Joyeux Noël (il paraît que c'est ce que disent les moldus)

Cuisine

6ème année. Par un concours de circonstances, Harry a appris que Draco avait pour mission de tuer Dumbledore.

Cette partie est la première d'une suite de 2 parties, respectivement nommées "Cuisine" et "Nom".

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Grognant à cause de l'heure tardive, Draco se leva quand même de son lit, tachant de ne pas réveiller ses camarades de dortoirs. La faim tiraillait son ventre mais il n'y prêta pas attention, cherchant à s'échapper au plus vite des appartements serpentards pour rejoindre la salle sur demande.

Étrangement, ce fut assez simple pour lui ce soir là : pas de septième année qui veillait dans la salle commune, ni de première année qui se réveillait perdu et venait chercher son aide en tant que préfet. Quand il fut dans les couloirs, il souffla un peu et croisa les doigts pour ne rencontrer personne.

Normalement, il en était facilement capable. Il connaissait un passage secret qui pouvait le rapprocher de la salle sur demande, avait pris l'habitude d'entendre et de reconnaître de loin l'arrivée de Rusard (disons qu'apprendre à identifier les pas était certainement l'un des seuls points positifs d'une collocation familiale avec le mage noir qui terrifiait le monde sorcier depuis son retour) et savait qu'il pouvait compter sur l'aide du baron sanglant en cas de problème.

Ses jambes le tiraient alors qu'il marchait vers son travail nocturne et il sentait ses bras trembler, ce qui lui tira une grimace. Le souvenir des doloris du week-end dernier était encore bien présent. Suffisamment présent pour que tout son corps s'en souvienne.

Il sortit de ses pensées quand il entendit un faible bruit de tissu derrière lui. Il se retourna, rien. D'abord suspicieux, il attendit quelques instants avant de souffler et de reprendre son chemin en entendant le rire de Peeves grincer dans la salle à côté de lui.

Il ne fallut que quelques pas supplémentaires pour que sa tête se mette à tourner tandis que son corps entier réclamait du repos et des calories. Il était proche du malaise, il le savait, mais il continuait d'avancer, buté: il fallait qu'il continue d'avancer sur l'armoire à disparaître, et il ne pouvait que le faire dans la salle sur demande, pas au milieu d'un couloir, encore moins s'il s'évanouissait.

Il n'eut pas le temps de le faire.

D'un seul coup, une main lui attrapa l'avant-bras et, avant qu'il ne sorte sa baguette pour jeter un sort ou qu'il ne s'énerve qui celui ou celle qui le tirait vers un recoin du couloir, il aperçut devant lui, dans le prolongement de la main qui le tenait, la tête flottante d'un certain Harry Potter qui lui faisait signe de ne pas faire de bruit.

"Ne pas poser de questions" pensa Draco, consterné.

Ils s'avancèrent vers le mur, qui s'ouvrit devant eux quand le brun chatouilla la pointe d'une arabesque sur l'une des gravures, et ils s'engouffrèrent dedans. Harry sortit de sa poche (certainement, mais le Serpentard ne pouvait pas en être sûr puisqu'il ne voyait la poche en question) un immense parchemin et, du coin de l'œil, il entrevit un point portant l'inscription "Argus Rusard" passé devant eux.

"Pas de questions" se répéta le blond.

"Tu veux un carré de sucre pour reprendre forces en attendant qu'on arrive aux cuisines ou pas?"

Dire que Draco ne s'attendait pas à cette question aurait été un euphémisme.

Il ouvrit la bouche, prêt à envoyer une pique habituelle au Gryffondor, mais la referma aussitôt quand le plus jeune roula des yeux en marmonnant quelque chose à propos de la fierté avant d'attraper son poignet sans délicatesse pour fourrer dans sa main du sucre.