Chapitre 17

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Mathias Solder

Cela faisait deux jours que mon plan avait été exposé, j'avais travaillé durant deux jours avec Evan et Milo, parfois même Cleo et Louis, pour connaître les entrées et sorties des bâtiments, pour en connaître chaque recoin en fonction de ce qui pouvait le plus probablement s'y passer. Au bout d'un jour j'avais craqué et montré la vidéo au groupe. Evan me promit de vérifier si la vidéo pouvait être un simple montage ensuite il nous expliquait qu'il était déjà persuadé d'avoir trouvé les cuisines, où ce qui avait dû en être à une certaine période. De la même façon, les petites chambres aussi étaient très facilement devinable sur le plan, et à moins qu'ils n'aient réussi à changer l'entièreté des bâtiments, alors elles devraient toujours se situer plein sud, à savoir simplement ce qui s'y passait à l'intérieur.

Toutes ces recherches sur le lieu où sont enfermées nos familles a fait ressurgir de l'angoisse en moi. Olivia me manquait certes, mais la plus grande douleur était de me demander ce qu'ils pouvaient bien lui faire et si elle était toujours en vie, ce qui m'en persuadait était qu'ils ne nous avaient pas affiché le cadavre. Ils l'auraient fait, comme avec les autres, j'en suis plus que persuadée, c'est aussi ce que chacun a essayé de me faire croire aujourd'hui, Cléo m'a dit d'une voix ferme que si la vidéo se terminait si mal, jamais ils ne l'auraient coupée avant. Pourquoi me priver de souffrance ? Pour que je me tue à psychoter sur le sujet. Cléo n'était pas d'accord, pour elle, ils n'avaient pas ce temps à perdre.

Milo est venu sans son ami pour ne pas créer de soupçons, il a mémorisé toutes les entrées et sorties, les lieux où nous envisagions certaines pièces d'être. Il se concentrait pour pouvoir tout expliquer à son ami plus tard, il avait le droit d'emporter le plan chez lui, mais il ne pouvait pas partir avec, il devait le laisser sur place. Son ami allait prendre le volant puisqu'il était titulaire du permis de conduire. Pour le reste, il faudrait qu'il arrive à contacter son frère pour lui dire de trouver le fax. Il avait retenu la ligne téléphone de notre fax, c'était même appliqué à la réciter une bonne cinquantaine de fois. Mais normalement aucun fax ne devrait partir de chez eux pour arriver chez nous. Trop dangereux pour eux d'en envoyer un, en récupérer un est une tâche beaucoup plus facile.

Milo et son ami, Jules, allaient essayer de partir de nuit, moins soupçonnable et surtout plus réaliste, l'histoire de ce qu'avait subie ma sœur ne les avait pas découragés. Si Milo est désespéré au point de se décider à rejoindre son frère, il ne le fera pas en plein jour devant tout le monde. Donc ils partiront cette nuit à quatre heures, et évidemment à part nous personne au village ne sera au courant, cela va faire énormément de bruit au matin et rendra les choses d'autant plus réalistes pour nos agresseurs.

Le club du supermarché est en train de rationner la nourriture, les quantités commencent à diminuer, ils font mine de s'en préoccuper énormément alors qu'en vérité leurs cerveaux sont branchés sur le plan, la situation au supermarché ne sera jamais aussi critique que ce qu'ils nous arrivent à tous. Armand commence à prendre part petit à petit aux tâches lui aussi, le plus doué en informatique après Evan, ils passent leur temps ensemble à travailler sur tout ce qui peut nous être utile.

Evan a promis que dans deux jours nous aurons accès à toutes les caméras de surveillance et que son intrusion ne pourra pas être visible de l'autre côté, dès lors nous programmerons notre assaut. Milo et Jules auront alors 2 jours pour prévenir tout le monde, ils seront surveillés par les yeux attentifs d'Armand remplacé par Louis et Cleo lorsque ce sera nécessaire, qui visualisera rapidement si les choses sont faites ou non. Milo devra mimer un éternuement répétitif, suivi d'un mouvement répété dans les cheveux, face à une caméra. A partir de ce mouvement, nous aurons 24h pour arriver à Rotterdam. Les choses sont fixes, il ne doit pas y avoir d'erreur.

Le jour de l'assaut, à 5h du matin, Paul, Cédric, Sol, les membres du supermarché et Louis se rendent au commissariat, puis directement à la gendarmerie, ils auront deux heures pour réquisitionner toutes les armes. À 9h, nous déclencherons une alarme, à ce moment-là, Evan lancera des doublures sur les caméras des journées précédentes, comme si rien ne changeait. Mais en vérité, l'alarme demandera à tous le monde de se réunir au centre du village.

Dès lors que tout le monde sera sur place, j'aurai une heure pour convaincre tout le monde de se préparer, de prendre des couteaux, des armes et des munitions si ils en ont chez eux, non pas parce que nous prévoyons une tuerie, mais parce que nous ne savons pas comment nous serons accueillis mais que la réponse est évidente, nous ne seront pas accueillis. À 12h30 nous partirons, par différentes sorties de la ville, de toute cette matinée, Armand, Cleo et Evan devront comprendre et retenir au mieux l'organisation de nos agresseurs grâce aux caméras. Evan devra également couper le traçage de nos téléphones, le meilleur qui pourrait nous arriver est qu'on puisse se contacter les uns les autres, comme nous pouvons déjà le faire mais sans que nos conversations soient écoutées. Nous seront divisés lors du départ, chacun partira par une sortie différente, et apportera les connaissances qu'il a aux membres avec qui ils se trouvent sur le chemin. Les choses sont simples, mais sont chronométrées, si Milo ne réussit pas en deux jours à prévenir Deliliah, Sacha, Olivia et Marco, notre plan sera nécessairement reculé, mais son efficacité ne sera pas remise en cause.

Ce soir, je préparerai mon discours avec Jade dans la cave d'Armand, je lui avais demandé de m'y rejoindre par message, prétendant une envie de peindre pour « décompresser », je lui avais signalé d'emmener son matériel, pour ne pas éveiller les soupçons de nos agresseurs, il était clairement évident que ce matériel n'était pas chez Armand. À partir de là, je lui demanderai de m'aider à convaincre, Jade est très forte pour ça, dans ces rêves de politique figure le talent pour y parvenir, son élocution est extraordinaire, et je regrette qu'elle ne soit pas dans le groupe, elle aurait fait bien meilleure cheffe que moi.

Étrangement, à tout remettre dans l'ordre dans ma tête comme ça, je nous sentais préparés et prêts, je n'avais pas peur et j'étais sûr de nous. Complètement convaincu par l'efficacité de nos plans et de nos idées, mon seul espoir résidait en Evan et ses talents, Milo et Jules était l'espoir d'Evan, chacun y croyait à sa manière finalement. Moi, j'avais besoin d'Evan pour savoir comment allait Olivia.

Jade et moi avons passés la moitié de la nuit à travailler sur mon élocution, entre fous rires et désespoir, Jade essayait de me forcer à ne pas apprendre tout par cœur, à retenir les idées seulement. Le stress montait à chaque fois que je parlais devant elle et elle n'arrivait pas à se retenir de rire. Je ne sais pas comment elle faisait, mais elle avait réussi à me faire oublier toutes mes peines, ce qui n'était pas la moitié d'une réussite.

On a fini par s'écrouler à une heure bien trop tardive pour être cité. On a été réveillé par un Armand paniqué, qui nous a signalé que la disparition de Milo et Jules paniquait tout le monde en ville. Il nous a sourit en disant « Evan a déjà réussi à accéder aux caméras, Milo et Jules sont retenus, mais ils sont arrivés. »

Jade sourit d'une manière assez brève.

- Allez surveiller vos caméras, je m'occupe des gens en ville, je vais leur dire que Milo a laissé une lettre prétextant qu'il avait besoin de voir son frère.

-courage.

Elle quitta la pièce, prête à affronter la foule à peine réveillée, elle était époustouflante.



Hello ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! 


A bientôt ! 

Ici, tout est blanc. (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant