Sans réfléchir, elle attrapa son sac et la branche, ignorant l'animal qui était dessus. Elley ne s'en rappela, qu'une fois le morceau de bois posé dans la maison. Épuisée par la route, elle se déshabilla et se coucha.
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- Bonsoir ma douce. As-tu aimé l'aide que je t'ai envoyée ?
- De l'aide ?
- Ambi. C'est mon serpent.
- Oh, euh je... Attends un instant. Comment ça l'aide que tu m'as envoyée ? Toi, tu es dans mes rêves... le serpent, je ne l'ai en aucun cas rêvé ! Il est bien réel.
- C'est vrai.
- Qui es-tu et que cherches-tu à faire dans mes rêves. Depuis ta première apparition, mes nuits sont soit sans rêves ou alors tu t'y trouves.
- Je ne saurais te donner de réponse. On dirait que notre discussion touche à sa fin. Dors bien.
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L'homme déposa un baiser sur le front d'Elley puis elle ferma les yeux avant de subitement les rouvrir en entendant cogner à sa porte. Dans la précipitation, elle se jeta sur le dressing et en ressortit avec une chemise et un pantalon, tous deux bien trop grands pour elle.
Entre temps, les coups n'avaient cessé et quand Elley ouvrit la porte, Ezekiel accompagné de deux personnes habillées d'une armure lui faisaient face.
- Ce n'est pourtant pas le carnaval, se dit-elle à voix basse.
L'un des deux « soldats » lui demanda s'ils pouvaient entrer et elle se décala en leur faisant signe. Tous les quatre assis, elle remarqua que les deux soldats étaient à présent vêtus comme des policiers.
Pendant quelques minutes, ils l'interrogeaient sur la durée de son séjour, comment elle était arrivée ici... Questions auxquelles elle répondait le plus naturellement, même si ces dernières étaient étranges et qu'Elley avait encore un pied dans le monde des rêves. Quand les deux hommes eurent fini leur interrogatoire, elle les raccompagna à la porte et de retour dans le salon, elle fut surprise de constater qu'il y avait Ezekiel.
- Depuis quand vous êtes là, vous ?
- Depuis le début.
Il n'avait pas décroché un seul mot depuis son arrivée, si ce n'est qu'un simple « bonjour » alors dans son état, elle avait bien vite oublié sa présence.
- Excusez-moi, je suis un peu fatiguée.
- Vous devriez voir un médecin, vous ne pensez pas ?
- Après beaucoup de repos, tout ira mieux.
- Vous étiez partie.
- En effet, cela m'était interdit ?
- Du tout. Je vais vous laisser vous reposer. Quand vous irez mieux, nous devrons discuter. Je vous inviterai manger à l'occasion.
Accepter ou refuser, Elley ne savait pas quoi répondre. Son absence n'avait rien changé chez lui. Son ton était toujours aussi froid lorsqu'il lui adressait la parole. Elle se contenta de regarder son dos alors qu'il s'en allait. Comme à des enfants, elle donna plusieurs consignes aux animaux, puis quitta la maison pour faire quelques courses.
Que ce soit sur le chemin ou dans le petit magasin, elle pouvait sentir et voir les regards qui lui étaient jetés par les passants et clients. Certains parlaient et la regardaient avec de légers sourires timides. Ignorant tout le monde, elle reprit ses emplettes.
Près de la maison, elle entendit des aboiements alors elle se précipita pour rentrer et découvrit un garçon dans son jardin, en train de jouer avec Sego et Ambi. Elle avait tout fermé et verrouillé, comment avaient-ils pu sortir ?
L'enfant s'arrêta et leva brusquement la tête vers la jeune femme. Il portait des vêtements différents de ceux que l'on peut voir habituellement... un peu comme s'il venait d'un autre monde. Comme le font certains animaux, il s'approcha et lui tourna autour. Après avoir humé l'air, il retourna s'amuser avec le chier et le serpent.
Ce midi, elle mit un couvert supplémentaire pour le jeune garçon. Au moment où elle l'a appelé, il sursauta.
- On va manger ?
L'odeur de la nourriture était portée jusqu'à ses narines et il lui offrit un sourire rayonnant. Finissant de mettre la table, elle lui demanda de se laver les mains. Il s'est éloigné avant de revenir. Le garçon lui a tiré le t-shirt pour attirer son attention.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Pour réponse, il leva ses deux mains, toutes deux salies de terre.
- Tu veux que je te montre ?
Cette fois, il hocha la tête. Doucement, elle l'attrapa pour le guider vers le lavabo et ainsi, lui montrer comment faire. Durant ces quelques secondes, il la regardait faire, attentivement. À son tour, il reproduisit ses gestes, toujours en la regardant pour s'assurer qu'il le faisait correctement. Alors évidemment quand il eut fini, elle leva un pouce et le félicita.
Vu la situation quelque peu particulière, elle ne lui dit rien, lorsqu'elle le vit manger avec ses mains. Lui rappelant son enfant, elle se leva précipitamment pour rejoindre la salle de bain avec des larmes sur ses joues.
En revenant s'installer, le jeune avait un air coupable. Il avait vu et senti son changement de comportement, en plus de ses yeux rouges. Elley le rassura, lui disant qu'il n'avait rien fait de mal et qu'il ne devait pas s'en faire. Le repas reprenant, il se mit à l'observer et regarda ses mains et les couverts qui étaient disposés à côté de son assiette. Il voulait reproduire ses faits et gestes, mais n'y arrivait pas, ce qui le fit lâcher une succession de grognements, faisant relever la tête d'Elley, qui a vite compris la situation et qui s'est levée pour lui montrer comment faire.
Même quand ils ont terminé et nettoyé, elle a continué de lui montrer comment faire à sa demande. Il avait du mal et ce n'était pas l'envie de bien faire, qui manquait.
Le restant de la journée, il a insisté pour découvrir les objets de la maison alors il s'y est baladé et lui posait des questions sur l'utilité et le fonctionnement de ce qu'il ne comprenait pas.
Plus tard, elle s'est demandé s'il comprenait ce qu'elle lui racontait car depuis le début, il n'avait pas réellement parlé, si ce n'est qu'une poignée de mots et des grognements.
- Tu as un prénom ? Moi, c'est Elley.
- Koe.
- Tu as de la famille ?
Sa tête répondit négativement.
- Tu vis où ?
- Forêt.
Leur conversation fut mise en pause à cause des coups à la porte. Un homme lui donna une enveloppe et après avoir regardé vers l'intérieur, il écarquilla les yeux puis s'en alla sans demander son reste. Elley ne releva pas et ouvrit la lettre.
« Si vous vous sentez bien, m'accorderiez-vous un dîner ce soir ? Si votre réponse est positive, vous pourrez la transmettre de façon écrite ou orale au messager, qui me la transmettra ensuite.
Bien à vous, Ezekiel. »
- Eh bien... son messager n'a sûrement pas eu une partie du message ou alors il avait d'autres choses bien plus importantes à faire. Comment je suis censée lui transmettre ma réponse alors que je ne sais pas où le trouver ?
Koe étant de nouveau en train de jouer avec les deux animaux, elle l'a averti qu'elle devait sortir. Après avoir enfilé ses chaussures, elle a fait un tour dans le village et a demandé aux passants, où trouver l'expéditeur.
Par chance, une personne lui a répondu en lui donnant directement son adresse. Ne voyant pas de sonnette, elle a ouvert le portillon et s'est avancée jusqu'à la porte d'entrée. Au début hésitante, elle a fini par se lancer et a donné des coups à la porte, qui a été ouverte peu après.
Elley allait commencer à parler sauf qu'elle ne dit rien, sentant que quelque chose n'allait pas et sa sensation se confirma lorsque des cris se sont fait entendre dans la rue. Malgré le peu de temps qu'elle avait passé avec lui, la femme reconnut instantanément le propriétaire de cette voix.
- Koe !
Sans attendre, elle planta Ezekiel et se mit à courir dans la direction de l'enfant.
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Mondes croisés
FantasySi les philtres d'amour existaient, Elley serait bien la dernière personne à vouloir en profiter. En se réfugiant dans ce monde, elle cherchait seulement à se construire une nouvelle vie, mais les fantômes peuvent passer à travers les murs et ils on...