lui demanda-t-elle, surprise.

Legoals acquiesça.

Il s'approcha, et toucha la tête d'Elanor, à l'endroit où la plaie était en train de se refermer.

- Tu guérie vite, plus vite que je ne le pensais. C'est étonnant...

Legolas caressa sa peau, fasciné par quelque chose qu'elle ne voyait pas.

- Quoi ?

- Ta blessure a presque compétemment disparut.

Elanor leva la main, et la posa sur son front. Sa peau était lisse, et elle ne sentit que quelques irrégularités sous ses doigts.

- Co-comment est-ce possible ? demanda Elanor.

- Je n'en ai aucune idée. Je n'avais encore jamais vu cette capacité de régénération chez les hommes, déclara-t-il perplexe.

Il baissa finalement les yeux sur les siens, et s'attarda sur ses lèvres. Quelques secondes passèrent, et Elanor crut qu'il allait l'embrasser.

- Nous devrions descendre voir Aragorn et les autres.

Elanor acquiesça, et ne parvint pas à cacher la légère rougeur sur ses joues. Elle avait presque espérée qu'il l'embrasse. Mais l'elfe semblait avoir d'autres préoccupations.

Elle baissa les yeux sur elle, et nota la bassine remplie d'eau fraiche près de la fenêtre.

- Je dois me changer d'abord.

Legolas acquiesça.

- Je t'attends dehors.

Il se leva, et Elanor ouvrit la bouche. Au moment où elle allait ajouter quelque chose, il se pencha et l'embrassa doucement.

Lorsqu'il eut refermé la porte derrière lui, Elanor posa sa main sur ses lèvres.

L'envoyée des Valar - livre IV (LOTR - Seigneur des anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant