Chapitre 17

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Ben

Un bruit lointain de vaisselle cassée me réveille dans un petit sursaut. Flavie est endormie, la tête posée dans le creux de mon épaule. Sa main diffuse une douce chaleur apaisante sur mon abdomen. Les évènements de la veille envahissent mon esprit, et je souris, tout simplement heureux par la tournure qu'a pris la soirée.

On toque à la porte :

- Ben ? appelle Romain.

Flavie saute en dehors du lit à la recherche d'une cachette providentielle.

- Euh...oui ? dis-je en me relevant à la va vite tout en désignant les rideaux pour qu'elle s'y cache.

- Je ne trouve pas mon chargeur, tu peux me donner le tien ? Ma batterie est à plat, continue son frère en entrant dans la pièce.

Mon cœur cogne dans ma poitrine quand je débranche le chargeur, priant pour qu'il ne remarque pas la présence de sa sœur. Je me retourne pour le lui tendre :

- Ça va toi ? T'as l'air à côté de la plaque.

- Oui, oui, c'est juste que tu m'as réveillé et je me suis couché tard, j'ai du mal à émerger, me justifié-je maladroitement.

- Ok, je te laisse tranquille, finit-il par concéder après m'avoir analysé quelques secondes. Merci pour le chargeur. À toute.

Je lui fais un signe de la main et il referme la porte. Flavie sort timidement la tête de sa cachette, aussi rouge que si elle était restée en apnée.

- Nous voilà bien dans la merde, lui dis-je en pinçant mes lèvres dans un petit sourire en coin.

Flavie enjambe le lit pour me rejoindre, ses cheveux emmêlés lui donnant un côté sauvage diablement sexy. Postée devant moi, elle plonge son regard dans le mien en passant ses bras autour de ma taille.

- Peut-être, mais on est bien ensemble non ? me rétorque-t-elle, une lueur attendrie dans les yeux.

Je lui souris et pose mon front contre le sien en lui caressant les épaules avec mes pouces.

- Qu'est-ce qu'on fait pour ton frère ? lui demandé-je.

Elle me répond après quelques secondes de réflexion :

- J'aimerais qu'on attende un peu, le temps que je trouve comment lui annoncer. Tu veux bien ?

- Oui, mais je trouve ça un peu lâche de te laisser gérer ça toute seule. Tu ne veux pas qu'on lui en parle à deux ?

Elle hausse les épaules, indécise :

- On verra bien. Pour l'instant j'ai envie qu'on profite, conclue-t-elle en venant chercher un baiser.

Elle m'attire vers le lit, et j'ai le réflexe de fermer la porte à clé avant de la suivre. On ne m'y prendra pas deux fois de suite.

Étendue sur mon lit, une jambe pliée en appui, elle me détaille de haut en bas :

- La vue est vraiment chouette d'ici, s'amuse-t-elle en me faisant signe de la rejoindre.

Je m'allonge avec elle, tourné sur le flanc pour lui faire face. Elle fait glisser sa main le long de mon bras, provoquant les mêmes frissons que la veille quand elle a proposé de dormir avec moi. Nous avons passé une bonne partie de la nuit à parler, de tout sauf de son frère quand j'y repense, avant de nous endormir l'un contre l'autre.

Sa main continue son exploration, caressant du bout des doigts les sillons de mes abdominaux. Je viens goûter à nouveau à ses lèvres qui me manquent déjà, passant ma main le long de son dos jusqu'à atteindre le bas de ses reins sur lesquels j'amorce une pression pour qu'elle se rapproche. Flavie ondule contre moi, et chatouille la légère toison de mon bas-ventre.

La porte de la salle de bain claque à côté de ma chambre, stoppant net nos ardeurs.

- Excuse-moi, mais je vais pas y arriver sachant qu'ils sont dans la maison avec nous...

- Pareil, m'avoue-t-elle en plaquant ses mains sur ses yeux.

Je retire ses mains et lui souris avant de déposer un petit baiser sur sa joue légèrement rougie.

- Allez, je lance le plan d'extraction en mode mission impossible, annonce-t-elle avec humour en se redressant.

Debout au milieu de ma chambre, les mains sur les hanches, elle tourne la tête de tous les côtés.

- Qu'est-ce que tu cherches ?

- Mes vêtements, annonce-t-elle comme une évidence.

- Ah. Tu les as laissés à la salle de bain en rentrant hier il me semble. Et je t'ai prêté un t-shirt sec, expliqué-je en la désignant du doigt.

Elle acquiesce, les lèvres pincées :

- C'est bien ce que je craignais, rigole-t-elle. Allez, souhaite-moi bonne chance, conclue-t-elle en se dirigeant vers la porte.

Je bondis en légèreté de mon lit et l'attire par la taille pour lui voler un dernier baiser avant qu'elle ne quitte ma chambre. Le regard qu'elle m'adresse juste avant d'entrouvrir la porte fait bondir mon cœur dans ma poitrine. L'évidence me frappe alors : je suis raide dingue de cette fille.

Elle se faufile sur la pointe des pieds en dehors de la pièce et je referme ma porte à contrecœur. J'allume la radio pour créer une présence dans cette chambre qui me paraît soudain cruellement vide. J'essaie de faire abstraction des freins que j'avais, et qui se trouvent être désormais ma réalité : mon amour pour Flavie, et sa fraternité avec mon ami de toujours. Je n'ai aucune idée de la réaction qu'il aura quand il l'apprendra. Tout ce que j'espère, c'est que ce ne sera pas le jour où il choisira de sortir de ma vie.

À deux pas de chez toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant