Chapitre 18

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30 Septembre 2010, Bayhill, Nouvelles Galles du Sud, Australie.

Oliver se leva tôt pour voir Oona partir vers Sydney. Il avait en tête les rêves de la nuit passée et les images que le carnet de Jon Nite avait éveillées à la lecture du récit de la passion de son auteur pour Thomas Hoyt. Il n'en revenait pas de ce témoignage si cru et des descriptions de leurs ébats amoureux. IL ne pouvait nier que cela avait fait naitre des pensées lubriques par rapport à Mark! Mais il restait profondément touché par cet amour quasi impossible entre deux hommes en milieu du XIXème siècle. Oliver ne pouvait pas non plus nier certaines similitudes entre leurs deux destins: leurs départs quasi précipités de Londres, l'abandon de tout ce qui était leurs vies avant, les sentiments que lui même éprouvait envers l'intendant n'étaient pas sans rappeler ceux que Jon avait éprouvé pour Thomas. Son esprit était quelque peu embrumé par toutes ces révélations et ce que lui-même vivait. Le jeune homme était touché par cet amour contrarié et se disait qu'il avait de la chance d'être né un siècle plus tard. Comment aurait-il réagi à la place de Jon ou de Thomas? Comment aurait-il réagi un siècle plus tôt en découvrant que les sentiments qu'il éprouvait pour Mark étaient bien plus profonds qu'ils auraient dûs être?

Ce carnet le confortait. Il était un message au lecteur: "Vivez! Et ne laissez personne vous empêcher d'aimer!". Oui, c'est ce qu'il allait faire. Il allait trouver Mark pour lui dire... quoi, au fait? Oliver se sentait un peu ridicule. 

- Je ne vais quand même pas lui dire qu'il me fait sentir tout chose à l'intérieur! grogna-t-il en se brossant les dents. 

Ni même que son cœur s'accélérait, qu'il avait envie de l'avoir près de lui tout le temps et plus encore! Non, il n'allait pas lui dire ça... ou peu être que si, après tout. Et qui sait? Mark pourrait...

- Youhou! Oliver!

Oliver sursauta. Oui, ça faisait bien une heure qu'il ruminait tout en essayant de suivre Oona et de l'aider à charger la voiture. Elle était prête à partir. Elle se tenait près du 4X4 tandis qu'il fixait un point dans le vide. 

- Penses-tu que ce malotru de Mark viendrait me dire au revoir!

Sur ces entrefaites, le malotru en question sortit en trombe de la maison en enfilant une chemise. Oona gloussa et fit un clin d'œil à Oliver qui était devenu aussi pourpre que la chasuble d'un cardinal.

- Désolé, Oona, j'ai eu le réveil difficile ce matin, s'excusa Mark. 

- C'est rien mon beau gosse! Tu es pardonné mais juste parce que tu es terriblement sexy au réveil avec cette chemise débraillée et tout ces muscles si jolis!

Mark secoua la tête en levant les yeux au ciel mais rougit un petit peu, flatté. 

- Bon allez, la route m'attend! A moi la civilisation! 

Oona se dirigea vers Oliver et le serra dans ses bras. Il fut un peu surpris de la familiarité d'Oona mais il se dit que oui, elle  était devenue en quelques semaines une personne qui comptait beaucoup pour lui. Oona quant à elle fut la première surprise de son geste.

- Oups! Désolée Patron! Je ne sais pas ce qui m'a prise! La cambrousse me tourne la tête!

Oliver sourit et l'attira à elle et lui fit une bise. Elle en profita pour lui glisser à l'oreille:

-Parle-lui!

L'instant suivant, elle lui rendait un sourire éclatant puis se dirigea vers l'intendant. Elle lui prit les mains.

- Je compte sur toi pour surveiller le patron: la cambrousse, c'est dangereux. Ne vas pas m'abimer mon employeur!

- C'est le mien aussi Oona! Que veux-tu qu'il arrive! Je vais lui apprendre à devenir un vrai fermier australien. N'est-ce pas, patron?

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