Chapitre 9: Petit Topo Matinal

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_Milady, il est temps de vous réveiller ; répète Sabine pour la deuxième fois en tirant les rideaux, laissant la lumière s'infiltrer dans la chambre.

Avec un grognement, Ariella se cacha les yeux avec la couverture.

_Arriver en retard au petit-déjeuner risquerait de nuire à votre image; argumente Sabine.

Lasse, Ariella se découvrit le haut du corps et, posant son regard sur Sabine, elle demanda:

_Quand est-ce qu'on rentre Sabine ? Ma maison me manque.

Les dires de Lady Dambury alertèrent Sabine. Elle s'approcha de sa maîtresse et prit place sur le lit.

_Je me doute que ce soit pour bientôt milady. Vous allez vous marier avec Lord Julien et après, vous serez la future marquise.

_Je ne l'aime pas Sabine et il m'insupporte tellement. Il est si arrogant, si séducteur. Je veux dire... Séducteur mais de façon irritante. Et puis je le trouve irrespectueux. Si tu voyais comment il me regardait ce... Ce...

_Je crois avoir compris; dit Sabine en riant. Vous ne l'aimez vraiment pas.

_Pas du tout.

_Et vous connaissant, je n'ai pas l'impression que ça va changer aussi vite.

_Tu me connais bien; confirme Ariella en roulant sur le lit.

Sabine la regarda pendant une minute à peu près, sans mot dire, puis un air malin se dessina sur son visage.

_Et qu'en est-il de lord Frédéric ?

_Comment ça ?

_Comment le trouvez-vous ?

Ariella prit le temps de réfléchir avant de répondre :

_Eh bien... Je le trouve charmant. Bien qu'il ne soit pas bavard, il est de bonne compagnie. Enfin, je suppose. Et il m'a l'air gentil. En fait, si je me fie à mon impression, il a l'air d'être tout l'inverse...

_De son frère ; termine Sabine.

_Exactement.

Le petit sourire se dessinant sur les lèvres de Sabine, sans parler de la lueur dans ses yeux, poussèrent Ariella à froncer les sourcils.

_Quoi ? Demande-t-elle.

_Oh rien. Il faut vraiment que vous quittiez ce lit milady.

_A une seule condition.

_Laquelle ?

_Que tu me dises à quoi tu pensais il y'a une minute.

_Milady...

_Allez, je t'écoute.

Sabine prit une profonce inspiration, signe d'un faux agacement. Et sachant à quel point Lady Damburry était têtue, elle ne persista donc plus.

_Je me disais juste que vous avez l'air de bien apprécier lord Frédéric.

_Il a l'air d'être quelqu'un de bien alors oui.

Sabine ne le montra pas mais elle n'était pas vraiment convaincue, ou peut-être parce qu'elle avait l'impression que cette histoire sera plus qu'une bonne entente. Ou peut-être devait-elle tout simplement arrêter de se faire des idées.

_Allez ! Il faut quitter le lit maintenant.

_Dans cinq minutes.

Remettant ses pensées en ordre, elle convainquit enfin sa maîtresse à quitter le lit... En la poussant en dehors. Poussant la victime à râler et la coupable à rire. Encore une chose que cette dernière aimait dans son travail. Elle pouvait faire des actes qui outrepassaient son statut de servante et sa maîtresse ne la réprimandait pourtant pas. Sabine avait bien conscience de la chance qu'elle avait de travailler pour les Dambury, avec une autre maison, elle serait moins bien traitée. Elle aurait été punie ne serait-ce que pour avoir oser s'asseoir sur ce lit. Elle voulait donc qu'Ariella soit heureuse dans sa vie. Elle méritait un prince charmant, pas un prince des boxons. Mais dans la haute société, l'amour avait rarement sa place. Une autre bonne chose à sa condition. C'est qu'elle au moins, personne ne lui imposerait un mari.

La promise de DeVitto.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant