- La dose qui se trouve en lui, va le tuer ?
- HAROLD, S'IL MEURT DE CE POISON, JE TE TUE !
- Suite aux propos tenus par notre dirigeante, je peux t'assurer avec certitude, qu'il vivra. Plus sérieusement, je n'ai aucun doute là-dessus ; ce n'est pas une tâche difficile pour moi. De ce que j'ai pu voir, les soins qu'il a reçus jusque-là, ont été très bons. Il va me falloir du matériel, je reviens dans la journée avec l'antidote.
- Il n'est pas envisageable que tu sortes de ce bâtiment, il y a un laboratoire ici. Va faire ton travail là-bas.
- Très bien, comme tu voudras.
- Vous tous, laissez-moi tranquille maintenant.
- Que vas-tu faire ?
- Rejoindre Victoria.
Libérée, Elley se précipita vers la maison des prisonniers.
- Es-tu plus décidée à parler, ou dois-je te laisser dans la cellule avec tous ces autres prisonniers ?
- Tu n'as qu'à faire de moi ce que tu veux.
- Victoria, laisse-moi m'en charger.
La femme au sol, Elley s'en approcha et empoigna ses cheveux pour lui faire relever la tête.
- Ça suffit désormais, pourquoi y avait-il du poison sur ce maudit piège !
- Crève !
- Tu n'as aucun remords à faire souffrir un enfant ?
- De toute façon, il n'a aucune famille. Ce morveux n'est une perte pour personne.
- Je crois que tes yeux ne sont pas en face des trous. J'aimerais te faire exécuter devant la population, mais contrairement à toi, je respecte les enfants. Je me contenterai donc de te garder enfermée. J'espère pour toi que tu ne ressens pas la douleur ou que tu es masochiste.
- Elley, suis-moi s'il te plaît.
La captive de retour dans sa cellule, Victoria emmena son amie à l'extérieur.
- Que veux-tu me dire ?
- Je n'ai jamais dit que je voulais te parler. Je t'ai simplement demandé de me suivre.
- Pourquoi tu enlèves tes chaussures ?
- Pour éviter de me faire mal, les talons ne sont pas recommandés dans ce genre de situation. Nous allons nous exprimer dans un langage que nous connaissons que trop bien, en souvenir du bon vieux temps.
- Tu es sûre ?
- Bien évidemment, ça ne nous fera aucun mal. En même temps, nous allons discuter un peu. La dernière fois remonte et je sens que tu as des choses à exprimer.
- Je peux te dire la même chose, tu as demandé à mon frère de venir et depuis vous vous prenez la tête dès que vous vous voyez.
- C'est pour toi que je lui ai demandé de rentrer. Ta garde, tu n'y fais pas assez attention. Il faut dire que depuis le temps, tu es rouillée. Je suis surprise que tu n'aies pas été blessée lors de tes récents combats.
Tout en continuant de s'échanger des coups, plusieurs sujets sont venus sur le tapis.
- Concernant une discussion que nous avons eue quand je suis arrivée, j'aimerais que tu m'arrêtes, si je me trompe. Tu m'as dit que Sirius n'allait pas venir, c'est parce qu'il était chargé de garder ta partie ?
- Dans le mille.
C'est le dernier abordé qui a laissé une ouverture à Victoria pour frapper son adversaire.
- Je ne pensais pas que parler des amours, te ferait flancher.
- Tu sais très bien que c'est un sujet sur lequel on ne rigole pas !
- Ah bon ? Pourtant, Aliénor et Sirius sont ensemble et toi si je ne m'abuse, tu as été mariée et tu as eu un enfant.
- C'est différent.
- En quoi, ça l'est ?
- Tout simplement que je n'étais pas ici !
- Et savoir qu'Ezekiel t'aime, ne te fait rien ?
- Tu te trompes, il ne m'aime pas. On s'entend bien, c'est tout.
- Tu le disais à la captive, mais visiblement, toi aussi, tu n'as pas les yeux en face des trous. Sans mauvais jeu de mots, ça crève les yeux qu'il en pince pour toi, Sirius l'a remarqué et il lui a demandé de prendre soin de toi. Es-tu seulement prête à accepter ses sentiments et les tiens ?
- De quoi, les miens ?
- C'est frustrant de vous voir comme ça tous les deux à vous tourner autour, sans jamais avancer ! Il n'attend que ça et toi, tu restes plantée là, à l'ignorer, comme s'il était toujours le gamin que tu as sauvé et d'ailleurs, pourquoi uniquement lui et pas les autres ?
- Je ne contrôle pas les morts que je vois et tu le sais. D'accord, j'espérais qu'il soit toujours en vie, ça ne veut pas dire pour autant, que j'avais des pensées derrière.
- Tu pourrais essayer de faire un pas. Il sait très bien que si c'est lui qui avance, tu ne vas cesser de le rabrouer alors il y va très lentement. Trop à mon goût.
- Tu sais que la vie d'Ezekiel et la mienne ne sont pas des histoires faites pour te satisfaire.
- Mettez-vous ensemble, non de dieu !
- Tu jures sur toi-même maintenant ? C'est nouveau.
- Tu devrais faire attention quand même. Si tu ne veux aucune relation avec lui, tâche d'être claire le plus tôt possible autrement, les choses pourraient tourner très mal à la longue.
- Le plus tôt possible, tu dis... depuis le temps, j'en ai raté des occasions.
- Je ne te contredirai pas. Tâche de rester honnête et ne va pas lui prononcer, les mots qu'il a envie d'entendre, uniquement pour ne pas le blesser. Il finirait par te tourner le dos et moi aussi.
- Tu es sûre que ce n'est pas plutôt toi qui l'aimes ?
- Elley, je ne rigole pas. Nous sommes amis lui et moi, il l'est aussi avec Ambroise et Harold. En ce qui concerne Argos, ils ont l'air de bien s'entendre. Quant à Aliénor, Sirius et ton frère, ils semblent l'apprécier. Si on y réfléchit bien, depuis le temps qu'il est à tes côtés, votre relation n'a pas évolué ! Rien que le fait d'être amis serait une évolution.
- Nous sommes amis.
- Rien ne te choque ?
- Bah non, dis-moi.
- J'ai bien fait, les vers commencent enfin à sortir. Tu reconnais que vous êtes amis alors pourquoi, toi, tu le tutoies pendant que lui te vouvoie ? Cette fois, à toi de me répondre. Pourquoi maintiens-tu cette distance ?
- Tu le sais.
- Je veux te l'entendre dire.
Les deux femmes avaient arrêté de se battre et plus loin, le quatuor : Liam, Ezekiel, Ambroise et Sirius les regardaient.
- Pourquoi ont-elles d'un coup cessé tout mouvement ?
- C'est la méthode trouvée par Victoria, pour faire parler ta sur. Quand l'omniscient nous l'a confiée, c'est ce qu'elle lui faisait.
- De cette manière, elle la jugeait, pas dans le mauvais sens bien sûr. Cette fois en revanche, c'est différent ; les choses ne sont plus les mêmes. Quand nous l'avons rencontrée, aucun de nous ne savait qu'elle avait un frère, on nous a juste demandé de l'aider à guérir sans plus de détails. Nous avons essayé de nombreuses fois de lui soutirer la moindre info, sans jamais réussir à lui faire cracher le plus infime morceau. Un jour, en se battant contre elle, Victoria est parvenue à grappiller deux, trois trucs, par-ci, par-là.
- Malgré tout ce temps, nous n'avons jamais réussi à mettre le doigt sur le nud qui la rongeait. Maintenant que tu es là, je pense que les choses vont se débloquer. Le fait qu'elles se soient stoppées, signifie que ce dont elles parlent est important et qu'elles sont entrées dans un gros morceau. Attendons un peu, elles ne devraient pas tarder à revenir.
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Mondes croisés
FantasySi les philtres d'amour existaient, Elley serait bien la dernière personne à vouloir en profiter. En se réfugiant dans ce monde, elle cherchait seulement à se construire une nouvelle vie, mais les fantômes peuvent passer à travers les murs et ils on...