Chapitre 24

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Olivia Solder

Evan existait, Nora ne m'avait pas menti, la guerre arrivait, j'en étais persuadé puisque je l'entendais à chaque seconde, malgré ma chambre bouclée et mon énorme porte de prison. Les gens hurlaient depuis des heures, j'entendais des portes claquées, des femmes et des hommes hurler de douleur ou de peur, je ne pouvais le savoir. Je n'avais pas la moindre idée de l'heure qu'il pouvait être. Deux hommes entrèrent dans ma chambre, brusquement, m'éblouissent au passage, je me recroqueville en cachant mon visage face à la lumière. Une victime dans sa coquille, je faisais pitié et peur à voir, mais ces hommes ne s'intéressent pas à ces détails là, ce qui comptait c'est que j'étais là, ils repartirent aussitôt. Ils avaient peur que je parte, c'était certain, mes amis devaient s'approcher. A peine la porte fermée, je me suis décidé à me cacher, tant bien que mal avec l'absence de lumière, je réussi à redresser le matelas, à retirer le draps housse sur les deux coins supérieur du matelas, j'avais pris soin de mettre le draps sur l'autre face du matelas, pour pouvoir cacher le trou béant et ma personne à l'intérieur. Je réussi également à me glisser à l'intérieur, je devais rester là plus droite possible, laissant mes pieds en pointe, le matelas tombait dans un bruit sourd, éclatant mon nez et mon bassin contre les lattes, je couinais de douleur mais personne n'entrait vérifié ce qu'il se passait ici. Le bruit extérieur étant largement supérieur à celui que je pouvais faire. Je réussis tant bien que mal à sortir un bras de mon piège et à réajuster le drap autour de ma cachette. Mon nez était ensanglanté, je respirais mal, mais je n'avais d'autre choix que d'attendre.

La situation s'empirait à l'extérieur à chaque minute, des hommes s'aboyaient des ordres dessus, les gens couraient, frappaient dans les murs au vu des bruits que j'entendais.

Il semblait que la guerre avait déjà éclaté tant les bruits étaient forts et se succédaient rapidement , ils se préparaient sûrement. Cependant l'organisation semblait bien plus bancale que ce que nous avions imaginé.

Je me souviens à quel point nous étions dépassés, ils avaient l'air d'avoir pensé à absolument tout. Nous étions terrorisés, absolument incapables de penser que nous pourrions nous en sortir, nous étions bloqués de toutes les façons, l'horreur s'était dessinée devant nous. Mais les hommes que j'entendais étaient très très loin d'être sûrs d'eux, j'entendais des voix stressés, tellement qu'ils n'arrivaient pas à s'entendre ou à se comprendre, les voix montaient toutes les minutes, les bruits qui les entouraient les camouflent mais j'entendais ces colères s'ébruiter malgré elles.

J'étais si inquiète que je tremblais entièrement, une part de moi malgré tout était si réjouis de les entendre rejoindre un niveau de panique qu'ils n'avaient sûrement pas connu depuis des semaines. Leur plan s'était trop bien déroulé, il devait connaître une fin désastreuse.

Je ne tardais pas à entendre des coups de feu, j'étais effrayé, ma cachette était minable, je me sentais comme une enfant qui avait fait une grosse bêtise et qui serait puni, mais en vérité j'étais une grande enfant qui ne tarderait pas à mourir, c'était certain maintenant, les larmes roulaient sur mes joues, l'angoisse montait, j'étais incapable de me contrôler. Ma respiration devenait difficile, j'avais peur, peur pour moi, peur pour mes amis aussi. Ils ne méritaient pas de mourir ici pour venir me sauver, je ne sais pas comment nous avons pu croire que nous pouvions les vaincre, ils nous tuerons tous ici. J'entendais ma porte s'ouvrir dans un craquement exceptionnel, si bien que je cru qu'elle allait s'arracher, je retiens ma respiration et gardait les yeux grands ouverts, le peu de lumière que filtrait mes draps me fit mal aux yeux, j'entendais des pas courir dans ma chambre et un homme rugir.

« - LA GARCE ! »

Aussitôt suivi d'un coup de feu et de bruit de quelque chose qui se brise, je crois que l'homme a tiré dans l'évier pour des raisons que j'ignore. Je me retenais d'hurler, pour autant les hommes partirent aussi vite qu'ils étaient arrivés. Je riais malgré moi de soulagement, j'évacuais ma peur , mes émotions m'étaient parfaitement incontrôlables, mais j'étais rassurée à nouveau comme une enfant, ce qui semblait ironique à l'instant. Les coups de feux reprirent de plus belle, une alarme retentit, couvrant tout autre bruit, s'écrasant contre mes tympans: « PRISONNIER DISPARU »

« PRISONNIER DISPARU »

« PRISONNIER DISPARU JE RÉPÈTE PRISONNIER DISPARU » en continu moins de trente seconde après la disparition des deux hommes, j'essayais de me faire la plus petite possible à chaque fois que j'entendais des gens passer devant mon couloir, jusqu'à ce que j'entende:

« PRISONNIER DISPARU, INTRUSION DANS L'ENCEINTE JE RÉPÈTE PRISONNIER DISPARU, INTRUSION DANS L'ENCEINTE, ARMEZ VOUS, PRÉPAREZ VOUS. ».

Cette phrase se répétait en boucle, s'infiltrant malgré moi dans mon crâne. Je tendis mes doigts le plus loin possible sur ma gauche, mes doigts rencontrèrent une petite surface dure, j'attrapais mon couteau à pleine main. Et j'attendis d'être prête à sortir et à me battre, j'allais protéger les miens qui étaient venus pour me sauver, quitte à mourir. Ils étaient hors de question qu'ils mettent leurs vies en danger et que je les regarde. J'étais amaigrie par ces hommes, je le sentais en touchant ma peau, ils m'avaient détruite mentalement et physiquement, la haine envers eux m'obsédait. Je me vengerai, je vengerai mon père et ils connaîtront l'humiliation qu'ils m'ont offerte. Ils allaient mourir, tous, j'allais les tuer, dans le plus de souffrance possible, ils le méritaient.

La lumière brûlait mes yeux même si je m'y habituais avec le filtre de mon draps, cette lumière me fit réaliser que les hommes qui étaient partis n'avait pas cherché à fermer la porte, estimant sûrement cette action quotidienne comme quelque chose de non nécessaire à présent, pour autant elle ne sonnait pas, sûrement parce qu'elle avait été ouverte de l'autre côté.

Première erreur de leur part, évidemment.

J'entendais des cris, de plus en plus de cris diffèrent. Mes amis étaient entrés, j'en étais certaine. J'allais sortir, j'allais me battre aussi.

Une voix prit la parole à la place de l'alarme continuelle, cette voix, qui nous rappelait un détail du premier appel qu'elle nous avait adressé, un détail qui était absolument tout sauf un détail. Cette voix de cet homme aux cheveux gris que je haïssais, nous rappelait à l'ordre comme la première fois.



Hello ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! On rentre dans les cinq chapitres de fin :(


A bientôt 

Ici, tout est blanc. (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant