Chapitre 5

136 18 35
                                    

Je peux apercevoir tout le gratin politique de notre monde, ils sont tous enfermés dans ce couloir comme des rats attendant que le prince arrive.

L'odeur putride de l'avarice, la perversion et l'égoïsme se sentent à des kilomètres. Leur hypocrisie me donne envie de vomir, leur sourire de façade n'est qu'une douce illusion avant leur coup de poignard. Tous saluent le souverain comme un ami de longue date, tous prétendent être heureux que l'héritier préside cette réunion.

Ces vautours attendent une erreur du prince pour le détruire, et cela n'arrive pas, ils ont tous ramené une sœur, une cousine pour le séduire. Tous leurs gestes, les dires, les actions faites ont pour but de leur donner plus d'argent et de pouvoirs. Ça pue l'hypocrisie.

Tous les nobles sont réunis autour de la table, nous pouvons compter une cinquantaine de personnes. Il n'y en a qu'une qui à la chance de pouvoir s'installer en bout de table. Une seule personne détient les pleins pouvoirs, une seule personne arrive à calmer l'assemblée avec son charisme : le prince.

Et personne ne me dira le contraire, Raphaël est diablement sexy avec son air sérieux. Ils parlent avec chaque personne dans leurs langues d'origine, passant du brésilien, à l'anglais au mandarin avec une facilité déconcertante.

Son accent mélodieux me transcende, créant de nouveaux fantasmes sur Raphaël. Sentir sa main sur mon corps, et sentir mon corps frémir de plaisir a chacune de ses caresses, j'inspire pour reprendre mes esprits, car je me sens déjà rougir.

Beaucoup scrutent Raphaël, chacun de ses mouvements, ses gestes sont regardés, et chaque occasion est bonne pour détruire le prince. La pression de cette réunion est à son paroxysme, ce n'est pas que son image qui est en jeu, mais toute sa famille, toutes les décisions prises auparavant seront remises en jeu.

Tout doit bien se passer, et je ne suis pas la seule à le savoir, Raphaël est tendu. Malgré la rigidité de son corps, je peux sentir le prince nerveux, surtout quand on aperçoit ses doigts qui ne cessent de bouger. À travers son regard on y voit les flux de pensées qui fusent, il réfléchit à tout ce qu'il fait et dit.

En réfléchissant autant, il fait perdre tout son naturel pour laisser place à une mécanique bien huilée. Prêt à leur offrir le meilleur spectacle à tous ces charognards, car ce n'est que ça, un spectacle.

— Mon prince, commence un homme âgé dont la chevelure commence à prendre une teinte grisâtre, je peux voir que vous avez changé d'assistante, encore. Insiste-t-il.

— Bonjour, je suis Déveline, et je suis définitive. Affirmais-je sans même laisser le temps à Raphaël de prendre la parole.

Je dois m'affirmer maintenant, s'ils commencent à passer par le prince sans passer par moi en premier mon autorité se retrouve bâclée. Je suis sa secrétaire, sa collaboratrice, avant de le voir on passe par moi en premier, peu importe qui cela peut être.

— La dernière avait dit ça aussi.

— La dernière ne savait pas que j'étais en formation, le prince devait attendre que je termine ma formation pour travailler avec lui, voilà pourquoi il y a eu beaucoup de changement. Comme vous savez, dis-je juste avant qu'il prenne la parole, être l'assistante du prince, l'héritier du roi demande plein de compétences. Je n'ai pas le droit à l'erreur, alors avec toute la bienveillance dont le prince a fait preuve, j'ai eu le droit à une formation pour combler aux exigences de la famille royale.

— Tant mieux, dit-il avec amertume.

Le problème des assistantes est réglé, enfin, pas tout à fait, mais avec cette excuse cela va calmer certaines rumeurs. Les ducs et comtes sont partis s'asseoir, mais Raphaël reste dans le couloir, avec moi.

La Pierre Des Enfers - La légende, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant