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Kaorie Y. 16 ans, Lycée Yuei, Musutafu 10 jours plus tard Point de vue Kaorie:
Une épaisse lumière blanche m'éblouit, m'empêchant de distinguer quoi que ce soit. Seuls les bruits d'une foule acclamante me parviennent. Les cris, les applaudissements, les indignations se confondent créant un brouhaha assommant.
Je ne peux pas bouger, mon corps est comme congelé. J'ai froid, mais je ne peux pas trembler. Mes muscles sont comme paralysés sous ma peau. L'angoisse refait son habituelle apparition au creux de mon estomac. Je ne comprends rien, ma nuque me fait mal.
Mes sens sont flou, c'est à peine si j'entends les battements de mon cœur dans ma poitrine alors que ma respiration s'accélère incontrôlablement.
Mes paupières papillonnent encore quelques instants jusqu'à ce que ma vision soit plus claire. Les tâches prennent enfin des formes concrètes et c'est un ciel éclatant sans aucun nuage qui fait son apparition. Le grand soleil réchauffe mes joues alors que le froid sur le reste de mon corps me brûle la peau.
Je tente une nouvelle fois de bouger mes membres mais en vain. Un amas de cristaux de glace m'emprisonne.
Je tente de jeter des coup d'œil rapides autour de moi mais une ombre s'abat soudainement sur mon visage,faisant disparaître le ciel bleuté me surplombant.
Qu'est ce que c'est ? Encore de la glace ?
En effet, à première vue on dirait que des sortes de stalactites viennent de faire leur apparition. Presque transparente, l'eau durcie par le froid reflète le soleil, m'éblouissant une nouvelle fois.
J'écarquille les yeux tandis que mon esprit bouillonne d'une tonne d'interrogations, ne comprenant pas ce qu'il m'arrive.
Je n'ai malheureusement pas le temps de me creuser plus la tête, puisque le fameux bout de glace se décroche dans un craquement sinistre et commence une descente rapide tout droit vers ma tête relevée. Les acclamations se transforment en hurlements alors que je n'ai pas le temps d'esquisser le moindre mouvement que la pénombre m'envahit de nouveau.
La température glaciale sur mon corps frigorifié se dissipe, afin de laisser la place à une douce chaleur qui réchauffe mes membres engourdis. Cette douce chaleur qui se transforme peu à peu en un brasier ardent, enflammant chaque parcelle de ma peau dans une douleur lancinante sur laquelle je n'ai aucun contrôle.
Je me tord dans tous les sens essayant de faire disparaître ce feu me consumant de l'intérieur mais rien n'y fait. Et alors que la douleur semble être à son paroxysme, mes yeux s'ouvrent subitement, me laissant entrevoir ma chambre d'internat plongée dans la pénombre de la nuit.
