Mondes croisés

Chapitre 16 : Visites surprise

- Tu avais dit qu'avec une petite quantité, elle serait déjà dans la tombe, or j'ai triplé et ça n'a pas l'air de lui faire grand-chose.

- Je ne suis pas médecin ou expert en poisons. Je me suis contenté de te transmettre ce que mon frère m'a dit quand il me l'a donné.

- Tu es sûr qu'il t'a refourgué le bon produit ?

- Oui, il l'a même testé sur un animal devant moi.

- La garce !

- Du moment qu'elle souffre, moi ça me va. Elle m'a frappé si fort que j'en ai encore mal.

- Tout ça pour prendre la défense d'un chien errant. C'est misérable.

- On devrait se séparer pour éviter tout soupçon. Magne-toi de faire disparaître toutes les preuves.

- J'ai déjà enterré le poison tout au fond du jardin.

- Tant mieux.

Le duo s'en alla continuer ses tâches et Ezekiel furieux, demanda à plusieurs gardes de les garder à l'il et d'intervenir en cas d'agissement étrange. Par la suite, il est allé faire un tour dans le jardin à la recherche du poison qui n'a pas été difficile à retrouver.

Il lui aura suffi de voir où la terre avait été fraîchement retournée pour mettre la main sur ce qu'il recherchait. La pelle posée contre un arbre un peu plus loin lui a mâché le travail. Même un amateur aurait mieux fait le travail. Qui irait mettre ça ici et laisser toutes les preuves à côté ? Autant se promener avec une pancarte avec marqué en gros « je suis le coupable que vous recherchez ».

Replongeant dans l'ombre, il se dirigea vers un bureau où il déposa l'objet dans une boîte qu'il prit soin de fermer à clé. Dans la chambre, Koe était enroulé près du corps chaud d'Elley qui n'avait pas changé de position et Anaëlle lisait, assise sur une chaise à côté. Le plus discrètement possible, il ramena lui aussi de quoi s'installer.

- Tu as trouvé certaines choses ?

- Oui, c'est presque terminé. Je suis qui est à l'origine de son état, avec quel moyen et les complices. Y a-t-il eu du nouveau ?

- Non, rien du tout.

- Il va falloir être patients.

Pour le repas, Anaëlle a emmené Koe manger, pendant qu'Ezekiel surveillait Elley. Au bout de quelques secondes après leur départ, elle commença à bouger, sans pour autant émerger de son sommeil.

Inquiet, l'homme s'installa sur le rebord du lit et tenta de la calmer comme il le pouvait. À sa grande surprise, il y arriva. Progressivement, Elley ouvrit les yeux et le regarda.

- Pardonne-moi.

- Je te dois la vie alors ne t'excuse pas.

Dans le moment, Ezekiel avait abandonné le vouvoiement. Il ne sut si elle avait pu entendre ses paroles, car ses yeux se retrouvèrent de nouveau cachés sous ses paupières. Dans un instant doux et agréable, il s'abaissa. Leurs lèvres se touchaient presque. Au dernier moment, il se recula.

- Je ne peux pas, tu ne me mérites pas. Tu mérites bien mieux que moi.

- Je peux savoir ce que vous alliez faire ?

Légèrement paniqué, il lui donna la première excuse qui lui passa sous le coude.

- Je vérifiais que vous étiez bien en train de respirer.

- Je vais vous croire.

Elley s'étira et on aurait dit qu'elle venait de se réveiller d'une bonne nuit réparatrice. C'est comme si le poison n'avait jamais pénétré son corps.