Chapitre 22: Petit-à-petit

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_Fred Fred ! Crie l'un des enfants en les voyant arriver.
Les autres enfants, alertés par ce cri, tournèrent aussi la tête vers l'entrée avant de s'y ruer en voyant le personnage mentionné. Le responsable de tout ce vacarme les accueillis avec un grand sourire sur les lèvres, surprenant la demoiselle à ses côtés.
_C'est mon tour! C'est mon tour ! S'écrient plusieurs enfants alors qu'ils rejoignaient les nouveaux venus en courant.
En gloussant, Frédéric prit une fillette qui ne devait pas avoir plus de quatre ans et la hisser d'une main devant lui, sur son cheval. Il aida un autre enfant, un garçon de dix ans d'environ à monter derrière lui. C'était devenue une coutume depuis le temps. Chaque fois qu'il venait, les enfants accouraient vers lui et il devait chevaucher avec quelques uns d'entrer eux ~deux et parfois trois enfants à chaque fois et quand tout le monde y passait, le tour recommençait~ de la porte d'entrée au bâtiment principal. Ce n'était pas une grande distance mais ça faisait toujours plaisir aux enfants.
Certains enfants, comprenant que leur tour ne serait pas aujourd'hui, boudèrent un peu. Amusée, Ariella proposa de prendre l'un d'eux avec elle. Attirant ainsi l'attention des quelques gamins qui ne l'avaient pas vraiment remarqué. Les enfants regardaient cette dernière avec la bouche en "o", le soleil qui se reflétait sur le visage inconnu rendait la scène plus enchanteresse.
_Bonjour les enfants ! Salue-t-elle, un peu gênée par cette attention particulière.
Tous les enfants lui répondirent en cœur mais alors qu'ils demandaient qui elle était, Frédéric proposa d'abord qu'ils quittent la porte.  Un garçon qui ne devait pas avoir plus de quatorze ans prit l'une des petites filles par les côtes et la tendit à Ariella qui l'aida à s'asseoir devant elle. Quelques minutes plus tard, ils étaient devant le grand bâtiment à la structure un peu vieillotte mais à l'apparence bien entretenu. Lord Frédéric et ses deux compagnons descendirent du cheval tandis que le garçon qui avait aidé Ariella à faire monter la petite Lucy l'aidait à la faire descendre.
Ariella attrapa les rênes d'une main et s'apprêtait à descendre quand...
_Laissez-moi vous aider.
La proposition surprit la petite dame, surtout qu'il lui tendait ses deux bras au lieu d'une main. Elle fut un tantinet décontenancée, loin de s'attendre à une telle proposition car elle le savait distant, à toujours vouloir garder une distance avec les autres. Surprise mais néanmoins heureuse, elle accepta sa proposition, bien consciente qu'elle n'avait pourtant pas besoin d'aide.
Il n'est pas polie de refuser de l'aide d'un gentleman.
Une phrase qui n'était qu'une excuse pour masquer son bouleversement intérieur quand, moins d'une minute plus tard, les mains du dit gentleman se posèrent sur ses hanches et la souleva. Mue par un instinct de sécurité ~ou d'une attirance floue~, Ariella posa ses mains sur les épaules de ce dernier, se retrouvant une seconde plus tard, à seulement quelques centimètres de son visage. Elle ne put s'empêcher de rougir en se rendant compte de leur proximité. Frédéric, pas moins gênée mais plus doué pour masquer ses émotions cligna des yeux puis la posa à terre et remit entre eux la "distance convenable" aux yeux de la société, alors qu'Ariella lissait son vêtement. Par contre, si les deux protagonistes étaient gênés, les enfants, eux, étaient éblouis, avec l'impression de voir l'une de ses belles scènes qu'on racontait dans leurs histoires.
Un garçon s'avança vers Ariella et lui fit une révérence. C'était le même garçon qui l'avait aidé plus tôt.
_Sir Wilmot Redd, à votre service.
Enchantée par sa manière de faire, Ariella lui rendit la pareille.
_Lady Ariella Dambury. Enchantée Sir.
_Tout le plaisir est pour moi; dit "Sir" Wilmot, prenant en douceur la main d'Ariella pour lui faire un baise-main, son regard ne la quittant pas des yeux.
Ariella fut plus que surprise de la performance éducative jeune homme, lui faisant même rosir les joues. S'il est si noble et séducteur à ce jeune âge, je n'ose imaginer comment ce sera quand il aura atteint l'âge adulte. Frédéric ne manqua pas sa réaction et ne pus, sans savoir pourquoi, se sentir un peu frustré par les actions de Wilmot, alors même que c'est lui qui lui avait appris à saluer ainsi.
_Sir Wilmot, ne revenez-vous pas juste du poulailler ? Demande Frédéric, en inssistant sur le premier mot.
Si la signification de cette phrase échappa à tout le monde, ce ne fut pas le cas du concerné. Ses mains étaient propres ainsi que lui-même et Frédéric le savait, mais l'insinuation était claire. Ne perdant pas son entrain, Wilmot lâcha la main de la jeune femme, non sans adresser un sourire moqueur au Lord. Ce dernier fit semblant de ne pas le voir puis proposa qu'ils se réunissent au jardin, où se tiendra le goûter des enfants. Les enfants avancèrent sans rechigner, impatients d'être officiellement présentés à la princesse. La petite Lucy, elle, s'accrocha au jupons d'Ariella, son intention clairement exprimée.
Avec un gloussement, Ariella la prit dans ses bras et la coinça entre ses côtes et son bras, au grand plaisir de la petite qui commença immédiatement à jouer avec une de ses mèches qui s'était libérée lors de sa petite course avec Frédéric. Le concerné d'ailleurs, lui tendit la main pour l'inviter à aller au jardin. Une action loin d'être nécessaire, surtout avec la petite dans ses bras, mais qu'elle accepta avec plaisir, oubliant tous les deux les soucis qu'ils avaient laissé à la demeure familiale.

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant