— Déveliiiiine, j'entends crier d'un ton tyrannique.
Le timbre de voix rauque et autoritaire ne peut qu'être mon père. Sans prévenir, il rentre dans la chambre, il me voit à peine réveillée dans les bras de l'héritier. Son regard demeure expressif, il est froid, distant, il n'apprécie pas ce qu'il a sous les yeux.
— Dis au revoir au prince, ta mission est achevée, on rentre.
— De quoi tu parles ? Je n'ai absolument rien reçu m'informant que ma mission prenait fin.
— Mais si chérie, jubile-t-il, le prince à affirmer qu'il deviendrait Roi, le conseil à approuver hier soir. Ta mission est donc finie. Maintenant, habille-toi, je te laisse deux heures pour tes cartons, m'ordonne-t-il.
Je soupire, Raphaël me regarde perplexe. En moins de deux minutes me voici prête et commence à envelopper mes affaires. Dans ces moments,-là, il vaut mieux l'écouter. Je pense qu'il doit encore être énervé de la mission suicide pour sauver les soldats. Heureusement que je n'ai ramené beaucoup de choses, en moins de quarante-cinq minutes tout est mis sous cartons.
J'aimerais pouvoir rester, mais rien que l'évoquer me fait mal au cœur. La déchirure que je ressens est profonde, le regard triste du prince n'aide pas du tout. Mon souffle est long et plaintif. Je ne pensais pas décoller maintenant, encore moins comme ça.
— S'il te plaît, aide-moi à tout descendre, je lui demande la tête baissée.
— Déveline, tu vas vraiment le suivre ? Tu vas partir comme ça ? Tu n'es pas sérieuse, hurle-t-il.
Je déglutis pour ne pas fondre en larmes. Je sais que cela est dur, mais il fallait s'y attendre. Il doit devenir Roi et moi je dois reprendre l'Académie.
— Oui, j'hésite, je... je n'ai pas le choix. Nous le savions que cette pause aller prendre fin. Mais, Raphaël, il y a la légende...
— Déveline, me coupe-t-il la parole. Vient on part, on abandonne tout et on va vivre notre vie comme on l'entend.
— Mon prince, que vos rêves sont charmants, mais nous je ne peux pas. Même si la proposition reste alléchante, votre peuple vous attend, tout comme mes futurs élèves. De plus, avec tout ce qui nous dut, obtenir une armée prête me paraît être une bonne idée. Puis nous allons nous revoir pour la légende.
— Déveline, ton corps va me manquer. J'aurais aimé pouvoir en profiter encore plus. Ce n'est que partie remise.
Il est si près de moi, à quelques millimètres de ma bouche, si je me mets sur la pointe des pieds, mes lèvres toucheront les siennes. C'est une agréable mauvaise idée. Je me sens pourtant si bien dans ses bras.
Un dernier baiser ne pourrait être que bénéfique ? me questionnè-je.
J'avance lentement vers sa bouche. Juste avant que je n'aie eu la chance de les frôler, j'entends le klaxon de mon paternel. Je ne dois pas le faire attendre.
Je m'empare de deux cartons et descends les escaliers, mon père est là, assis au siège conducteur, une clope à la main. Il s'est laissé pousser la barbe, elle se trouve même grisonnante, ses rides sont beaucoup plus apparentes. En deux mois, il a pris un sacré coup de vieux, sa mine est grave est accentué toutes ces rides.
Son regard dédaigneux se pose sur moi, jamais auparavant il n'a porté un tel regard sur moi. La situation me dépasse, son comportement subsiste étrange. Pour le bien de tous, je me retiens de parler. Mon instinct me crie de le suivre, il se passe quelque chose là-bas.
— Enfin, charge rapidement le camion, souffle-t-il sa bouffée.
Les yeux larmoyants de Raphaël ne sont qu'un triste rappel de la situation. Nous faisons deux ou trois allers-retours comme ça, il ne reste plus que deux cartons. Je les prends et commence à sortir de l'appartement, mais je sens une main qui m'y amène, je reconnais tout de suite Raphaël et le laisse faire.
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La Pierre Des Enfers - La légende, tome 1
ParanormalDéveline n'a qu'un souhait : La paix. Pourtant, après cette terrible catastrophe survenue il y a trois ans, son pouvoir dépends de plus en plus de ses sentiments. Elle a passé sa vie à s'entrainer à l'Académie et à exécuter toutes les missions qui...