Chapitre 12

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Eddy dormit chez lui les nuits d'après. Il ne pouvait ignorer la fatigue qui suivait ses journées et puis, quelque part, il voulait se forcer à prendre son temps avec Joy. Parce qu'il avait peur qu'elle se dise qu'il ne pensait qu'à ça. C'était un peu vrai et très déstabilisant. S'il y pensait déjà avant, maintenant c'était bien plus pressant. Seulement avec elle, il voulait tellement plus que ça qu'il n'en voyait pas les limites. Tout ce qu'elle voudrait lui donner serait un cadeau, même loin d'elle, y songer lui coupait presque le souffle.

Le samedi soir, après le dernier jour de chantier, il se dépêcha de prendre sa douche avant de la rejoindre. Ils avaient passé du temps ensemble après ses journées de travail, mais il rentrait chez lui ensuite. Cette fois il n'avait pas à se lever le lendemain, ils pourraient passer toute la journée tous les deux.

Joy ouvrit la porte avant même qu'il ne pose un pied sur le trottoir. Elle l'avait vu arriver et se sentait déjà impatiente. Ce soir il faisait beau, juste assez frais. Alors ils sortaient pour avoir enfin ce fameux premier rencard dans le vrai monde qu'ils s'étaient promis. Elle referma sa porte et le senti arriver dans son dos. Il embrassa son cou en la prenant par la taille, l'empêchant presque de mettre la clé dans la serrure tant ses mains tremblaient. Chaque fois qu'elle le voyait, les premières secondes, premières minutes, elle ne faisait plus confiance à son cœur. Ses genoux semblaient moins solides, ses mains agitées, son cœur au bord de l'explosion.

- Ce soir aussi tu échappes à ton gage, le défia-t-elle en se tournant pour lui faire face sans se défaire de ses bras.

- Demain, pour le petit dèj, tu verras, je mets super bien le lait dans les céréales.

Il restait avec elle cette nuit, elle adorait l'apprendre.

Dans la voiture, alors qu'ils roulaient vers le restaurant italien où ils avaient prévu de manger, il posa sa main sur son genou sans même y penser lorsque la voiture s'arrêta à un stop. Joy regarda sa main, elle se concentra sur sa chaleur et bougea imperceptiblement sa cuisse pour la décaler plus vers lui. Il le sentit pourtant et la regarda faire, pressant ses doigts à l'intérieur, là où sa peau était la plus fine.

- Je suis libre toute la semaine prochaine, tu veux faire quoi ?

- Être avec toi, dit-elle en souriant.

- Ça c'est pas négociable, mais tu te souviens avant quand on avait des activités, on se promenait, on voyait du monde, on faisait des trucs...

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

Cette fois il pencha la tête pour la regarder, amusé.

- On pourrait aller à la plage, c'est pas si loin. Ou au cinéma, je sais pas.

- La plage ça me plaît, on pourrait inviter Théo, Mahdi et les autres.

- Carrément, et Elsa, je crois qu'ils sortent ensemble avec Mahdi.

- Sérieux ? s'étonna Joy.

- J'ai proposé à Elsa de la ramener après la fête mais elle m'a fait comprendre qu'elle comptait rester, après c'était peut-être que cette fois-là.

- Je t'ai volé, Joy ne s'en voulait pas du tout, il fallait qu'elle se console avec le beau Mahdi.

Il la regarda danser un peu des épaules en rigolant après avoir garé la voiture sur le parking du restaurant.

- Il est pas si beau que ça, grommela Eddy faussement vexé.

- Plus si beau que ça, confirma Joy qui le pensait.

Plus rien n'était pareil depuis qu'elle ne voyait que lui.

Parfois ils leurs semblaient redevenir ces meilleurs amis à la complicité infaillible qui se cherchaient sans cesse des poux comme des enfants. Quand il était parfaitement détendus, il retrouvait sa répartie mordante qui trouvait toujours le moyen de lui répondre pour la faire rire.

Jusqu'à la fin de l'été...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant