« L'Épine de Glastonbury et les Anciens Dieux » par un auteur inconnu. Ouvrage retrouvé dans les bras d'un cadavre, la majorité des pages ont été brûlées par l'incendie. Seul demeure ce court passage au dos du livre.
L'Épine, aussi appelée Aubépine, est un arbre qui fut planté aux abords du modeste village de Glastonbury. Le spécimen de Craetagus monogyne fut la raison pour laquelle l'abbaye désormais célèbre fut fondée. L'Épine est, selon certains, un cadeau de Dieu lui-même. Sa floraison est ce qui la rend exceptionnelle, car celle-ci se fait dans la chaleur de l'été ainsi que dans le froid de l'hiver. Les fruits y sont même parfois plus charnus et ses feuilles plus vertes alors que les journées sont au plus court. Ses branches et ses fruits sont d'une importance notable ; possédant des bienfaits médicinaux exceptionnels. Ces remèdes sont très recherchés. Ce qui mena le roi Guillaume 1er à fonder une haute muraille afin de protéger ce joyau des bandits. Une histoire relate que trois personnes ayant profané l'Aubépine auraient été retrouvées éviscérées et la tête arrachée quelques jours après l'acte. L'Épine ne fut plus jamais victime de vandalisme depuis ce jour.
La légende raconte que l'arbre se tiendrait sur la tombe du roi Arthur ainsi que sur le Saint Graal et protégerait donc l'histoire même du royaume, mais nul ne voulut vérifier ces faits de peur du courroux divin. Certains affirment même que l'Épine de Glastonbury possède une conscience propre et ne serait pas un cadeau de Dieu, mais une malédiction lancée par les anciens Dieux de la forêt. Une pensée intéressante et méritant réflexion selon moi. Glastonbury se trouve aux abords de la forêt de Sharpham réputée pour être maudite et habitée par des créatures que nul ne veut connaître ce qui pourrait expliquer la nature démoniaque de L'Épine.
Post-scriptum : les hommes ayant proféré ces paroles ont été pendus ce matin pour hérésie. Ce livre devra rester caché à tout jamais. Je ne tiens pas à condamner ma famille.
La journée fut longue. J'étais heureux d'enfin pouvoir aller me coucher. Ce ne fut pas une nuit tranquille ; dans mes rêves, je me voyais dans la forêt, pourchassé par une bande de barbares. J'étais seul, acculé et transpirant jusqu'au moment où je me cache dans un vieux cabanon. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que je crus qu'il allait briser mes côtes et s'enfuir. J'étais sous une armoire. Mais la femme me trouva facilement. C'est étrange, car dans mon rêve elle était si belle que personne ne l'aurait cru dangereuse. Telle une rose cachant ses épines, elle avança vers moi d'une manière dansante et douce. Ses cheveux d'ébène se fondaient dans le charbon du ciel.J'étais acculé, mais la peur était partie et s'était changée en stupéfaction. Son visage s'approcha et je pus voir dans ses yeux un désespoir profond, une colère cachée derrière un sourire livide. Les yeux ne mentent jamais. Je fermai mes paupières, sa bouche se colla sur la mienne. Je ressentis la chaleur de ses lèvres, la douceur de son corps et la douleur de son être. La chaleur commença à couler sur mon torse, et la dague glissa doucement le long de ma gorge. Je rouvris les yeux et je ne me tenais plus en face de la femme, mais de mon apprenti. Tristan se tenait devant moi brandissant la dague qui venait de sceller mon sort...
Je me réveillai en sursaut, personne n'était encore parti, mais tout le monde se préparait pour se rendre aux Matines. Tristan était debout à mes côtés.
— J'ai cru que je devais te réveiller encore une fois, cher mentor, mais je vois que tu t'es plutôt bien remis de ta maladie, dit-il.
— Oui, ça va, répondis-je. Je me sens mieux, merci.
Je me levai, pas encore remis de mes émotions, les draps de ma couche étaient trempés de sueur. En allant les mettre sécher, un petit bout de parchemin tomba sur le sol. Il était plié et scellé avec de la cire. J'étais déjà en retard et me dis sur le moment que cela ne devait pas être trop important. Je le glissai dans ma poche dans l'optique de l'ouvrir plus tard, une fois que j'aurais le temps.
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Les Filles du Diable, premier cycle : GLASTONBURY
Ficção HistóricaRandall, troisième né d'une puissante famille du royaume d'Angleterre se retrouve forcé à rejoindre les frères de l'abbaye de Glastonbury pour y passer une vie longue et monotone. Enfermé entre quatre murs, la solitude va le ronger lui faisant prend...