Chapitre 40

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Il est actuellement trois heures du matin, nous sommes dans le palais, essayant de retrouver notre chemin vers cette salle de bal, on a réussi à se perdre tant il est grand. Pour y entrer, c'était assez accessible, grâce à mon pouvoir nous avons pu rentrer par une fenêtre, il a fallu un peu d'escalade sur un arbre, mais ce fut assez facile.

L'atmosphère est macabre, tout est noir et silencieux, ce silence est assourdissant et stressant. Nos mouvements sont réfléchis, afin d'éviter de faire du bruit. Après une bonne dizaine de recherches, nous trouvons enfin les deux grandes portes menant à la salle de bal. Il y a bien évidemment deux gardes devant, d'un simple signe, Raphaël exploite sa capacité de contrôle afin de dompter les deux gardiens pour qu'ils dorment.

En faisant cela, nous sommes devenus des criminels pour notre monde. Il n'y a pas beaucoup de règles, mais il y en a une qu'il ne faut absolument pas transgresser : il ne faut jamais employer nos pouvoirs sur des êtres humains. Pour maintenir la paix entre eux et nous, il ne faut pas utiliser nos pouvoirs sur eux, mais nous venons de faire le contraire.

J'espère que personne ne l'apprendra, car roi ou pas roi cela ne change rien, nos lois sont pour tout le monde.

Une fois dans la salle avec mon pouvoir, je récupère le tableau. J'arrache le tissu au dos et il y a bien une enveloppe, elle a jauni, signe que cela fait bien pratiquement un siècle qu'elle est là, si ce n'est pas plus. Je l'ouvre et il y est écrit un long texte que je lis partiellement, mais une phrase m'interpelle, c'est une langue morte, du latin, je crois.

— Recita me ut saxum in manibus tuis appareat. Ne obliviscaris posteritatis, non veniet nobis rex inferorum, dis-je à voix haute.

Je sens soudain une pierre sur moi, elle apparaît comme ça, comme par magie. Je la regarde, elle est rouge sang, c'est une petite pierre, elle est minuscule. Hormis sa couleur assez spéciale, elle n'a rien d'unique, je me rends compte que nous avions réussi, nous avons la pierre. C'est terminé, il nous manque qu'à détruire celle-ci pour en finir. Je crie d'enthousiasme, nous l'avons fait avant Aris et Pedro.

Nous allons enfin pouvoir revenir à nos vies, je vais pouvoir faire une pause avec la cour, c'en est fini, je suis bien trop contente. Je me tourne pour observer Raphaël, et la joie retombe rapidement quand je les ai découverts, Pedro tient son cousin, un couteau sous la gorge, Aris arbore un sourire diabolique.

— Merci sœurette, commence Aris, ce petit fumier a usé de magie pour que personne d'autre que les descendants ne voie cette lettre. On a dû vous suivre à la trace pendant tout votre séjour pour espérer récupérer cet indice avant vous, mais c'est formidable, c'est la pierre que vous avez trouvée. Maintenant, donne-moi la pierre sinon il risque de mourir.

— Aris, avant j'ai des questions, j'ai besoin de réponse. Je commence pour gagner du temps. Pourquoi as-tu tué ma mère ?

— Notre mère, sœurette, me reprend-elle. Pourquoi ? Une mère ne délaisse pas son enfant, une mère prend soin de sa progéniture, mais pas elle. Elle m'a abandonnée, n'a rien fait quand mon salaud de père m'a mise dans le pire orphelinat possible. J'avais besoin de me venger, puis je vous ai repérée, toi et Raphaël, avec les parents, heureux vivant la vie que j'aurai dû avoir. Alors je l'ai tué, j'ai voulu t'exécuter, mais ton pouvoir s'est malheureusement éveillé.

La voir parler du meurtre de ma mère comme ça me révulse, elle n'a ni émotion, ses yeux brillent d'euphorie. Mon regard se pose sur ma sœur et je ne peux m'empêcher de remarquer qu'elle a la forme des yeux qu'elle, une magnifique forme en amande, ses cheveux, aussi elle tient d'elle.

Elle est un véritable mélange entre le père de Raphaël et ma mère, c'est horrible, son apparence me répugne. Elle semble si sage, si angélique tandis que c'est une psychopathe qui a assassiné sa mère alors qu'elle n'avait pas dix ans.

La Pierre Des Enfers - La légende, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant