Chapitre 14

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Je m'éveille auprès des soldats, les mains attachées avec une corde. J'essaye de trouver le prince, mais il n'est nulle part, la panique me gagne.

— Ah ! Tu es enfin réveillé, me dit un vieillard, son haleine pestilentielle m'écœure. Bon tu vas enfin parler ?

— Si vous souhaitez, on peut bavarder de brosse à dents, ou bien de marque de dentifrice, j'en connais une qui fait des merveilles.

Il me gifle, je projette sur le sol un peu de sang, l'enfoiré.

— Dis-nous qui tu es.

— Qui suis-je ? Bonne question, si j'ai le choix, j'envisagerais bien la reine d'Angleterre.

Encore une baffe, le goût métallique du sang en bouche m'horripile, je décide de cracher sur lui. Il me prend par les cheveux pour me lever.

— Tu veux faire la maligne ? D'accord, on va jouer.

Il me traîne sur le sol pour m'emmener devant tous les soldats.

— On va voir si tu désires toujours faire la maligne. Un sourire de malice apparaît sur son visage.

Raphaël entre dans la pièce, il y a juste une corde pour la maintenir. 

Pourquoi il n'emploie pas son pouvoir ?

J'essaye d'utiliser le mien, mais c'est impossible, comment ils ont pu créer ce type de cordon, seule. L'Académie possède ce genre de magie grâce à une entité, mais nous ne l'avons donné à personne. Même le roi et la reine ne savent pas à quoi cette entité ressemble.

Il s'approche du prince et soulève son t-shirt, j'ai réussi à refermer la plaie que lui avait causée l'ennemie, il est donc hors de danger.

— Vous savez notre but en capturant les soldats ce n'était pas d'avoir sa majesté, c'est une chance incroyable que nous avons là. Mais mon maître n'envisage pas l'abattre de suite, il veut attendre. Vous savez, il est tapi dans l'ombre depuis sa naissance. Un jour, bientôt, quand l'éclipse lunaire apparaîtra, son heure aura sonné. Mais rien ne m'interdit de le blesser, dit-il en traversant la lame de son couteau sur le torse du prince.

— Sombre fou, dis-je, si vous ne pouvez pas le garder le ni même le tuer, qu'est-ce que vous allez faire ?

— Nous avons découvert une faiblesse à l'héritier, et nous avons besoin qu'il abandonne son titre pour laisser place à Pedro, mais je ne vous dirais pas pourquoi, vous en savez bien trop.

— Le prince n'en pas, je crache.

— Détrompe-toi, cela fait environ vingt-trois ans que cette faiblesse grandit de jour en jour, n'est-ce pas ? dit-il en s'avançant vers Raphaël.

Je dévisage mon coéquipier du regard, je ne comprends pas de quoi il parle.

— Oh ! Je vois, elle ne sait rien alors, rigole-t-il.

L'homme s'approche de moi, il me regarde droit les yeux, il m'analyse, me juge, je me sens mise à nu face à ce regard vicieux.

Un frisson froid parcourt ma colonne vertébrale.

— Tu as bien raison de ne pas lui dire, elle risquerait de mordre.

Il m'applique une baffe, la violence du geste me surprend. Il a une force physique impressionnante, pourtant il n'en a pas l'air. Son ventre bien large est immense, signe qu'il doit être très gourmand, aucun muscle ne semble développer.

Il toise de nouveau le prince, mais son regard reste stoïque.

À quoi pouvait-il bien s'attendre ? Une réaction ? Dans ce cas, ce n'est pas moi qu'il faut martyriser, quelle bande d'abrutis.

La Pierre Des Enfers - La légende, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant