(TW : propos violents, peut-être aigris, et certainement moralisateurs. Passez votre chemin si vous ne vous intéressez pas sincèrement à ce que pense ma petite personne.)
Je suis épuisé en ne faisant rien... enfin, si, écrire et avoir une activité professionnelle à plein temps rémunérée. Mais ce n'est rien, puisque j'ai deux jours de congé hebdomadaires. Interagir avec la société est beaucoup plus énergivore.
J'ai l'impression de me plaindre non-stop depuis des mois. C'est très agaçant. C'est un point supplémentaire qui m'empêche de m'accepter en ce moment. Avant de n'avoir plus aucune réserve d'énergie, je ne bronchais pas. C'était un point que j'aimais bien, chez moi. Je me sentais débrouillard, fiable. Et seul. Désespérément isolé. Je ne l'ai compris et accepté que récemment. Je sais, c'est pathétique.
Pourtant, malgré cette prise de conscience, je continue à ne pas supporter les gens qui se plaignent avant d'avoir essayé. Enfin, si, j'ai dû longtemps les supporter pendant que je me débattais sans un mot avec mes propres problèmes et handicaps.
Vous êtes dépressif, anxieux ? Moi aussi. Vous êtes handicapé ? Moi aussi. Vous êtes hypersensible ? So what? Vous avez pris le temps et l'énergie pour vous faire diagnostiquer. Félicitations, ça veut dire que vous êtes suffisamment en forme physique et mentale pour ne pas vous foutre éperdument du devenir de votre enveloppe corporelle. Ou alors qu'une autre personne s'est suffisamment préoccupée de vous pour vous faire passer la batterie de test, longue, fatigante, anxiogène. Bravo, vous êtes aimé. Je vous jalouse. Pensez à ça, ça vous aidera peut-être à avoir la volonté de sortir de votre spirale négative.
Vous avez une maladie invalidante au quotidien ? Moi aussi. Vous ne le savez pas, uniquement parce que je ne m'étale pas en public sur ma vie privée. Pas parce que je suis courageux, oh non. Uniquement parce que je crains d'être vu comme une victime. Je ne sais pas pour quelles raisons, elles sont certainement multiples, mais montrer mes failles et mes faiblesses m'angoisse. La peur séculaire, certainement, de l'éventuel prédateur qui s'attaque aux plus faibles. Je sais, c'est stupide. Conditionnement, je t'accuse. Finalement, je m'en suis bien sorti : s'adapter, c'est trouver peut-être des moyens originaux pour compenser ses manques. C'est montrer d'autres forces, qui pourraient rendre les gens admiratifs. Ou jaloux.
Cette énergie dépensée pour côtoyer d'autres êtres humains me fatigue. Surtout ceux qui se plaignent sans me lister tout ce qu'ils ont essayé (ils ne le peuvent pas, ils n'ont rien tenté), je dois me retenir de fracasser leur crâne contre un mur. La dépense énergétique est si importante pour des broutilles. Je souhaite ne pas finir ma vie en ermite. Il y a des priorités, des décisions à prendre quand on n'a plus la force de subir plusieurs stress combinés. Je choisis donc de passer pour un aigri s'il le faut. Je choisis aussi d'envoyer chier.
Ne vous inquiétez pas pour la bienséance, je resterai poli. La plupart du temps, je compatirai même jusqu'à un certain point avec le reste de mon environnement. Mais avec le manque d'énergie, ma patience s'amenuise. Elle n'était pas bien grande, à la base. Je ne suis pas patient, je ne suis pas gentil, je ne suis pas mature, je ne suis pas zen. Il y a beaucoup de choses que je ne suis pas, et vous ne le saviez pas. Parce que je sais bien m'adapter. Pas eu le choix. Enfin si, c'était ça ou mourir.
Pour conserver mon énergie, là, je ne peux plus continuer à écouter des choses négatives sur des problèmes qui n'en sont pas. J'ai cru être trop peu en phase avec les émotions, celles des autres ou les miennes. Au contraire, c'était simplement du déni. Mon corps essayait simplement de se blinder face aux coups. Ça fait une décennie que je n'en peux plus. Et pourtant, je continue. Je ne demande pas votre écoute, votre compassion ou votre validation en ce moment. Juste d'essayer de résoudre vos problèmes à vous, de façon inédite avant de vous plaindre.
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Chat-pitre 2
De TodoParce que le précédent rantbook aura bientôt un an, et que ses 200 chapitres ont presque tous été utilisés ; parce que je rends hommage à cet animal décalé qu'était mon chat ; parce que les stats semblent indiquer que ma vie suscite plus de lectures...