Ailes Mortelles - Tome 3

Chapitre 3 - I think we were cursed from the start

La sensation de tomber me fit violemment sursauter. Comme lorsque je me réveillais d'un cauchemar dans lequel je chutais d'une falaise. Sauf que d'habitude, c'était dans mon lit que je me réveillais, ce qui me rassurait immédiatement, alors que la pièce qui m'entourait n'avait rien de commun avec ma chambre.

Je me redressai brusquement et le regrettai lorsqu'une vive douleur me fit grimacer. Je baissai le regard, mes yeux s'agrandirent quand je vis que je ne portais pas de t-shirt... ni de soutien-gorge. Mais j'oubliai cette gêne à la seconde où je vis la blessure de ma poitrine. Elle était rouge, et j'étais tachée de sang. Mon sang ? Tout me revint d'un coup en mémoire, je dus m'accrocher au bord de la table pour ne pas m'écrouler sur un côté.

Askel, c'est Askel qui a tiré...

Pourtant, je n'arrivais pas à lui en vouloir, car Nérisse m'avait remplacée, et sans lui, elle aurait tué Alan. Les larmes me montèrent aux yeux malgré moi, des bribes de souvenirs me revinrent d'un coup. J'avais retenu deux informations importantes :

La Chose était morte.

J'étais à moitié Chasseuse.

Bordel, est-ce que c'est vraiment vrai ?

Cette découverte expliquait beaucoup de zones d'ombres, mais j'allais devoir y penser plus tard. Balayant les souvenirs qui m'assaillaient, je détaillai le lieu dans lequel je me trouvais sans comprendre. J'eus un mouvement de panique lorsque je remarquai une silhouette assise au sol au fond de la salle, et renversai ce qui était posé sur la table où je me tenais. La personne sursauta, et je soupirai de soulagement en reconnaissant Victoria.

Nos regards se croisèrent, aucune de nous ne parla durant quelques secondes.

— Merit... murmura-t-elle.

— Vic, je... on est où ?

— Oh mon dieu !

La brune se releva en vitesse et se précipita vers moi pour me serrer contre elle. Ce geste m'envoya une onde de douleur dans la poitrine, mais je n'osai pas la repousser. Je sentis alors ses épaules se secouer lorsqu'elle se mit à pleurer.

— Vic...

— Tu étais morte ! fit-elle en se reculant. Comment... Comment c'est possible ?

— Je suis désolée de t'avoir fait peur, lâchai-je en me rendant compte de ce qu'elle avait dû traverser. Combien de temps suis-je... restée morte ?

La brune regarda l'heure sur son téléphone.

— Cinq heures.

Mon cœur loupa un battement. J'étais restée coincée si longtemps dans ma tête ?

Fichue Nérisse et ses jeux débiles...

— Que s'est-il passé ? demandai-je.

Je voyais que Victoria n'arrivait toujours pas à y croire, elle me regardait comme si j'allais mourir une seconde fois à tout moment. Elle me serrait le poignet comme pour s'assurer que je resterais avec elle.

— Askel nous a appelés, on t'a amenée à l'hôpital pour que mon père retire la balle dans ta poitrine.

— À l'hôpital ?! répétai-je.

Mais je devais encore avoir mes ailes !

— Personne ne t'a vue, on n'avait pas le choix.

— Mais ton père...

— Ne s'en souviendra pas, me coupa-t-elle. On a bien effacé la mémoire de Rebekka avec un Sérum d'Oubli, non ? Maxence va trouver un moyen d'un voler un à ces putains de Chasseurs, il suffit qu'Askel lui dise où ils sont planqués. Je raconterai ce que je peux à mon père en attendant.