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Kaorie Y., 15 ans, Yuei Musutafu Jour de la rentrée Point de vue Kaorie
Une légère brise vient balayer mes cheveux soigneusement lissés pour l'occasion. Devant moi, l'immense bâtisse de verre de l'académie Yuei se dresse avec majesté, ses fenêtres capturant et reflétant la lumière douce de ce matin d'avril. Les rayons du soleil filtrent à travers les grands cerisiers bordant l'allée principale, projetant des ombres délicates sur le pavé gris. Quelques pétales tombent lentement, tourbillonnant au gré du vent, ajoutant une touche presque onirique au décor.
J'inspire profondément, laissant l'air frais emplir mes poumons. Une odeur mêlée de végétation humide et de pierre chauffée par le soleil emplit mes narines. Mon uniforme, encore légèrement plissé, semble étrangement lourd. D'un geste nerveux, je tente de l'ajuster, mes doigts jouant machinalement avec le tissu.
Ça y est. Yuei.
Même en étant là, à quelques pas de l'entrée, je n'arrive pas à y croire. Cette académie, symbole d'espoir et de courage, semblait autrefois si inaccessible. Qui aurait cru qu'un jour je franchirais ces portes ?
Autour de moi, des groupes d'élèves se forment déjà. Certains discutent avec excitation, leurs voix résonnant légèrement dans l'espace ouvert. D'autres, plus réservés, jettent des regards hésitants vers le portail, comme s'ils redoutaient de faire un faux pas. Plus loin, un couple de parents serre les épaules de leur fils, visiblement aussi nerveux que moi, avant de le laisser partir.
L'immense horloge accrochée au sommet du bâtiment principal indique qu'il reste une vingtaine de minutes avant le début des cours. Ses aiguilles avancent lentement, leur mouvement mécanique presque imperceptible, tandis que les sons de la ville environnante semblent s'atténuer à mesure que je me concentre sur mon souffle.
Je sens mon cœur s'accélérer.
À mes côtés, Toshinori observe l'allée avec un sourire tranquille. Il est étonnamment détendu, bien plus que moi en tout cas.
- Ma petite Kaorie, je suis si fier de toi, si tu savais !
Sa voix me tire légèrement de mes pensées. Je tourne la tête vers lui, juste à temps pour le voir agiter ses longs bras d'un geste enthousiaste. Mais une quinte de toux l'interrompt brusquement, et je le vois porter un mouchoir à ses lèvres.
- Calme-toi... murmuré-je en tapotant doucement son dos. Tu ne voudrais pas t'écrouler avant que je ne sois officiellement élève.
Il rit faiblement, mais son regard reste pétillant.
