chapitre 50 : le festin

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- Et là, j'ai abattu ma hache dans la tête de ce warg ! Et il est mort ! s'exclama Gimli.

- Vous avez omis de dire qu'il vous est tombé dessus, et que je vous ai sauvé d'un autre loup ensuite, répondit Legolas.

Thorin et les autres nains s'arrêtèrent de manger, et un silence inconfortable tomba sur la table royale. Elanor leva le nez de son verre, voyant tous les regards se diriger vers l'elfe, certains suspicieux, d'autres médusés.

- J'aurais pu le tuer ! protesta Gimli. Si vous ne l'aviez pas fait avant !

- Vous étiez coincé. Je n'ai fait que de vous sauver la vie. Encore une fois, déclara calmement Legolas.

- J'allais me libérer juste avant que vous n'arriviez ! Je n'avais pas besoin de votre aide ! protesta Gimli, qui commençait à s'empourprer légèrement.

Elanor replongea son nez dans son verre rempli de bière brune, s'étouffant presque de rire. Les nains, dont Thorin et Gloin, regardaient l'échange entre leur ami nain et l'elfe avec des yeux ronds comme des soucoupes.

- Tu as laissé l'elfe te sauver la vie ?! s'époumona Thorin.

Le pauvre Gimli resta coït, alors que Legolas esquissait un sourire satisfait. Gloin ne tarda pas à prendre la défense de son fils.

- Gimli est l'un des meilleurs guerrier d'Erebor, Thorin ! Je n'ai pas de doute qu'il aurait tué ce Warg si l'elfe n'avait pas été là.

- Avec tout mon respect, maître Gloin. Votre fils était dans l'incapacité de se défendre à ce moment-là, je peux vous le certifier, susurra doucement Legolas.

Gloin et Gimli se raidirent immédiatement sur leur siège. L'un rouge de colère, l'autre de honte.

- J'aurais pu me débrouiller tout seul ! vociféra Gimli.

- Je ne vous crois pas ! rétorqua Gloin.

Legolas haussa un sourcil, et un air malicieux apparut sur son visage. Un air que n'aima pas du tout Elanor. Tout comme les expressions presque offensées qu'arborait les nains autour d'elle.

Elle s'arrêta de manger, et reposa lentement son verre sur la table, sentant que la conversation pouvait à tout moment déraper.

- Legolas...

Mais l'elfe ne l'entendit pas, ou alors il fit semblant de ne pas l'entendre et il continua sur sa lancée, ayant l'air d'apprécier les réactions vexées des nains.

- Je vous l'affirme encore une fois, Gimli n'était pas-

Un léger coup de pied dans sa cheville le fit taire. Legolas tourna vivement la tête en direction d'Elanor, à la fois surpris et choqué. Les yeux écarquillés, il formula sur ses lèvres une question muette à laquelle elle répondit par un regard noir. Elanor tenta de lui adresser une expression des plus éloquentes, signifiant : « arrêtes tout de suite de jouer avec les nains », mais Legolas ne parut pas comprendre ce qu'elle voulait lui dire. Il la regarda comme s'il lui était soudainement poussée une deuxième tête.

- De toute façon je vous ai battu au gouffre de Helm Legolas ! lança Gimli. Souvenez-vous en, vous aviez perdu !

- Je croyais que nous étions à égalité, répondit innocemment l'elfe, en tournant à nouveau la tête vers son ami et oubliant un instant Elanor.

- J'ai planté ma hache dans le cervelet de cet Uruk bien avant vous. Votre flèche n'a rien changé puisqu'il était déjà mort ! s'exclama Gimli.

- Non il ne l'était pas. Et Elanor a affirmé que nous étions exæquo, répondit Legolas.

Tous les regards se tournèrent vers elle. Elanor s'adossa contre le dossier de son siège, embarrassée. Elle se mit à rougir violemment. Lorsque Legolas lui jeta un coup d'œil timide, presque caressant, elle se sentit tiraillée entre l'agacement et l'émoi.

L'envoyée des Valar - livre IV (LOTR - Seigneur des anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant