Là où la Terre rencontre le Ciel

Chapitre 19

En arrivant au hangar, Oliver s'était attendu à trouver un second quad ou une voiture. Mais il se trouva devant l'évidence: il n'y en avait qu'un seul!

- Mark, je ne sais pas conduire ces engins avoua-t-il avec une petite voix.

- Piloter, reprit Mark tranquillement. On pilote un quad et ça ne sera pas nécessaire car il n'y en a qu'un seul. 

- Ah! Fit Oliver dubitatif. 

Mark monta sur l'engin. 

- Montez derrière moi lança-t-il à Oliver, un peu emprunté. 

Oliver s'exécuta.

- Tenez-vous à moi car ça secoue pas mal!

Le jeune homme eut une hésitation puis colla ses mains sur les hanches de l'intendant. Ce dernier démarra l'engin pétaradant. Oliver n'osait serrer l'homme devant lui plus fortement. Déjà que ce corps à corps le mettait dans un état qu'il n'osait qualifier! Ses cuisses enserrant celles de Mark... Il s'efforça de ne pas y penser. 

Juste avant de partir et sans qu'Oliver ne s'y attende, Mark attrapa les mains d'Oliver sur ses hanches et les remonta sur son torse l'obligeant de fait à se coller à son dos. Oliver était écarlate et il espérait que Mark ne remarquerait pas l'état d'excitation dans lequel il le mettait! Surtout un peu plus bas! Sans attendre de réaction de la part du jeune anglais, Mark démarra en trombe et dût s'agripper plus fortement au torse musclé de l'intendant. Il pouvait sentir la chaleur du corps du colosse australien à travers les couches de vêtement, il pouvait respirer son odeur, la tête collée sur sa nuque. Ce parfum si particulier de bois de santal et de fleurs d'oranger. Oliver se dit que ce serait un miracle si Mark ne s'apercevait de l'état d'excitation dans lequel il était, surtout considérant la proximité dans laquelle ils se trouvaient! 

Mark de son côté ne pouvait voir le visage de son patron, collé à sa nuque. Il se surprit à sourire niaisement. Il pouvait ressentir... physiquement le trouble que le jeune homme ressentait à cette proximité et cela l'excitait lui aussi! Il dût se trémousser un peu afin de faire de la place dans son jean qui décidément, le moulait peut-être un peu trop. Cela eut pour effet de frotter un peu plus l'avant du jean du jeune anglais et son trouble devint plus qu'évident! L'intendant s'aperçut aussi qu'il aimait sentir les bras du jeune anglais serrer son torse, sentir sa joue brûlante contre sa nuque, son souffle un peu saccadé sur sa peau. Cela lui fit presque perdre le contrôle du véhicule et il grommela en reprenant sa trajectoire. 

Bien sûr que l'australien avait fait exprès de démarrer un peu brusquement le quad et de rouler à vive allure! Au départ, il ne savait pas pourquoi il avait fait cela mais il ne le regrettait pas une seule seconde! Mark adorait la vitesse et sentir Oliver tressaillir dans son dos au moindre virage prit un peu rapidement. Il prit le chemin le plus long. Uniquement pour montrer à Oliver l'étendue de son domaine, bien sûr. Pas pour que le voyage dure plus longtemps!

Oona avait vu juste. Il l'avait dans la peau le petit Lord! Lui et ses yeux bleus dans lesquels il pourrait se perdre. Il aimait aussi ses petites fossettes qui se creusaient lorsqu'il riait. Il se surprit à vouloir respirer ses cheveux en bataille, y passer les mains... il voulait... il voulait plus!

Les deux hommes mirent trente cinq minutes à atteindre leur destination sur des chemins à peine tracés et tout juste carrossables. La vitesse qu'avait prit Mark et le bruit pétaradant du quad les empêchaient de parler. Oliver profitait à peine du paysage: il serrait Mark, heureux de ce contact rapproché. Il ne pouvait s'empêcher de respirer son parfum jusqu'à s'enivrer. Dans le fond, le jeune patron n'avait pas hâte d'arriver à destination. 

Lorsqu'enfin Mark stoppa l'engin, ils se trouvaient proche d'enclos de bois qui quadrillaient l'espace. L'un de ces enclos abritait des têtes de bétail. Jamais Oliver n'avait vu autant de vaches! Cela l'impressionnait. Quelques centaines de mètres plus loin, cachée par des eucalyptus, une maison en bois reposait dans un écrin de verdure et de fleurs. Avec l'arrêt du quad, le silence devint assourdissant, remplaçant la cacophonie pétaradante de l'engin. Oliver mit une seconde de trop avant de s'apercevoir qu'ils s'étaient arrêtés et qu'il serrait encore le colosse dans ses bras. 

- Nous sommes arrivés annonça le pilote du quad avec une voix un peu plus rauque que d'habitude qui résonna dans la poitrine d'Oliver.

Ce dernier desserra son étreinte et descendit du quad à regret. Il était toujours aussi rouge de confusion. Sans doute le vent! Mark détendit l'atmosphère non sans malice:

- Le voyage vous a plu, Oliver? 

- Euh ... oui... c'est rapide ces engins là!

- Au retour, je roulerai moins vite si vous le voulez. Nous avons fait des détours pour que vous puissiez voir l'étendue de votre domaine. 

- Oh... oui, c'est grand! Mais j'aime bien la vitesse mentit-il. 

Mark se détourna, un sourire jusqu'aux oreilles en jetant un coup d'œil à la toile de jean anormalement tendue du jeune homme. De toute façon, il irait aussi vite qu'à l'aller!