Ailes Mortelles - Tome 3

Chapitre 18 - Atterrissage de l'Alien

L'annonce d'Alan m'envoya une décharge électrique.

Maintenant. Mon meilleur pote allait devenir papa, maintenant. Nessah allait accoucher.

Oh putain...

Je n'avais même pas à hésiter ou à réfléchir. Je sautai sur ma moto et démarrai en trombe. Qu'importe leur réaction après tous ces longs mois d'absence, je devais être là. Qu'importent les autres, ma priorité était Max et Ness.

Et ce fichu Alien.

J'arrivai quelques minutes plus tard devant le seul hôpital de la ville. Je vis la voiture d'Alan s'engager dans le parking au moment où les portes d'entrée s'ouvrirent devant moi. Une odeur de désinfectant me piqua le nez, et l'ambiance du bâtiment me fit directement serrer les mâchoires.

La dernière fois que j'avais mis les pieds ici, je venais de tuer Merit.

Ma seule envie était de faire demi-tour, mais je ne devais pas laisser mes souvenirs refaire surface.

Jetant un coup d'œil au plan, je me dirigeai vers le couloir de maternité. Au tournant, j'aperçus Maxence et Vic tout au bout. La brune était assise sur une chaise, sa jambe tressautait beaucoup trop rapidement. Le rouquin, quant à lui, faisait les cent pas, les doigts emmêlés dans sa tignasse toujours aussi épaisse. Son anxiété se sentait à des kilomètres.

En le voyant, j'eus un mouvement d'hésitation, incertain de sa réaction. Victoria fut la première à relever la tête dans ma direction. Sa jambe se figea d'elle-même, mais elle ne bougea pas. Max eut ensuite la même réaction, arrêtant de marcher subitement comme si un mur l'avait bloqué. Nos regards s'accrochèrent et aucun de nous ne prononça un mot.

J'étais persuadé que le rouquin allait m'engueuler, me dire de partir. Au lieu de ça, le soulagement envahit ses prunelles vertes et ses épaules se relâchèrent. Il s'avança vers moi à grandes enjambées, et avant de comprendre, ses bras m'encerclèrent. Même si je n'avais jamais été très tactile, je le serrai aussi fort que lui en retour.

— Putain, merci... souffla Max.

— Je ne pouvais pas rater ça.

Le rouquin s'écarta pour me regarder dans les yeux.

— T'es quand même un sacré connard.

— Ça change pas de d'habitude.

Maxence secoua la tête, un souffle amusé lui échappa.

— Depuis combien de temps ça a commencé ? questionnai-je.

La panique revint directement sur les traits de Max.

— Trois heures environ, elle a des contractions. Je me suis fait virer par une sage-femme pour l'instant, je... je crois que c'est bientôt.

Je posai une main sur son épaule.

— Calme-toi, tout va bien se passer.

Mais il n'eut pas le temps de répondre que la porte à droite s'ouvrit, une femme lui demanda de la suivre. Le visage du rouquin perdit toutes ses couleurs, je le poussai pour qu'il réagisse.

— Vas-y, elle a besoin de toi. Et t'as pas intérêt à t'évanouir.

Sans me regarder, Max franchit la porte en levant son majeur dans ma direction. À ce moment, Alan arriva, ce qui fit bondir Vic de sa chaise. Je la regardai se jeter dans les bras de mon frère, perturbé de les voir pour la première fois ensemble.

Pour moi, ce couple était vraiment improbable.

— Tu vois, j'ai gagné mon pari, fit alors le Chasseur en me désignant d'un mouvement de tête.