Chapitre 4 : Retour anticipé

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En chemin, une voiture s'arrêta à sa hauteur.

- Mademoiselle, vous désirez que je vous dépose quelque part ? Marcher ici sans rien pour vous protéger du soleil est risqué.

- Vous avez raison, j'accepte votre proposition.

- Allez, montez.

- Merci.

Le conducteur lui demanda où elle voulait se rendre et ne souhaitant pas abuser de sa générosité, elle lui demanda simplement de la déposer dans la ville la plus proche.

Quelques kilomètres plus tard, c'est sous la chaleur étouffante de midi qu'elle est descendue du véhicule, proposant au conducteur de lui payer un repas, que ce dernier déclina, répondant qu'il était normal d'aider une personne, surtout s'il en avait les capacités. L'ayant remercié une dernière fois, elle tourna les talons.

Après s'être arrêtée pour manger un peu, elle est partie en direction de la gare et y a acheté un billet pour retourner chez elle. Par chance, son train n'allait pas tarder à arriver. Elle aurait une correspondance et quelques nombreux arrêts avant de pouvoir retourner dans sa ville, mais bon... Le principal était d'y arrive.

Dans sa voiture, il y avait peu de voyageurs. Le passage des contrôleurs effectué, elle s'octroya un petit repos.

- Madame, le train est arrivé au terminus. Il vous faut descendre.

- Merci.

La nuit était tombée et elle avait raté son arrêt. Sous la main, il ne lui restait pas une très grande liste de possibilités. Ce sera donc une nuit à l'hôtel. Malgré sa longue sieste durant le trajet en train, elle s'écoula sur le matelas de sa chambre.

_____

- Pourquoi es-tu partie ?

- Zeki ? Je... Mes vacances sont terminées et je dois de rentrer chez moi. J'ai de multiples choses à faire et à régler.

- Il n'y a rien d'autre ?

- Si, sauf que cela ne te regarde pas.

- Je ne veux pas que tu t'énerves.

- Je suis désolée, je me suis un peu emportée.

- Tout va bien.

- Et puis... pourquoi tu me poses cette question ? C'est mon rêve. Comme tu me l'as précisé la fois précédente, si tu es ici, c'est que je le veux.

- Et tu le veux ?

- Je l'ignore. Je ne comprends plus rien. À ce niveau-là, ce n'est pas un rêve lucide, mais un changement de vie.

- Pourquoi dis-tu ça ?

- Comment puis-je avoir une conversation comme ça en rêve ? Ce n'est pas logique.

- Qui a dit que les rêves se devaient d'être logiques ?

- Personne, c'est juste que c'est bizarre. Pourquoi es-tu là dans mon rêve ? Tu le souhaites ?

- Passer du temps avec toi ne me déplaît pas, j'en suis même très heureux.

- Pourtant, on ne se connaît pas et ce n'est que la deuxième fois que nous nous « voyons ».

- Cinq, si mes calculs sont bons.

- Hein ? Comment ça cinq ?

- Si nous donnions la réponse à une devinette alors qu'on vient de la poser, il n'y a plus d'intérêt.

- Vive les relations avec toi si tu les compares à des devinettes.

- C'était juste à titre d'exemple, je ne fais pas ça avec tout le monde.

- Et donc, tu entres dans mes rêves, et tu viens me dire que c'est une blague. En soi, c'est plutôt logique.

- Tu vas m'en tenir rigueur longtemps ?

- Tant que je n'aurai pas de réponse, ce sera le cas.

- Je ne vais que t'aiguiller. Sur cinq fois, nous nous sommes vus deux fois dans tes rêves.

- On s'est déjà parlé alors !?

- Oui.

Zeki approcha son visage du mien.

- Regarde-moi bien, tu ne te souviens de rien ?

- Non, rien de rien.

- Ha, c'est bien dommage.

- Dans ce cas, pourquoi tu souris ?

- Tu es adorable et j'aimerais pouvoir passer plus de temps avec toi seulement, tu vas bientôt émerger de ton sommeil.

Je ne pus rien faire ou dire, que mes yeux étaient déjà ouverts.

_____

Étirée, douchée et prête, Elley a rendu la clé et a de nouveau acheté un billet de train, bien décidée cette fois, à rester éveillée tout durant tout le trajet pour ne pas manquer l'arrêt. Pendant l'attente, elle a envoyé un message à ses parents pour les prévenir de son retour. Comme à leur habitude, ils lui ont répondu qu'ils viendraient la chercher et qu'ils poseraient les questions autour d'un repas.

Ne pas dormir au cours du trajet et regarder le paysage défiler lentement, ne l'aidait pas à faire passer plus vite le voyage. Bien décidée à rentrer chez elle, elle fut la première à se lever et à se poster devant la porte.

Son père en la voyant avait les larmes aux yeux alors qu'elle n'était partie que trois semaines. À table, ils n'ont pas discuté de son retour imprévu. Anticipant la chose, elle leur avait demandé de ne pas aborder le sujet pendant qu'ils mangeaient.

Une fois les choses calmes, ils se sont installés dans le canapé et elle leur a expliqué que la veille de son départ, il y avait eu une fête au village et à la suite de verres d'alcool, elle comptait rentrer se reposer, mais qu'elle s'est laissé tenter par les couples qui dansaient et après avoir vu un homme seul, elle s'est approchée, ils ont dansé ensemble et le lendemain, il était dans son lit.

Suite à ces informations, ses parents se sont vite transformés en enquêteurs, lui faisant passer un interrogatoire. Elle leur a donné toutes les réponses qu'elle pouvait. Avec toute la bonne volonté qu'elle avait, une inconnue demeurait : allait-elle tomber enceinte de cet inconnu ? Si oui, l'avortement était inenvisageable.

Hier soir, c'est moi qui me suis approchée de lui, c'est moi qui l'ai attrapé pour danser. Étant seule, j'aurais au moins pu surveiller ma consommation d'alcool et demander par la suite à une ou plusieurs personnes de me raccompagner

Dans sa tête, elle se faisait de nombreux reproches. Fatiguée, elle demanda à ce que ses parents la raccompagnent chez elle. Ils lui ont proposé de rester passer la nuit, proposition qu'Elley a préféré décliner, ajoutant qu'elle avait besoin de temps seule pour réfléchir posément à cette situation.

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