Buck avait son regard sur la route. Il entendit un petit bruit sur sa droite. Il jeta un bref regard avant de se concentrer à nouveau sur la route. May se réveillait.
- Désolée Buck. Je me suis endormie sans m'en rendre compte.
- Ne t'en fais pas. Tu en avais besoin.
- Toi aussi tu devrais te reposer.
- Le prochain motel n'est pas loin. Cinq ou sept kilomètres. Promis, je m'arrêterai.
- Bien. Sinon j'appelle Bobby et lui dit que tu ne dors pas assez.
Il sourit. Cela faisait deux semaines qu'il avait prit la route avec May. Ils étaient partis pour un mois. Elle, pour savoir si elle devait aller en fac ou accepter le poste définitif que lui avait proposé Sue sa chef du centre d'appel et lui, pour oublier qu'Eddie, son meilleur ami, l'homme qu'il aimait en secret depuis quatre ans, allait se marier. C'était Bobby et Athéna qui leur avaient proposé le soir où il était allé chez eux en larmes pour demander son transfert.
Il se rappelait de la tête de Bobby quand il lui avait dit qu'il comptait quitter la 118, il était presque autant malheureux que lui. Eddie venait de lui annoncer qu'il allait épouser Ana, l'ancienne professeur de Christopher avec qui il sortait depuis presque un an. Il avait sourit, accepté d'être son témoin, avait retenu ses larmes, bu une bière puis dès le départ du brun, il était parti chez son capitaine. Il avait parlé dès que la porte s'était ouverte sur ce dernier.
- Buck. On y arrive.
Il mit son clignotant puis il tourna pour rentrer dans le motel.
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Ne se sentant pas gêné entre eux, ils partageaient la même chambre. Athéna avait accepté car elle savait que jamais il ne draguerait May. Pas qu'elle n'était pas jolie, mais même sans aimer Eddie, il n'aurait pas flirté avec une jeune fille aussi jeune.
Il sortait de la salle de bain en tee-shirt gris et pantalon de survêtement noir. Il s'allongea sur un des lits.
- Ton téléphone a sonné trois fois. C'était Maddie. J'ai répondu pour qu'elle ne s'inquiète pas. Je lui ai dit que tu la rappellerais demain, que tu étais fatigué. Elle a comprit.
- Merci May.
- Dors. Demain nous avons des visites à faire.
Il sourit devant son enthousiasme.
Ils avaient fait un programme pour leur voyage. Et le lendemain, ils allaient visiter plusieurs musées.
Il ne put lui répondre qu'il sentait le sommeil le rattrapait.
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Ils prenaient pleins de photos. Si il y a quelques jours, il ne les envoyait qu'à Bobby et Athéna, maintenant ils les postaient sur leurs comptes Instagram et ce depuis qu'il avait vu des photos d'Eddie, Christopher et Ana avec comme légende « Ma famille ».
- On est trop beaux sur celle-ci. S'extasia May.
- Je préfère celle-ci. Tu es une tête toute mignonne.
- Tu trouves ?
- Oui.
Elle posa un baiser sur sa joue droite.
- Merci grand frère.
Ce voyage les avait rapproché et comme Bobby et lui disaient toujours qu'ils s'aimaient comme un père et un fils, c'était normal pour May de l'appeler grand frère.
- Que dirais-tu d'un burger et d'une glace ?
- Que ce serait plutôt deux burgers tellement j'ai faim.
Il lui sourit en passant son bras droit sur ses épaules.
- Allons-y.
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Il y avait peu de monde car l'heure normale des repas était passée.
Il sentit son regard sur lui. Il ne la brusqua pas. Il savait qu'elle réfléchissait à lui parler vu son tic de mâchouiller sa lèvre inférieure.
- Buck.
- Oui ?
- Pourquoi tu ne lui as jamais dit que tu l'aimais ? Ou que tu tenais à lui bien plus qu'en meilleur ami ?
- Je ne voulais pas le perdre. Je ne voulais pas qu'il m'empêche de voir Christopher. Quand j'ai compris que je l'aimais, j'ai eu peur, pas d'aimer un homme, mais de l'aimer lui. Un pur hétéro macho.
Il la vit sourire. Sourire qui lui rendit.
- Il m'a pardonné d'avoir perdu de vue Christopher lors du tsunami, il m'a pardonné le procès. Mais j'avais peur qu'il ne me pardonne pas d'avoir des sentiments pour lui. Tu vas me dire qu'il adore Hen et Karen, mais être ami avec un couple de femme et être aimé par son meilleur ami, c'est différent. Il aurait pu prendre mes sentiments pour de la traîtrise. Et ça, je ne l'aurai pas supporté.
Elle posa sa main droite sur sa main gauche.
- Désolée, de t'avoir posé cette question. Je ne voulais pas te rendre triste.
- Je ne suis pas triste. Ne t'en fais pas. Et ne t'excuses pas de m'avoir posé cette question.
Elle acquiesça avant de recommencer à manger.
Il n'avait pas menti en disant qu'il n'était pas triste, il était brisé.