Chapitre 5 : Affaire résolue

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Au pied de l'immeuble, c'est sa mère qui est montée avec elle. La quittant, alors qu'elle était dans son appartement, la rassurait. Cela l'empêche qu'elle aurait aimé pouvoir faire davantage. Arrivée au rez-de-chaussée, à quelques pas de la porte, un homme entra suivi d'un chien. Les deux humains se sont salués d'un hochement de tête en continuant leur route.

L'animal se dirigea vers les escaliers, sentant qu'il se rapprochait de la personne qui lui avait donné un nom. C'est quand Elley avait la tête dans le frigo, à faire le tri de ce qui était encore mangeable et ce qui était moisi, qu'elle entendit gratter à sa porte.

Trouvant ça étrange et préférant jouer la carte de la sécurité, elle empoigna un couteau de cuisine, prête à se défendre. Malgré la lumière dans le couloir, personne n'était visible dans le judas. Entendant un aboiement familier, elle n'hésita pas à ouvrir, toujours armée.

Assis calmement devant la porte, la gueule ouverte et la langue pendante, Sego la regardait. Face à lui, Elley avait les yeux écarquillés.

- Comment tu as pu ?

Un nouvel aboiement résonna dans le couloir et comme si son geste allait faire quoi que ce soit, elle posa son index sur ses lèvres en lui disant « chut » et son autre main bougeait dans le vide. Sans attendre, elle le fit entrer et referma la porte.

Aussitôt, l'animal se jeta sur son amie la faisant tomber sur les fesses. Après une séance de léchouilles sur le visage et de caresses, Elley eut la possibilité de se relever.

- Je suis contente de te voir. Par contre, évite de trop aboyer s'il te plaît. Certains des voisins sont des rabat-joie.

Consciente du trajet qu'avait parcouru son ami, elle alla récupérer un bol dans la cuisine, le remplit d'eau et le déposa au sol. Sego se jeta aussitôt dessus, le finissant en un rien de temps. C'est sans compter qu'une bonne partie était arrivée à côté.

- Demain, j'irai faire quelques courses et je t'achèterai de quoi manger et un coussin. Pour cette nuit, tu vas pouvoir t'installer sur le canapé.

Elley lui donna de la nourriture et pendant qu'elle mettait une couverture pour protéger le canapé, le chien ne la quittait pas des yeux. Une fois sa tâche finie, elle tapota la place pour qu'il vienne s'y installer et sans hésitation, c'est ce qu'il fit.

- Brave bête.

Dans sa chambre, elle enfila des vêtements pour la nuit et se glissa sous sa couverture. Vers 9h, c'est le vibreur de son téléphone qui la réveilla. Avant de pouvoir décrocher, l'appel prit fin.

En regardant dans l'historique des appels, elle constata que le numéro lui était inconnu, mais au cas où, elle rappela. Sans étonnement, personne ne décrocha.

- C'est fort ça. On vous appelle, on ne décroche pas. On rappelle et personne ne répond, pff...

Après un verre de jus de fruits, elle attrapa son sac avec les clés de sa voiture, direction le centre commercial. Elley commença par le rayon animalerie pour tout ce qui est nourriture, collier, laisse, gamelles, puis elle continua vers les autres pour ses courses.

De retour à l'appartement, elle commença par remplir les gamelles d'eau et de croquettes. Affalée dans le canapé à regarder la télé, un nouvel appel la coupa. Contrairement à plus tôt, elle connaissait, la personne.

- Salut Christian.

- Je te dérange ? Tu es encore en vacances ?

- Non tu ne me déranges pas et oui, je suis encore en vacances. Je suis de retour à l'appartement.

- D'accord. Je ne vais pas trop tourner autour du pot. As-tu vu les infos ?

- Pas récemment, pourquoi ?

- L'enquête concernant la mort de ton enfant et ton mari a été résolue.

- Du coup, qui était le responsable ?

- Des chiens errants. L'équipe canine a été envoyée sur la scène. Ils ont trouvé une piste et en les suivant, nous sommes arrivés près d'une maison éloignée, où on y a trouvé quelques restes... Ce qui est étrange, c'est qu'ils étaient quand même loin de leur territoire et ça, on n'arrive pas à le comprendre.

- Je vois...

- Je suis désolé.

- C'est pas grave Enfin si ça l'est, je me suis mal exprimée, excuse-moi.

- Ne t'en fais pas. Tu voudras les autres détails ?

- Franchement, non. J'ai besoin de m'éloigner de tout en ce moment et avec ce qui vient de me tomber dessus, je n'ai pas besoin de m'écrouler sous ces nouvelles.

- Dis, on pourrait se voir ? Je dois te parler de certaines choses.

- Entendu.

- Si possible, j'aimerais passer chez toi aujourd'hui après le travail.

- D'accord.

- Merci.

Dans l'après-midi, Sego et Elley sont sortis se promener, profitant du soleil. Ils ont vagabondé dans la ville plusieurs heures avant de rentrer. Pour la seconde fois de la journée, elle passa un coup de téléphone.

- Allô papa.

- Ma grande, comment tu vas ?

- On va dire que ça va. J'aurais une petite chose à te demander.

- Je t'écoute.

- Tu aurais des cartons ?

- Des cartons ? Eh bien oui, on en a plein à la maison, tu connais ta mère. Il ne faut rien jeter, on ne sait jamais, ça peut toujours servir... même si on attend trente ans.

- Je pourrais passer vous en prendre ?

- Bien évidemment, ça me ferait même de la place. Tu veux venir maintenant ?

- Dans la mesure du possible, oui.

- Avec ta mère, nous sommes au magasin. Tu es chez toi à la maison alors fais ce que tu as à faire. On ne devrait pas tarder à rentrer, tu veux manger à la maison ?

- Non merci, j'ai déjà prévu quelque chose pour ce soir.

- Comme tu veux, je vais te laisser sinon ta mère va râler.

- Merci papa, je vous embrasse.

- Moi aussi ma fille.

Aussitôt l'appel coupé, Elley appela Sego et ils ont pris la route pour la maison des parents. La main à peine posée sur le portail pour l'ouvrir, elle sentit une main sur son épaule. En se retournant, elle ne vit personne.

Avant d'aller chercher ce pour quoi elle se trouvait ici, elle fit le tour de la maison et s'attarda dans sa chambre. Dans le garage, elle trouva facilement les cartons et après plusieurs allers-retours, ils remplissaient la voiture.

Telle une voleuse, elle est repartie à son domicile. Sans attendre, ni se poser deux minutes, elle entra dans la chambre de l'enfant qui aurait dû grandir. Vêtements, jouets, produits... Chaque chose avait son carton. Pendant qu'elle finissait cette pièce, son « collègue » policier arriva.

- C'est moi. Oh ! Une nouvelle bouille. T'es trognon, toi.

Sego fit passer un test à l'homme, pour savoir s'il pouvait entrer. L'ayant réussi, l'animal retourna s'installer dans son panier, le gardant à l'il.

- Salut Chris.

- Salut, en travaux ?

- Presque, je range et j'emballe tout. Quand j'aurai terminé avec la chambre du petit, j'irai donner ces affaires aux voisins, s'ils en ont besoin ou alors à des assos.

- C'est gentil ça.

- Gentil ? Tu parles ! J'ai un cur de pierre.

- Arrête, ne va pas dire ça.

- Tu connais beaucoup de femmes qui ne pleureraient pas la mort de leur mari et de leur bébé ?

- Ouais... Tu as raison. Sinon, je dois te parler d'une affaire vraiment très importante.

Elley lui proposa de boire, mais il refusa. Les deux se sont installés dans le canapé pour parler.

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