Chapitre 4

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Olivia Solder

Malgré l'avis de Mathias, j'ai pris le temps de réfléchir à comment les choses ont pu arriver la première nuit, et comment elles ont pu se poursuivre sans que personne n'ai la moindre information à adresser aux autres pour que les théories puissent se construire. Je ne fais que ça de mes nuits, mon père mort ligoté me revenant en mémoire à chaque fois que je ferme les yeux.

Je me suis assise avec Louis et Armand dans sa cave comme si tout allait bien ce matin, cependant les discussions nous trahissent puisqu'elles portent sur nos situations actuelles et nos yeux rougis tant par les larmes que le manque de sommeil ne nous conforte pas non plus à ignorer ce qu'il nous arrive. Mathias a refusé de se joindre à nous, préférant aider d'autres personnes paniquées et désespérées, ce qui est tout à fait respectable et parce que de son point de vue, nous ne pouvons absolument rien trouver à jouer les détectives.

- Le problème c'est qu'on ne s'est rendu compte de rien, comment des centaines d'adultes peuvent disparaître la même nuit sans que personne ne réagisse ? Sans que personne ne croise des personnes suspectes d'être responsable ? Articule lentement Armand, toujours perdu dans ses pensées.

Louis râle, déjà épuisé par la conversation. Je le considère comme définitivement absent et fait part de mes réflexions nocturnes.

- J'ai déjà une réponse à ça, rappelles-toi de nous, on a été les premiers à paniquer, à courir comme des dingues d'ici jusqu'à chez moi. Est-ce que l'un de nous a prêté attention à qui on a croisé en route ? Non absolument pas. Ce sont les appels qui ont fait ce travail, en contrôlant nos émotions et en nous paniquant à ce point, tout en nous faisant croire que notre situation était unique, jusqu'à ce que toi, Armand, tu sois appelé aussi. Là tu as été le premier à garder ton sang-froid et a décidé de ne pas te déplacer, tu avais déjà compris, mais tu as mis longtemps à analyser cette réflexion.

- Mais comment ils ont pu comprendre qu'on s'était déplacés et savoir qu'ils pourraient attaquer mes parents à ce moment-là ? Même si on les a croisés sans les voir, il était bien nécessaire qu'ils soient organisés mais ils ne savaient pas ce qu'on allait faire et où on allait se rendre ! a rétorqué Armand.

-On a dû être surveillé, tous autant qu'on est. Mais de toute évidence ils n'avaient pas besoin de beaucoup réfléchir ou nous surveiller pour se douter que vous alliez venir nous aider, un appel aussi frustrant ça fait paniquer, peu importe le sang-froid qu'on a. Si un ami t'appel en te disant qu'il a besoin de toi immédiatement tu foncerais, alors dans une situation aussi atypique que celle-ci, nul doute pour eux qu'on allait nous entraider les uns les autres.

Louis s'est levé, pas si absent que ça à mes réflexions.

- Sauf qu'Olivia, si tu as raison et je l'espère d'un côté, ça ne nous avancerait toujours pas. On ne peut toujours absolument pas savoir combien ils sont et ce qu'ils nous veulent, ni où sont les personnes qui disparaissent, et encore moins leurs états actuels. Tout ce qu'on a pu compter, ce sont les cadavres qui se sont accumulés en ville, alors je suis sincèrement désolé mais je ne suis pas sûre que tes réflexions sur leurs façons de voir nos psychés nous fassent sincèrement avancer.

- Justement, c'est triste à dire mais je pense qu'ils n'auraient pas pris la peine de déplacer d'autres cadavres pour qu'on ne les voit pas, ou encore moins qu'ils nous déplacent pour nous tuer, ils ont déjà fait une tuerie en ville, pourquoi pas deux ? Ils nous ont certainement regarder souffrir, ils étaient fiers de nous annoncer que nous n'allions pas trouver le sommeil dans leurs appels.

- Donc pour toi, tous ceux qui ont disparu sont vivants ?

- Oui, le problème reste de savoir combien ils sont, et s'ils peuvent maintenir autant de personnes... ils sont certainement aussi nombreux que nous.

Ici, tout est blanc. (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant