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Kaorie S. 4 ans et demi, lieu inconnu. Point de vue omniscient:
- Viens ici, arrête de te débattre.
La voix grave de l'homme résonna dans l'obscurité, sèche et impatiente.
Kaorie, son poignet enfermé dans une poigne de fer, trébuchait en essayant de résister, mais ses forces l'abandonnaient peu à peu. Sa petite silhouette fragile était secouée de spasmes, ses pieds nus claquant faiblement sur le béton glacial. Chaque pas qu'il lui imposait l'éloignait un peu plus de l'espoir.
Les couloirs du sous-sol étaient un labyrinthe de ténèbres, percés çà et là par des néons agonisants qui projetaient des éclats de lumière tremblotante sur les murs fissurés. Des ombres dansaient autour d'eux, déformant la silhouette massive de l'homme en monstres informes.
Kaorie pleurait silencieusement, ses reniflements étouffés brisant parfois le silence pesant. Ses yeux étaient embués de larmes, transformant le monde autour d'elle en une vision floue, déformée et terrifiante. Une odeur âcre, mélange de produits chimiques et de moisissure, imprégnait l'air, s'insinuant dans ses narines, brûlant sa gorge, et luttant pour se frayer un chemin jusqu'à ses poumons.
Elle faillit trébucher à nouveau, mais l'homme resserra sa prise d'un geste brusque.
- Arrête de traîner, grogna-t-il, visiblement agacé.
Kaorie se mordit les lèvres pour ne pas gémir, la douleur de sa mâchoire crispée éclipsant brièvement celle de son poignet maltraité.
Soudain, une ombre familière se découpa dans l'obscurité devant eux. Un garçon, à peine plus âgé qu'elle, se tenait là, adossé nonchalamment au mur. Ses bras croisés et son expression indifférente le faisaient paraître étrangement détaché de l'horreur qui les entourait.
Kaorie sentit son cœur se serrer. Ses yeux suppliants se posèrent sur lui, cherchant un allié, un sauveur.
- Tenko... murmura-t-elle, sa voix faible et tremblante, brisée par les sanglots.
Elle tendit une main vers lui, espérant qu'il la saisirait, qu'il la tirerait de cet enfer.
Le garçon, cependant, ne bougea pas. Lentement, un sourire cruel étira ses lèvres, un sourire qui n'avait rien d'humain. Ses yeux, pourtant si jeunes, étaient vides de toute compassion.
- Ne m'appelle plus comme ça, répondit-il d'une voix froide et détachée. Tenko est mort.
Kaorie recula instinctivement, sa main tendue rejetée avec dédain. Il détourna le regard, comme si elle n'était qu'une chose insignifiante, indigne de son attention.