chapitre 5 : Les maisons de guérison

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Durant les jours qui suivirent, la vie dans la cité de Minas Tirith reprit lentement son cours.

Les soldats survivants et la population s'attelèrent à la reconstruction de la ville qui avait été presque totalement détruite.

Craignant la propagation d'une épidémie, Aragorn ordonna le nettoyage des champs du Pelennor. Les carcasses des orques furent donc rassemblées et brûlées par petits groupes, tandis que les dépouilles des hommes et des chevaux furent enterrées dans des fosses communes au pied de la cité. Seuls les cadavres des Oliphants ne purent être déplacés.

Le travail s'avéra difficile, et il fallut au moins deux jours pour tout faire disparaître. Durant ce temps, une odeur pestilentielle se propagea dans l'air, atteignant même parfois la cité blanche lorsque le vent tournait.

Elanor se rendit sur le champ de bataille dans l'après-midi suivant l'entretien dans la salle du trône. Elle retourna à l'endroit où reposait Nahar, et fut surpris de trouver sa dépouille recouverte de pierres et de terre. Les Rohirims n'avaient pas osés y toucher, néanmoins ils avaient eu le geste d'offrir une tombe digne au cheval qui était tombé.

Elanor fut touché par le geste, et se promit de remercier Eomer dès qu'elle le pourrait. Elle s'accroupit près de la tombe, et posa sa main sur le sommet du talus en quête de réconfort.

Elle ne savait pas comment elle devrait expliquer à Galadriel que Nahar avait été tué. Mais peut-être qu'elle n'aurait jamais à le faire.

Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux, et tombèrent dans la terre à ses pieds. Elanor se releva, et retourna à la cité blanche.

Ses pas la menèrent vers les maisons de la guérison.

Lorsqu'elle poussa la porte de la chambre de Merry, elle fut peu surprise de trouver une autre personne qu'elle connaissait bien à son chevet.

- Elanor !

Lorsqu'il la vit passer la porte, Pippin se leva, et se jeta dans ses bras. Elanor le serra longtemps contre elle, soulagée de retrouver son jeune ami en bonne santé. En le regardant des pieds à la tête, elle ne manqua pas de noter qu'il avait beaucoup changé. Pippin semblait avoir murit. Il portait un pourpoint de velours noir sur une maille d'argent, et un pantalon gris. L'arbre blanc du Gondor était brodé sur sa poitrine, et il avait l'air d'un parfait soldat de Minas Tirith. Excepté un détail, il avait les pieds nus.

- Cette tenue vous sied à merveille, dit-elle amusée.

- Je suis un garde de la Citadelle maintenant, répondit-il avec un brin de fierté.

- Et un exceptionnel, je n'en doute pas !

Pippin esquissa un sourire triste, et tourna les yeux vers son cousin.

- J'essaye d'en être un. En tout cas, je ne pourrais jamais être aussi brave que Faramir.

Elanor le regarda confuse.

- Qui est Faramir ?

- Oh, vous ne le savez dont pas ? s'exclama Pippin. C'est le frère de Boromir !

Un frisson glacial parcourut le corps d'Elanor.

- Je ne savais pas qu'il avait un frère...

- C'est son frère cadet. Mais il ne lui ressemble guère si vous voulez mon avis. C'est un homme bon. Non pas que Boromir n'avait pas ses qualités, loin de là, mais il-

- Pourquoi ne l'ai-je pas encore vu ? l'interrompit Elanor. Je croyais avoir pourtant croisé tout le monde ici.

Elle essaya de se rappeler de tous les visages des capitaines Gondoriens qu'elle avait vu ce matin même, mais aucuns ne lui sembla proche de près ou de loin à la vision qu'elle se faisait du frère de Boromir. Tous étaient vieux, et si Faramir était le petit frère de Boromir, il devait avoir moins de trente ans.

L'envoyée des Valar - livre IV (LOTR - Seigneur des anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant