Chapitre 27

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Il faut que je me lève, que je fasse quelque chose. Rester allongé me ronge, je pense trop. La conversation avec Julia me perturbe. Je ne suis pas amoureuse du prince et je ne fuis pas le bonheur, je sais qu'elle a besoin de sortir sa peine et sa colère, mais par moment ses mots me blessent. J'inspire et expire, j'ai des courbatures dans tout mon corps. Mes jambes tremblent quand je touche le sol.

Je me vais aller dans le bureau de mon père, je dois comprendre ce qui lui arrive. Il doit forcément avoir un indice, au moins une piste. Si, son comportement à un lien avec la légende, cela n'augure rien de bon, il va falloir qu'on se prépare tous.

Sur le chemin, mes pas sont lourds et lents, ça me permet d'observer ce qui se passe autour de moi. Les étudiants n'en peuvent plus de ce climat. Beaucoup sont en train de faire leur valise et prévoient de déserter l'Académie, d'autres essayent de comprendre la situation. Si la moitié des élèves venaient à nous quitter, nous retrouverions dans de beaux draps. Tout le travail qu'a fourni le directeur pour arriver ici sera balayé d'un revers de la main.

Je dois trouver une solution !

Le regard perdu de ces étudiants me brise le cœur. L'Académie était un lieu où la joie régnait. Malgré des exigences académiques dures, l'ambiance était détendue. Nous savions que les missions pouvaient prendre nos vies à n'importe quel moment, alors nous avons tout fait pour rendre ce lieu si paisible, la gaieté résonne en temps normal. Les rires sont partis pour laisser place au chagrin. Je suis dépitée quand je vois ce qu'il en ait actuellement.

Je regarde le bureau de mon paternel, je soupire de frustration quand je vois le désordre qui y règne. Je savais qu'il pouvait être un psychopathe, mais il est vrai que j'avais omis qu'il pouvait oublier de ranger. Les dossiers gisent sur le sol pendant que d'autres se trouvent sur les meubles. C'est en découvrant cela que je me rends compte que mon père est pire qu'un simple bourreau de travail, lui qui est si maniaque, si ordonné.

Je commence à ramasser quelques feuilles par-ci par-là, je repère énormément de candidatures. Il y en a qui beaucoup peuvent être intéressantes, des capacités extraordinaires. D'autres parlent des missions en cours. J'aperçois qu'il y a beaucoup d'infractions à nos lois, c'est vraiment étonnant. Je dois m'y pencher un peu plus, je récupère les dossiers en lien et les mets de côté.

Il y a certaines choses qui ne correspondent pas. Des missionnaires de haut niveau qui décollent pour des missions banales, tandis que d'autres s'engagent pour des missions supérieures alors qu'ils n'ont pas d'expérience. Mon père a perdu sa logique, rien ne va.

Mes yeux se posent sur la fenêtre, des étudiants restent à l'extérieur avec leurs valises, ils sont là à attendre, ils hésitent. Pour leur bien, je vais déclarer l'état d'urgence, ça permettra d'éviter de ruiner notre réputation, avant de laisser quiconque partir, je vais leur parler. Ils méritent d'avoir des éclaircissements à leurs questions, du moins ceux qu'on possède.

Je regarde le micro, si je le fais il n'y aura pas un retour en arrière, ça sera la première fois qu'on l'utilise.

Qu'est-ce que mon père aurait fait ?

Je n'aurai pas de solution à ce sujet, du moins dans l'immédiat. Je dois prendre mes responsabilités.

— À tous les étudiants, les professeurs et à nos invités. Veuillez me rejoindre dans la grande cour dans cinq minutes. Vous méritez d'avoir les réponses à vos questions.

C'est avec la boule au ventre que j'avance au lieu de rendez-vous. Mes mains deviennent progressivement moites, mes jambes sont en coton, la nervosité me guette. Je fais les cent pas en cherchant les mots parfaits.

La Pierre Des Enfers - La légende, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant