Ailes Mortelles - Tome 3

Epilogue

Je dévalai deux marches avant de faire demi-tour pour récupérer le petit paquet cadeau que j'avais oublié sur mon lit. Je le glissai dans mon sac puis sortis à nouveau de ma chambre, rejoignant oncle Henri dans le salon. Son regard soucieux m'enveloppa, mais je le rassurai d'un sourire.

— Tout va bien se passer, lui dis-je en m'approchant. Comme toutes les autres fois.

— Il suffit d'un Chasseur, tu sais...

— Je ne serai pas seule, si j'ai des ennuis on me protégera.

Mais mon oncle ne sembla pas se détendre.

— Dieu que je n'aime pas les pleines lunes, souffla-t-il.

Henri me serra dans ses bras et je lui rendis son étreinte.

— On se voit demain, promis-je.

— Tu peux aussi rester à la maison, hein ? tenta-t-il une nouvelle fois.

Je fis un pas vers l'arrière en secouant la tête.

— J'aime voler. Je veux profiter de cette nuit, je n'en ai qu'une par mois. En plus, ajoutai-je avec un sourire, Lynda serait déçue si tu annulais la soirée.

À cet instant, ladite Lynda sortit de la cuisine avec un plateau de muffins.

— Attention, ils viennent tout juste de sortir du four ! annonça-t-elle en les posant sur la table.

J'observai mon oncle s'adoucir immédiatement en voyant la belle brune. Depuis que j'étais rentrée de la ville de l'Est – et que j'avais interrompu leur rendez-vous – mon oncle et elle n'avaient pas cessé de se côtoyer. Peu à peu ils s'étaient rapprochés, et j'essayais de leur donner assez d'intimité.

Profitant de la diversion, je reculai vers la porte d'entrée.

— Bonne soirée à vous deux !

— À toi aussi, répondit Lynda.

— Fais attention, ne put s'empêcher de me répéter mon oncle.

— Promis !

Avec un dernier signe de la main, je sortis enfin. Askel m'attendait, assis sur sa moto. Comme chaque fois que je le voyais, même après un mois, mon cœur bondit dans ma poitrine. Cela me faisait encore tout drôle de m'approcher de lui et de coller mes lèvres contre les siennes, mais en même temps... je ne pouvais déjà plus m'en passer.

— Ton oncle a fini par te lâcher, fit Askel en démarrant tandis que je me glissais derrière lui.

— Grâce à Lynda.

Je resserrai mes bras autour du tatoué, suivant le mouvement du véhicule qui prenait de la vitesse. On arriva rapidement à l'ancienne maison familiale des Jager, maintenant occupée par Max, Nessah, et le petit Eli. Mais aujourd'hui, c'était surtout l'anniversaire de Sam. On entendait déjà les rires d'enfants qui semblaient jouer derrière la bâtisse.

— Victoria devait aider à organiser ? demandai-je.

Askel ricana.

— Oui, en espérant qu'elle n'a pas embroché un gamin.

Il était vrai que la brune n'avait pas beaucoup de patience avec les enfants.

Le tatoué ouvrit la porte d'entrée sans prendre la peine de frapper. Le salon dans lequel on entra n'avait rien à voir avec celui d'avant, et cela sembla rassurer Askel. Un joyeux bordel y régnait, composé de jeux pour enfants, emballages de papiers cadeaux et bonbons. La seule personne à s'y trouver était Liv, assise sur le canapé, penchée sur son téléphone. Elle leva la tête en nous entendant. Son visage sembla s'éclairer en voyant Askel, mais il se rembrunit immédiatement en m'apercevant. Je n'y fis pas attention.