Chapitre 4: Retour du village

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Dans son bain, Ariella laissa libre cours à ses pensées. Quel genre de fiancé et de futur gendre s'absenterait à l'arrivée de sa fiancée et de ses futurs beaux-parents. Comtes qui plus est. C'est vrai que sur la hiérarchie des titres de noblesse, le marquis est au dessus du comte mais le comportement de Lord Julien est on ne peut plus irrespectueux. Ariella qui pensait que son futur mariage se passera bien commençait déjà à en douter. Faire un tel affront à ces beaux-parents juste pour se retrouver entre les jambes d'une demoiselle...

_Milady serait-elle préoccupée par quelque chose ? Demande doucement Sabine qui lui frottait le dos.

Sabine n'étant pas seulement une servante mais aussi une fidèle confidente, Ariella ne trouva pas de mal à partager ses pensées avec elle.

_Je pense à Julien.

_Votre fiancé ? Est-ce que vous commencez déjà à fantasmer sur lui ? Glousse Sabine.

D'un point de vue extérieur, Sabine avait l'air timide et calme, il fallait la connaître pour savoir à quel point elle est pipelette. Ariella gloussa à son tour avant de s'enfoncer un peu plus dans la baignoire.

_Pas du tout. Je le trouve effronté.

_Pourquoi donc ?

_Tu sais pourquoi il n'est pas venu nous accueillir ?

_La marquise n'a-t-elle pas dit que c'est à cause d'un problème dans un village ?

Ariella changea de position, faisant face à Sabine, rapprocha son visage du sien et lança avec un air de conspiratrice:

_Eh bien, je suis prête à parier que ce problème était une femme qui avait trop froid dans ses draps. Il n'a sûrement pas dormi ici.

_Voyons milady, il n'oserait pas faire une telle chose.

_Moi je suis sûre que si. On connaît déjà les rumeurs qui courent sur sa personne.

_Peu importe milady. Quand il vous verra, il ne pourra plus jamais en voir une autre; dit Sabine en souriant. Et quand il vous apprendra à vous connaître, il ne saura plus jamais se passer de vous.

Ariella sourit en retour, n'y croyant pas vraiment. Mais elle n'insista pas.

Plus tard, après le repas qui leur a été servi, elle se retrouva à visiter la maison, seule. Sabine s'était excusée auprès d'elle pour se familiariser avec les domestiques de cette demeure. Une très bonne idée, vu le temps que toutes les deux sont censées faire y faire, le reste de leur vie. Ariella elle-même était supposée faire une sieste et récupérer du voyage.

Ariella prit le temps d'admirer chaque coin avec attention. Elle devait se l'avouer, cette demeure est magnifique. Intéressée par des tableaux accrochés au mur d'un long couloir éclairé par la lumière solaire qui entrait par les grandes fenêtres, elle s'en approcha, les contemplant. Ces tableaux étaient des portraits des membres de la famille DeVitto depuis des générations. Mais un bruit à l'extérieur détourna son attention ou plutôt, des voix. Curieuse, elle s'approcha du hall, y jeta un coup d'œil et le vit entrer. Vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise déboutonné, les cheveux en bataille, Ariella n'eut aucun mal à le reconnaître. Julien de DeVitto.

Il est encore plus beau quand mes souvenirs; se dit-elle.

Elle resta là où elle était, invisible à leur yeux et entendit la voix de l'homme qui avait suivi lord DeVitto dire:

_Mais ils sont déjà là monsieur. Ce ne serait pas approprié qu'il voit...ainsi.

_Qu'ils me voient donc mon vieil ami; répond cette voix attractive d'un ton détaché. Ma chère fiancée n'en serait que plus ravie de contempler un tel corps.

Eh bien, quel égo !

_Lord Julien, la marquise est déjà si en colère, si elle vous...

Lord Julien se tourna vers son interlocuteur afin de lui couper la parole. Il avait passé une partie de la nuit à boire et l'autre ~ainsi que la matinée~ à coïter, il était donc assez fatigué. Ces deux jeunes femmes étaient insatiables, bien que ça ne le déplaisait pas.

_Du calme Gérald, ma mère doit sûrement être dans le salon de thé et les invités dans leur chambre à cause de ce long voyage. Tout va bien.

Le vieil homme n'insista plus et tourna les talons après avoir hoché la tête. Ariella qui avait le dos contre 'e mur avait entendu toute la conversation. Et bien qu'elle doive avouer que même la voix de lord Julien est séduisante, elle le trouvait tout de même fort désagréable. Il était certain qu'il n'avait aucun respect pour elle et sa famille. Il n'avait même pas une once de regret pour avoir couché avec d'autres femmes alors qu'il est fiancé. Encore perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas le son des pas qui s'étaient approchés, l'amenant donc à sursauter quand :

_Ecouter aux portes fait-il partie des bonnes manières chez vous ?

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant